Près d'une centaine de personnes ont envahi samedi un centre communautaire de Quadeville, en Ontario, pour interroger la police au sujet d'une agression inquiétante sur une jeune fille que les enquêteurs pensaient avoir été commise par un animal, jusqu'à ce qu'ils arrêtent un adolescent dans cette affaire.
Les habitants de cette communauté rurale voulaient savoir pourquoi la Police provinciale de l'Ontario avait lancé une alerte concernant une attaque présumée par un animal et leur avait demandé de garder leurs jeunes enfants à l'intérieur, avant d'annoncer quelques jours plus tard qu'un adolescent de 17 ans avait été inculpé de tentative de meurtre et d'agression sexuelle sur la fillette de 8 ans.
La Police provinciale de l'Ontario a organisé une réunion publique à Quadeville, à environ 170 kilomètres à l'ouest d'Ottawa, afin de clarifier certains points et de répondre aux craintes des habitants, mais n'a divulgué aucune nouvelle information sur l'affaire qui est désormais devant les tribunaux.
Le centre communautaire était bondé, et il n'y avait aucune place libre. À mesure que les gens entraient, la température dans la pièce commençait à monter en cette soirée étouffante, surtout après que quelqu'un eut éteint le climatiseur portatif qui faisait du bruit.
«C'est une période très traumatisante pour cette communauté, car tout le monde connaît les personnes impliquées», a affirmé l'inspecteur Derek Needham de l'OPP lors de la réunion, ponctuée de moments tendus.
Lorsque la police a donné la parole au public, un homme qui s'est présenté comme un parent de la victime a demandé pourquoi la police avait mis autant de temps à réagir après la disparition de la fillette, signalée le 23 juin, après avoir été vue pour la dernière fois dans un magasin local.
La police a répondu qu'il avait fallu du temps pour envoyer des agents sur place afin de fouiller les environs.
«J'aurais pu mener ma propre enquête», a soutenu l'homme, ajoutant qu'il habitait à trois heures de route.
La police provinciale de l'Ontario a indiqué avoir commencé les recherches pour retrouver l'enfant disparue vers 21 h le 23 juin et l'avoir retrouvée avec des blessures potentiellement mortelles peu après minuit.
La police a demandé aux habitants de garder leurs jeunes enfants à l'intérieur, craignant une attaque animale. Cependant, l'enquête a révélé l'absence de traces d'ADN animal dans les blessures de la victime. La police n'a pas précisé quels éléments de preuve l'avaient conduite à arrêter l'adolescent suspect, dont l'identité est interdite en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents.
Sandy Musclow, participante à la réunion publique, a demandé à la police comment les membres de la communauté devraient interagir avec les familles de la jeune fille et du suspect.
«Un long processus de guérison est nécessaire», a expliqué l'inspecteur Needham, ajoutant que la meilleure chose à faire pour les familles est de se tendre la main et d'avoir une communication ouverte.
À la fin de la réunion publique, Mme Musclow a avoué: `Il a été un peu difficile de trouver' comment soutenir les deux familles.
«J'ai grandi avec elles et nous voulons vraiment que chacun puisse ressentir la douleur et avancer ensemble en tant que communauté», a-t-elle raconté.
Mme Musclow a ajouté que, bien que les habitants n'aient pas reçu beaucoup d'informations sur l'enquête policière lors de la réunion publique, elle était heureuse de voir la communauté se rassembler. Elle a également souligné les diverses collectes de fonds pour la jeune fille, toujours hospitalisée, et sa famille.
«J'ai le sentiment que la police a fait un excellent travail en nous rassurant : elle a fait ce qu'il fallait pour nous, elle a tout fait dans les meilleurs délais et elle a vraiment veillé à l'intérêt de tous», a expliqué Mme Musclow.
Le porte-parole de la police provinciale de l'Ontario, Bill Dickson, a expliqué aux journalistes samedi que la police avait été obligée d'avertir le public d'une possible attaque animale dès les premières étapes de l'enquête, même si elle n'en était pas certaine.
«Nous ne pouvions pas minimiser l'importance de cette information, car si nous ne disions rien et n'avertissions pas les gens alors qu'il s'agissait d'un animal et qu'un autre enfant était attaqué, ce serait horrible», a-t-il dit.
M. Dickson a indiqué qu'une église locale fait appel à des conseillers pour travailler avec la communauté et que des services de consultation de la police provinciale de l'Ontario seront également disponibles.
