International

L'UNESCO nomme un Égyptien comme nouveau directeur après le retrait des États-Unis

La décision devrait être finalisée lors d'une réunion de l'assemblée générale de l'UNESCO en Ouzbékistan le mois prochain.

Publié

233a2e612fc11ce547d44ceeec540e1575f3aac7909202ae21f6a4024773c8e0.jpg L'Égyptien Khaled El Enany s'adresse à la presse après avoir été élu Secrétaire général par les membres du Conseil exécutif de l'UNESCO, au siège de l'UNESCO à Paris, lundi 6 octobre 2025. (AP Photo/Thibault Camus)

L'UNESCO devrait avoir son premier directeur issu du monde arabe, après la nomination lundi par le conseil exécutif de l'agence de Khaled el-Anani, ancien ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités.

Si sa nomination est confirmée par l'assemblée générale de l'UNESCO le mois prochain, M. el-Anani héritera d'une agence fortement affectée par la récente décision de l'administration Trump de retirer les États-Unis de l'organisation, laissant présager un déficit budgétaire pour l'agence, connue pour ses sites du patrimoine mondial à travers le monde.

M. El-Anani était considéré comme le favori pour le poste de directeur général et a remporté un vote lundi face à son seul adversaire, Firmin Édouard Matoko, un économiste congolais qui a promu la scolarisation dans les camps de réfugiés.

La décision du conseil, qui représente 58 des 194 États membres de l'agence, devrait être finalisée lors d'une réunion de l'assemblée générale de l'UNESCO en Ouzbékistan le mois prochain.

Nobles ambitions et problèmes persistants

Outre la sélection et la protection des sites et traditions du patrimoine mondial, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), basée à Paris, œuvre notamment pour l'éducation des filles, la sensibilisation à l'Holocauste et le financement de la recherche scientifique dans les pays en développement. La directrice générale sortante de l'UNESCO, Audrey Azoulay, a notamment mené une action de grande envergure pour la reconstruction de la ville antique irakienne de Mossoul, dévastée par le groupe État islamique.

L'UNESCO est également depuis longtemps en proie à des accusations de mauvaise gestion et de gaspillage.

Donald Trump affirme que l'agence, qui a voté en 2011 pour l'admission de la Palestine comme membre, est trop politisée et anti-israélienne. Les partisans américains de l'UNESCO, quant à eux, affirment que le retrait du soutien de Washington permet à la Chine de jouer un rôle démesuré au sein de l'organisation mondiale.

Ce vote intervient alors que l'ensemble du système des Nations Unies, vieux de 80 ans, est confronté à des difficultés financières et à des divisions croissantes concernant les guerres à Gaza et en Ukraine. Le candidat sera le premier dirigeant arabe à accéder à l'UNESCO.

M. El-Anani, 54 ans, a travaillé comme guide touristique sur des sites de l'Égypte antique, a obtenu un doctorat en France et est devenu un égyptologue réputé avant de rejoindre le gouvernement. Il a été ministre des Antiquités de 2016 à 2019, puis a dirigé le ministère du Tourisme et des Antiquités pendant deux ans après la fusion des deux portefeuilles.

Il est aujourd'hui professeur d'université et enseigne l'égyptologie dans une université publique du Caire.

Les pays arabes souhaitent depuis longtemps diriger l'UNESCO. L'Union africaine et la Ligue arabe comptent parmi ceux qui ont soutenu sa candidature.

Le président égyptien Abdel Fattah el-Sissi a salué la nouvelle, qualifiant cette nomination de «réalisation historique qui s'ajoutera au bilan diplomatique et culturel de l'Égypte et aux réussites des peuples arabes et africains».