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Un hôpital israélien touché après des tirs iraniens

Israël a prévenu que le guide suprême iranien Ali Khamenei «ne peut être autorisé à continuer d'exister».

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Un hôpital et plusieurs villes israéliennes touchés par des tirs iraniens Israël a prévenu jeudi que le guide suprême d'Iran Ali Khamenei «ne peut être autorisé à continuer d'exister», après qu'un hôpital a été touché et des dizaines de personnes ont été blessées dans plusieurs villes en Israël,.

Israël a prévenu jeudi que le guide suprême d’Iran Ali Khamenei ne pouvait « être autorisé à continuer d’exister », après des tirs de missiles iraniens qui ont touché un hôpital et fait des blessés dans plusieurs villes israéliennes.

Le président américain Donald Trump, allié d’Israël, a assuré ne pas avoir encore pris de décision «finale» sur une éventuelle entrée en guerre des États-Unis pour briser le programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à fabriquer l’arme atomique.

Au septième de jour de la guerre, déclenchée le 13 juin par une attaque aérienne massive d’Israël contre l’Iran, un missile iranien a touché jeudi l’hôpital Soroka de Beersheva, le plus grand du sud d’Israël, faisant d’énormes dégâts. 

Une épaisse fumée s’élevait au-dessus de l’hôpital. Le bâtiment directement touché, évacué il y a quelques jours, «était vide», a indiqué son directeur, Shlomi Codish, en faisant état de 40 blessés dans d’autres bâtiments.

Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de faire «payer un prix lourd aux tyrans» après cette attaque.

AP Photo Un membre du personnel médical marche dans une zone endommagée du complexe hospitalier Soroka après qu'il a été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le jeudi 19 juin 2025. (AP Photo)

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a de son côté menacé Ali Khamenei, qui «considère la destruction d’Israël comme un objectif». «Un tel homme ne peut être autorisé à continuer d’exister», a-t-il déclaré.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé des attaques «effroyables» contre des structures de santé en Iran et en Israël. 

«Les gens paniquent»

Les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ont affirmé que «le centre de commandement et de renseignement du régime, situé près d’un hôpital, a été pris pour cible par des missiles guidés de haute précision».

M. Katz a indiqué avoir, avec le premier ministre, ordonné une intensification des frappes en Iran pour «éliminer les menaces pesant sur l’État d’Israël» et «ébranler le régime des ayatollahs».

Après une attaque de dizaines de missiles iraniens, l’alerte a été activée jeudi matin dans plusieurs régions d’Israël, dont Tel-Aviv. Les secours ont fait état de 47 blessés.

«Quelques instants auparavant, des gens étaient assis ici, espérant que la catastrophe ne les frapperait pas. Ils ont été touchés de plein fouet. Leurs voitures sont détruites. Leurs maisons se sont effondrées. Des gens sont grièvement blessés», a témoigné Yaakov Seligman, un secouriste arrivé sur les lieux d’une frappe à Holon, près de Tel-Aviv.

En Iran, de nombreuses frappes ont visé Téhéran depuis le début de la guerre. Jeudi soir, les médias ont annoncé que la défense aérienne «faisait face à des cibles hostiles» au-dessus de la capitale.

«Nous avons eu la guerre avant, mais celle-ci est terrible parce qu’elle est imprévisible et très brutale», a raconté à l’AFP une pharmacienne iranienne de 50 ans arrivée à la frontière turque.

«Les gens paniquent vraiment. Hier, l’internet s’est arrêté et deux grandes banques ont été piratées, si bien que les gens n’ont pas pu accéder à leur argent. Et il n’y a même pas assez de nourriture», a-t-elle affirmé.

Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts en Iran, selon un bilan officiel. En Israël, les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 24 morts, selon le gouvernement.

Jeudi, l’armée israélienne a dit avoir frappé des dizaines de sites, dont un «réacteur nucléaire inachevé» à Arak et «un site de développement d’armes nucléaires à Natanz», dans le centre de l’Iran.

Elle a annoncé avoir visé dans l’ouest du pays plusieurs sites de lancement de missiles, après avoir repéré «des tentatives des forces de sécurité» iraniennes de «réhabiliter» des sites déjà frappés.

«Conséquences imprévisibles»

M. Netanyahu a affirmé qu’Israël avait détruit «plus de la moitié» des lanceurs de missiles iraniens depuis le 13 juin, dans un entretien diffusé jeudi soir par la télévision.

Israël est en train de changer «la face du monde» avec sa guerre contre l’Iran mais «toute aide est la bienvenue» pour venir à bout du programme nucléaire iranien, a-t-il encore déclaré.

En visite plus tôt à l’hôpital Soroka, il avait rappelé les buts affichés de la guerre: «Notre objectif est double: le nucléaire et les missiles balistiques. Nous allons les faire disparaître. Nous sommes en train de finir d’éliminer cette menace», a-t-il dit.

AP Photo Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visite le centre médical Soroka, après qu'il a été touché par un missile tiré depuis l'Iran, le jeudi 19 juin 2025 à Beersheba, en Israël. (AP Photo)

 

Ali Khamenei avait proclamé mercredi que son pays ne se rendrait «jamais», après un appel de M. Trump à la reddition, et averti les États-Unis qu’une intervention dans la guerre conduirait à des « dommages irréparables ».

La Russie a mis en garde Washington contre toute «intervention militaire» qui aurait des «conséquences négatives imprévisibles».

Les États-Unis, qui ont déployé leur porte-avions Nimitz vers le Moyen-Orient, sont les seuls à détenir la bombe GBU-57, unique arme susceptible d’atteindre le coeur profondément enfoui du programme nucléaire iranien, dans l’usine d’enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Affirmant disposer de renseignements prouvant que l’Iran s’approchait du «point de non-retour» vers la bombe atomique, Israël a frappé depuis le 13 juin des centaines de sites militaires et nucléaires dans ce pays et tué les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques nucléaires.

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a affirmé mercredi que l’AIEA « n’est pas en capacité de dire qu’il existe (de la part de l’Iran) un effort direct vers la fabrication d’une arme nucléaire ».

Israël maintient l’ambiguïté sur sa propre possession de l’arme atomique mais détient 90 ogives nucléaires, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).