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Ils ont accueilli les ministres et députés pour dénoncer l'inaction du gouvernement dans les négociations de leur convention collective.
Les ambulanciers paramédicaux de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ) ont manifesté mercredi matin devant l'Assemblée nationale. Ils ont accueilli les ministres et députés pour dénoncer l'inaction du gouvernement dans les négociations de leur convention collective.
Les membres de la FTPQ, section locale 7300 du SCFP — qui représente environ 700 ambulanciers qui oeuvrent dans plusieurs régions du Québec — sont sans convention collective depuis le 1er avril 2024. Ils sont entrés en grève en décembre dernier.
Les services essentiels à la population sont maintenus pendant la grève qui a cours. Les moyens de pression actuels incluent notamment que les rapports de vérification mécanique sont remplis uniquement en format papier. Aussi, les ambulanciers n'entrent plus à l'intérieur de l'urgence. Les patients sont laissés à l'infirmière du triage, sauf si le patient présente une instabilité clinique.
«On nous propose des baisses de salaire, on nous propose d'augmenter la pénalité d'accès anticipé à la retraite. C'est pas mal le contraire que ce qu'on demande au niveau de notre cahier de charges. Et nos demandes ne sont pas farfelues. Nos demandes, c'est d'avoir la parité avec la fonction publique de la négociation qui s'est terminée en janvier 2024», commente Shawn Blanchard, porte-parole de la FTPQ.
M. Blanchard fait référence aux augmentations de salaire de 17,4 % en moyenne sur cinq ans qui ont été consenties aux employés du secteur public québécois membres du Front commun. «On veut juste ça, on veut la parité avec le système», souligne-t-il.
«C'est pour ça qu'aujourd'hui, on s'est mobilisé. Pour faire comprendre qu'on était tanné. Qu'on est tanné de se faire prendre pour les enfants pauvres du réseau», ajoute M. Blanchard, qui est ambulancier depuis neuf ans.
Il précise qu'il ne parle pas de baisse de salaire au sens où l'augmentation serait négative. Les rangs salariaux de la fonction publique sont calculés en fonction de différents critères, comme les études, les classes d'emploi, les risques au travail, etc. M. Blanchard interprète le refus d'avoir les mêmes augmentations que le reste du réseau, comme si cette augmentation n'était pas justifiée pour eux.
Les ambulanciers paramédicaux qui se sont réunis devant l'Assemblée nationale en matinée ont réussi à interpeller le premier ministre, François Legault, avant qu'il entre dans le bâtiment. «On lui a expliqué c'était quoi nos demandes et il semblait surpris. Peut-être qu'il s'attendait à ce qu'on ait vraiment des grandes demandes, mais ce qu'on demande, c'est la parité avec le reste du système. Puis ça, il avait l'air non seulement surpris, mais je l'espère, engagé à parler à son équipe qui négocie avec nous», a raconté M. Blanchard.
Le ministère de la Santé, Santé Québec, le Secrétariat du Conseil du trésor et le syndicat se rencontrent ce mercredi pour négocier.
Revaloriser la profession pour contrer la pénurie
La FTPQ fait valoir qu'il y a une «pénurie chronique» d'ambulanciers paramédicaux et que l'amélioration des conditions de travail contribuerait certainement à attirer une relève et avoir une meilleure rétention du personnel.
M. Blanchard fait mention des enjeux concernant la retraite. «On aimerait vraiment ça qu'il y ait des choses qui bougent à ce niveau-là, parce qu'on est le métier qui travaille le plus longtemps parmi les métiers d'urgence», dit-il.
Il prend son propre cas en exemple. Ayant commencé sa carrière d'ambulancier à 22 ans, M. Blanchard devra travailler au moins 38 ans pour ne pas avoir de pénalité à sa retraite, un niveau que peu de ses collègues atteignent, selon lui. À titre comparatif, les pompiers ont droit à leur pleine retraite après 25 ans de service.
Il aimerait que le discours des dirigeants envers leur métier change, car cela a un impact sur la pénurie d'ambulanciers qui sévit actuellement.