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L'Iran retire une résolution interdisant l'attaque d'installations nucléaires

Le retrait de la résolution intervient alors que les alliés des États-Unis ont entamé le réexamen des sanctions de l'ONU contre l'Iran.

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951e6547e11a356725fdaf9f95a0212af797cc9aad342fdabe649181ce646009.jpg Cette photo montre l'usine d'enrichissement nucléaire iranienne de Natanz, le 9 avril 2007. (Photo AP/Hasan Sarbakhshian, archive)

L'Iran a décidé à la dernière minute jeudi de retirer une résolution interdisant les attaques contre des installations nucléaires, qu'il avait soumise, avec entre autres la Chine et la Russie, au vote lors de la réunion annuelle des États membres de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Des diplomates occidentaux, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour discuter des délibérations internes, ont déclaré que les États-Unis avaient exercé une importante campagne d'influence en coulisses pour empêcher l'adoption de la résolution. Les États-Unis auraient entre autres évoqué la possibilité d'une réduction du financement de l'AIEA si la résolution était adoptée et si l'organisation décidait de restreindre les droits d'Israël au sein de l'agence, selon les diplomates.

En 1981, l'aide à Israël dans le cadre du programme d'assistance technique de l'AIEA a été suspendue à la suite d'une frappe israélienne contre un réacteur nucléaire en Irak. À l'époque, l'attaque avait été fermement condamnée par des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, de la Conférence générale de l'AIEA et du Conseil des gouverneurs de l'AIEA.

Le retrait de la résolution intervient alors que les alliés des États-Unis ont entamé le réexamen des sanctions de l'ONU contre l'Iran en raison de son programme nucléaire.

S'adressant à la Conférence générale de l'AIEA jeudi soir, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'ONU, Reza Najafi, a annoncé que, «guidé par un esprit de bonne volonté et d'engagement constructif, et à la demande de plusieurs États membres», il reportait l'examen du projet à la conférence de l'année prochaine.

Échéance imminente

La Conférence générale de l'AIEA est composée de représentants de haut rang des 180 États membres de l'agence de surveillance nucléaire de l'ONU, qui débattent des questions de politique nucléaire internationale. Elle se réunit chaque année à Vienne, approuve le budget et examine les résolutions sur les questions de sûreté et de sécurité nucléaires.

Cette réunion intervient à un moment délicat; la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ayant lancé le processus de réimposition de sanctions contre l'Iran pour ce qu'ils considèrent comme un non-respect d'un accord de 2015 visant à empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires.

Ce processus était conçu pour être à l'abri d'un veto à l'ONU et pourrait entrer en vigueur dans un mois.

Cette décision a fixé un délai de 30 jours pour la reprise des sanctions, sauf accord diplomatique entre l'Occident et l'Iran.

Les pays européens se sont déclarés prêts à prolonger ce délai si l'Iran reprenait des négociations directes avec les États-Unis sur son programme nucléaire, autorisait l'accès des inspecteurs nucléaires de l'ONU à ses sites nucléaires et s'acquittait de son uranium hautement enrichie.