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Mark Carney refuse de commenter l'éventualité de frappes américaines en Iran

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c998bcb942eb788247d8b9501a91daa3496065271644baa3a5ea18fa1ba14b3c.jpg Le premier ministre Mark Carney s'exprime lors d'une conférence de presse à Ottawa le jeudi 19 juin 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Patrick Doyle (LA PRESSE CANADIENNE/ Patrick Doyle)

Le premier ministre Mark Carney a refusé jeudi de dire si le Canada appuie de possibles frappes américaines en Iran.

Le premier ministre Mark Carney a refusé jeudi de dire si le Canada appuie de possibles frappes américaines en Iran.

La Maison-Blanche venait de faire savoir que le président américain Donald Trump allait décider, d'ici deux semaines, si les États-Unis iraient de l'avant avec une telle attaque. On a soutenu qu'il y a toujours une chance «substantielle» que des négociations puissent répondre aux demandes des Américains et Israéliens sur le programme nucléaire de l'Iran.

Questionné à ce sujet au cours d'une conférence de presse, M. Carney a évité de répondre directement. Il s'en est tenu à répéter que le Canada s'oppose à ce que l'Iran se dote de l'arme nucléaire.

«La perspective (de cela) est fondamentalement déstabilisante pour la paix au Moyen-Orient et à plus grande échelle», a-t-il dit en anglais.

Il a ajouté que le Canada soutient le droit d'Israël de se défendre, mais aussi une résolution de crise qui «assure la sécurité et la stabilité de tous les pays (...) de la région».

Appelé à répondre à une question sur le même sujet en français, M. Carney s'y est refusé, n'acceptant que d'offrir une traduction de sa déclaration qui contournait l'enjeu d'une implication militaire américaine. Il a tourné les talons, son équipe insistant pour dire que le temps alloué à la conférence de presse était écoulé.

M. Trump a déclaré, au cours des derniers jours, que l'Iran devait se rendre, que les États-Unis savent où se trouve le leader suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, et qu'ils n'ont pas de plans de le tuer, «du moins pas pour l'instant».

Mardi, durant le récent sommet des dirigeants du G7, le président français Emmanuel Macron n'a pas hésité à s'opposer haut et fort à une intervention militaire comme celle que les États-Unis envisagent.

«Non aux frappes sur les infrastructures énergétiques, non aux frappes contre les populations civiles et non aux actions militaires qui conduiraient à un changement de régime parce que personne ne sait dire ce qui vient après», a-t-il énuméré.

Il a plaidé pour un cessez-le-feu et une sortie de crise par les voies diplomatiques.

«Et diable, collectivement, n'avons-nous pas vu les conséquences que ça avait dans la région, ailleurs? Est-ce que quelqu'un pense que ce qui a été fait en 2003 en Irak était une bonne idée? Est-ce que quelqu'un pense que ce qui a été fait en Libye, la décennie précédente, était une bonne idée? Non», a tranché M. Macron.

M. Carney a fait allusion, dans sa non-réponse, à la déclaration conjointe des leaders du G7 publiée au cours du récent sommet à Kananaskis, en Alberta.

«Nous demandons instamment que la résolution de la crise en Iran aboutisse à une désescalade plus vaste des hostilités au Moyen-Orient, y compris à un cessez-le-feu à Gaza», peut-on lire.

Par ailleurs, M. Carney n'a pas, non plus, voulu dire s'il avait abordé le sujet du meurtre de Hardeep Singh Nijjar avec le premier ministre indien Narendra Modi, auprès duquel il a entamé un réchauffement diplomatique.

«Je ne vais jamais adopter la pratique de donner une transcription ligne par ligne de ce qui a été dit exactement dans une rencontre», s'est justifié le premier ministre canadien.

Un rapport du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) publié mercredi indique que l'Inde fait toujours de l'ingérence étrangère au Canada.

Émilie Bergeron

Émilie Bergeron

Journaliste