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«Il est important que l'accord ouvre la voie à une nouvelle assistance en matière de défense.»
Le Parlement ukrainien a ratifié jeudi l'accord «historique» avec les Etats-Unis sur l'exploitation des ressources naturelles du pays, signé après des semaines de négociations houleuses et qui pourrait selon Kiev ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire américaine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ce texte ouvrait d'ores et déjà un «nouveau chapitre» dans les relations entre Kiev et Washington.
«A l'heure actuelle, (l'accord) constitue une base solide pour la coopération en matière de sécurité et, à long terme, il offre à l'Ukraine et aux États-Unis l'occasion d'élargir une collaboration économique mutuellement bénéfique», a ajouté jeudi M. Zelensky, dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Plus tôt, sur X, la ministre de l'Économie, Ioulia Svyrydenko, avait annoncé la ratification par le Parlement ukrainien d'un «accord de partenariat économique historique».
Ce document concerne l'extraction de minerais, de pétrole et de gaz - 57 types de ressources au total en Ukraine, qui fait face depuis plus de trois ans à l'invasion russe.
Selon des députés, 338 parlementaires ont voté en faveur de ce texte contre un minimum requis de 226.
Il ne comporte toutefois pas de garanties de sécurité pour Kiev, qui pourtant insistait sur cette condition.
«Cet accord offre la possibilité de bénéficier d'une nouvelle aide militaire (...) de la part de l'administration américaine», a assuré Mme Svyrydenko.
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L'administration de Donald Trump a annoncé son intention de mettre un terme rapidement à la guerre entre l'Ukraine et la Russie et ses relations se sont réchauffées spectaculairement avec Moscou, faisant craindre l'abandon de la poursuite du crucial soutien américain à Kiev.
L'accord bilatéral avait été signé fin avril après des semaines de tensions entre Kiev et Washington, qui avaient culminé dans une joute verbale entre les présidents Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, fin février.
Contrairement à ce que voulait initialement Donald Trump, le document ne prévoit pas de comptabiliser comme dette de l'Ukraine envers les États-Unis l'aide américaine accordée par son prédécesseur Joe Biden depuis le début de l'invasion en 2022.
«L'accord ne mentionne aucune dette, mais uniquement les nouveaux investissements. Et il est très important que ces investissements soient réalisés en Ukraine.»
Il ne comporte pas de garanties de sécurité mais offre «une occasion de faire pression sur la Russie, car cela montre que les États-Unis sont prêts à protéger leur partenariat et leurs intérêts. Ce ne sont pas seulement mes sentiments, ce sont les mots de la Maison Blanche», a-t-elle souligné.
Le texte prévoit en revanche que la nouvelle aide militaire américaine peut être comptabilisée comme contribution à un fonds d'investissement ukraino-américain, a rappelé la ministre.
Ce fonds pour la «reconstruction» de l'Ukraine, ravagée par plus de trois ans de guerre, sera financé et géré à parts égales par les deux parties.
La contribution ukrainienne sera, elle, constituée de 50% des redevances tirées de nouvelles licences délivrées pour l'exploitation de ressources naturelles, selon Kiev.
L'Ukraine a accusé jeudi la Russie d'attaquer sur «toute la ligne de front», en violation du cessez-le-feu de trois jours annoncé par Vladimir Poutine, Moscou assurant pour sa part le «respecter strictement» et seulement «répondre» à des attaques ukrainiennes.
Cette trêve est entrée en vigueur dans la nuit de mercredi à jeudi et doit durer jusqu'à samedi, à l'occasion de la commémoration des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie.
«Selon nos données militaires, malgré les déclarations de Poutine, les forces russes continuent d'attaquer sur toute la ligne de front», a affirmé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga, sur X.
Depuis minuit, la Russie a «commis 734 violations du cessez-le-feu» et lancé 63 tentatives d'assaut, a-t-il accusé.
L'Ukraine répondra «de manière appropriée à toutes les attaques» et partagera avec ses partenaires «toutes les informations pertinentes sur les violations du cessez-le-feu par la Russie», a ajouté M. Sybiga.
De son côté, l'armée russe a assuré jeudi "respecter strictement" le cessez-le-feu et ne mener aucune frappe d'aviation, de missile, d'artillerie ou de drone.
«Les forces armées russes répondent symétriquement aux violations du cessez-le-feu par les forces armées ukrainiennes», a ajouté le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Plus tôt jeudi, l'armée de l'air ukrainienne avait fait état d'attaques de bombes guidées russes sur le nord-est du pays mais avait dit n'enregistrer «aucun tir de missiles ni aucune utilisation de drones d'attaque dans l'espace aérien ukrainien».
L'Ukraine, sous la pression de Washington, plaide pour un arrêt global et sans conditions des hostilités pour 30 jours avant toute négociation directe avec Moscou sur la fin de la guerre.
La Russie rejette cette proposition et demande à l'inverse des engagements concrets sur ses demandes avant d'accepter un arrêt général des affrontements.