Le maire élu de New York, Zohran Mamdani, a affirmé jeudi qu'il n'était «pas inquiet» quant à la possibilité que sa prochaine rencontre avec le président Donald Trump soit un piège politique. Il s'est engagé à axer cette discussion dans le bureau Ovale sur les moyens de rendre la ville plus abordable.
M. Mamdani, un socialiste démocrate de 34 ans, doit se rendre à Washington vendredi pour rencontrer M. Trump. Cette rencontre, qui oppose deux hommes politiques aux opinions diamétralement opposées depuis des mois, pourrait s'avérer explosive.
Lors d'une conférence de presse devant l'hôtel de ville de New York, M. Mamdani a déclaré espérer «exposer clairement la crise du logement dans la ville», tout en écartant l'idée que le président puisse profiter de cette rencontre pour le discréditer.
«J'ai de nombreux désaccords avec le président et je crois que nous devons être déterminés à explorer toutes les pistes et à multiplier les rencontres afin de rendre notre ville abordable pour chaque New-Yorkais», a-t-il affirmé.
M. Mamdani a remporté une victoire éclatante à l'élection municipale de New York ce mois-ci, grâce à une campagne axée sur la crise du logement abordable. Il a promis de mettre le pouvoir de l'État au service de la classe ouvrière et de lutter contre l'administration Trump, qu'il jugeait hostile.
Depuis des mois, Donald Trump s'en prend à M. Mamdani, affirmant que sa ville natale sombrerait dans le chaos sous la direction du jeune progressiste et laissant entendre qu'il couperait les fonds fédéraux à New York en cas de victoire. M. Trump l'a également qualifié, à tort, de communiste et a menacé de l'expulser. M. Mamdani, né en Ouganda, a obtenu la nationalité américaine en 2018.
Le président a annoncé la rencontre sur les réseaux sociaux mercredi soir, mettant le deuxième prénom de Mamdani, Kwame, entre guillemets et le qualifiant, à tort, de «maire communiste de New York». M. Mamdani a balayé d'un revers de main l'idée d'une rencontre tendue avec Trump, déclarant aux journalistes jeudi : «Cette réunion ne m'inquiète pas. Je la vois comme une occasion de présenter mes arguments, et je les présenterai à quiconque.»
Interrogé plus en détail, M. Mamdani a précisé qu'il ferait clairement comprendre au président qu'il était là en tant qu'émissaire de la ville, et non comme un simple novice en politique.
«Pour moi, il ne s'agit pas de moi. Il s'agit de la relation entre la ville de New York et la Maison-Blanche, le président et l'administration fédérale. Et je veillerai à bien faire comprendre que mon intérêt dépasse celui d'un individu ; il est au service des citoyens que je représente», a-t-il affirmé.
Quand on lui a demandé s'il comptait aborder les menaces du président de renforcer la politique d'immigration à New York, M. Mamdani a tenté de recentrer la discussion sur son argumentaire concernant l'accessibilité financière.
«Je pense que l'accessibilité financière était au cœur de notre campagne, et elle reposait aussi sur la volonté de protéger chaque New-Yorkais», a-t-il déclaré. «Cela signifie les protéger contre la spéculation, mais aussi contre les agents de l'ICE, et affirmer clairement que je m'engage à représenter chaque citoyen.»
M. Mamdani prendra ses fonctions de maire l'année prochaine, succédant à Eric Adams, qui voyage à l'étranger et a publié jeudi matin sur X une photo de lui en compagnie d'un responsable ouzbek.
