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Manifestations propalestiniennes et pro-israéliennes: cours annulés à l'Université Concordia

Un important déploiement policier est d'ailleurs en place autour de l'établissement.

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Grève étudiante en soutien au peuple palestinien Grève étudiante en soutien au peuple palestinien

L'Université Concordia a annulé tous les cours qui devaient se dérouler en présentiel mardi en raison des «manifestations susceptibles de causer des perturbations».

«Tous les cours et activités en présentiel sur le campus SGW, y compris les laboratoires, sont annulés le mardi 7 octobre 2025. À moins qu’ils ne soient déjà programmés, les membres du corps professoral peuvent choisir de passer à un enseignement à distance, si possible», a indiqué l'établissement dans un message mardi matin.

Toutes les activités prévues au campus Loyola ont été toutefois maintenues. 

L'Université Concordia a demandé également au corps professoral et aux membres du personnel de travailler à distance s'ils travaillent normalement sur le campus SGW.

«Tout le personnel requis du service de protection et de prévention du campus doit se présenter au travail», a-t-on ajouté. 

Sur place, Noovo Info a constaté un déploiement policier aux abords de l'établissement. Environ 250 agents de sécurité sont déployés cette semaine en raison des événements, selon les informations obtenues par Noovo Info.

Noovo Info Voiture du SPVM aux abords de l'Université Concordia le 7 octobre 2025 (Noovo Info)

Certains étudiants sont en accord avec la décision de leur université, alors que d'autres ont exprimé leur mécontentement.

«C'est un jour important et c'est bien qu'on manifeste lors d'un jour important», a dit Massa, étudiante de l'Université Concordia. «Pour nous, c'est un examen qu'on manque, mais il y a des personnes qui sont en train de mourir en ce moment.»

«Ce qu'il s'est passé le 7 octobre, c'est horrible», a convenu Jaden, étudiant de l'Université Concordia à Noovo Info. «On ne peut pas célébrer ça, mais en même temps je comprends leur position car des milliers de personnes meurent à Gaza à cause de cette guerre.»

Noovo Info Des agents du SPVM aux abords de l'Université Concordia le 7 octobre 2025 (Noovo Info)

Manifestations 

Mardi en début d'après-midi, plusieurs groupes de manifestants se sont rassemblés devant l'Université Concordia. Ils ont par la suite marché vers l'Université McGill. Parmi eux, il y avait différentes associations étudiantes et universitaires, dont le cégep Dawson, l'Université de Montréal, l'Université McGill et l'Université Concordia. Ils étaient environ une centaine, mais le nombre continuait à grossir. Plusieurs d'entre eux étaient masqués.

«Solidarité», ont crié les manifestants propalestiniens durant le rassemblement.

Une contre-manifestation a eu lieu également au même moment et au même endroit: celle-ci visait à demander le retrait des prières de rue et de ne pas continuer la guerre à Gaza. On y comptait une dizaine de personnes.

Des policiers ont formé une barrière humaine afin d'encadrer les deux rassemblements et d'éviter les débordements.

D'autres manifestations et commémorations se sont tenues durant la journée pour marquer notamment le deuxième anniversaire du 7 octobre et la guerre à Gaza. 

Les étudiants ont lancé des fumigènes et brûlé un drapeau israélien sur le campus de l'Université McGill lors d'une manifestation étroitement surveillée par la police, dont des policiers en tenue antiémeute et à cheval.

Ils ont exigé que leurs collèges et universités retirent leurs investissements des entreprises liées à l'armée israélienne et ont accusé les établissements d'être complices de ce qu'ils ont qualifié de génocide.

«Aujourd'hui marque deux ans de génocide en cours à Gaza», a déclaré Iman Nour, représentante de l'organisation Students for Palestine's Honour and Resistance, qui a contribué à l'organisation de la manifestation de mardi. «Les étudiants sont unis dans nos revendications de désinvestissement.»

Des associations étudiantes représentant plus de 80 000 étudiants des collèges et universités de Montréal ont opté pour une grève cette semaine en solidarité avec les Palestiniens, selon le groupe Divest for Palestine.

Ayman Driouich, étudiant à l'Université de Montréal, a indiqué qu'il est formé à faire preuve de compassion et à aider les autres à la faculté de médecine de l'université. 

«Nous trouvons donc vraiment hypocrite que notre université puisse être impliquée dans un génocide, a-t-il déclaré. Nous tenons à démontrer notre soutien au peuple palestinien et à exprimer notre volonté de voir notre université prendre des mesures concrètes pour mettre fin au génocide autant que possible.»

Un rassemblement étudiant propalestinien a aussi pris place en fin d'après-midi au Square-Victoria, à Montréal.

En soirée, environ 800 personnes se sont également rassemblées à la Place des arts. 

Rappelons que plus de 45 000 étudiants de plus de 59 associations étudiantes collégiales et universitaires du Québec sont en grève du 6 au 7 octobre en appui aux Palestiniens

«On sera nombreuses et nombreux sur nos campus et dans la rue afin de visibiliser notre refus collectif à la complicité au génocide et de rappeler la légitimité de la résistance, sous toutes ses formes, en Palestine comme ici!» avait dit Fanny Harnois, étudiante en enseignement secondaire, dans un communiqué diffusé dimanche soir.

Lundi midi, des étudiants s'étaient rassemblés à l'Université McGill pour une vigie en hommage aux victimes de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

«Rappelons-nous de ceux qui sont morts le 7 octobre 2023, que les otages reviennent à la maison sains et saufs», avait dit Anastasia Zorchinsky, étudiante à McGill à Noovo Info. «C'est une tragédie.»

Bien qu'aucune manifestation propalestinienne n'ait été prévue lundi à l'Université Concordia, la police était présente autour du campus. Le SPVM a confirmé à Noovo Info que les policiers avaient procédé à deux arrestations, soit une pour méfait et l'autre pour voie de fait sur un agent de la paix. Les personnes arrêtées éaient entrées dans l'établissement avec des objets. 

«La situation a changé hier après l'arrestation de deux personnes. [...] L'une d'elles ayant ensuite été trouvée en possession d'une barre de métal et de plusieurs engins incendiaires. [....] Le risque de perturbation est extrême et tout simplement trop élevé pour que nous puissions fonctionner comme d'habitude», a déclaré la direction dans un message adressé aux étudiants et aux membres du personnel mardi.

- Avec des informations de Maura Forrest pour La Presse canadienne