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Plus tôt, les deux pays avaient pourtant annoncé un accord de cessez-le-feu à la suite d'une médiation américaine.
L'Inde et le Pakistan se sont mutuellement accusés d'avoir rompu le cessez-le-feu quelques heures à peine après l'annonce de l'accord.
Le secrétaire indien des Affaires étrangères, Vikram Misri, a déclaré samedi qu'il y avait eu des violations répétées à l'entente conclue entre les deux pays. Il a accusé le Pakistan d'en être responsable.
«Nous demandons au Pakistan de prendre des mesures appropriées pour réprimer ces violations et de traiter la situation de manière sérieuse et responsable», a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse à New Delhi. Il a ajouté que l'armée indienne avait dû intervenir contre une intrusion à la frontière.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères du Pakistan a blâmé l'armée indienne d'avoir rompu la trêve. Il a toutefois indiqué que le Pakistan maintenait son engagement à appliquer le cessez-le-feu et ses forces armées traitaient la situation de manière responsable et retenue.
«Tout problème lié à la mise en oeuvre du cessez-le-feu doit être réglé par l'entremise d'un dialogue aux échelons appropriés», a indiqué le ministère.
Plus tôt, les deux pays avaient pourtant annoncé un accord de cessez-le-feu à la suite d'une médiation américaine visant à mettre fin à un conflit entre les deux pays voisins dotés d’armes nucléaires.
Cela fait suite à des semaines d’affrontements, de frappes de missiles et de drones, de part et d'autre de leur frontière, déclenchés par le massacre de touristes le mois dernier que l’Inde attribue au Pakistan, qui nie ces accusations. Ce fut leur confrontation la plus grave depuis des décennies, entraînant des dizaines de civils dans la mort dans les deux pays.
Le premier mot sur la trêve est venu du président américain, Donald Trump, sur sa plateforme Truth Social.
«Après une longue nuit de médiation, avec les États-Unis, je suis heureux d'annoncer que l'Inde et le Pakistan ont accepté un cessez-le-feu complet et immédiat», a écrit le président Trump.
«Félicitations aux deux pays qui ont fait preuve de bon sens et d’une grande intelligence. Merci de votre attention sur cette question!»
Le ministre des Affaires étrangères du Pakistan a déclaré samedi que son pays envisagerait une désescalade si l’Inde cessait d’autres attaques. Cependant, Ishaq Dar a averti que, si l’Inde lançait des frappes, la «riposte suivrait».
M. Dar a déclaré à la chaîne d'information pakistanaise Geo News qu’il avait également transmis ce message au secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui l’avait contacté après les discussions de ce dernier avec New Delhi. Il a aussi indiqué que l'Arabie Saoudite et la Turquie avaient joué un rôle important dans les pourparlers menant à la trêve.
«Nous avons riposté parce que notre patience a atteint sa limite. Si [l'Inde] s’arrête ici, nous envisagerons aussi d'arrêter», a précisé M. Dar.
M. Misri a indiqué que les responsables des opérations militaires des deux pays avaient discuté samedi après-midi. Les négociations devraient se poursuivre lundi.
«Il a été entendu que les deux parties cesseraient les opérations militaires terrestres, aériennes et maritimes. Des instructions ont été données des deux côtés de la frontière pour mettre l'accord en vigueur.»
Mais le cessez-le-feu est précaire.
À peine quelques heures après son annonce, des résidants du Cachemire disent avoir entendu des explosions dans divers endroits, notamment dans les grandes villes de Srinagar et de Jammu ainsi que dans la ville de garnison d'Udhampur.
Omar Abdullah, le ministre en chef du territoire du Jammu-et-Cachemire, a écrit sur les réseaux sociaux: «Qu'en est-il du cessez-le-feu, bordel ? Des explosions ont résonné dans tout Srinagar.»
À Jammu, Shesh Paul Vaid, un ancien chef de police de la ville, a raconté que les explosions qu'il avait entendues samedi étaient différentes de celles des deux nuits précédentes.
M. Vaid a précisé que des explosions avaient été entendues du côté des bases militaires. La vie de la population vivant près de l'aéroport de Srinagar, qui abrite une base de l'armée de l'air, a été perturbée par des explosions et le bruit des avions à réaction.
Des immeubles ont été détruits ou endommagés dans le Cachemire contrôlé par l'Inde. De puissantes explosions ont fait lever les toits, fracassé les fenêtres, fissuré les murs.
Est-ce en représailles des tirs réalisés par l'armée indienne peu avant la conclusion de l'accord ?
Des missiles indiens avaient frappé des bases aériennes à Rawalpindi, une ville de garnison située près de la capitale Islamabad, à Chakwal et dans le district de Jhang, selon un porte-parole de l'armée pakistanaise.
L'armée indienne a accusé le Pakistan d'avoir ciblé des établissements de santé et des écoles dans ses trois bases aériennes au Cachemire sous contrôle indien.
«C'est une riposte appropriée aux actions pakistanaises», a déclaré le colonel indien Sofiya Qureshi.
La commandante Vyomika Singh a, pour sa part, affirmé que l’Inde était déterminée à «ne pas intensifier les hostilités», à condition que le Pakistan l'imite. Cependant, les forces terrestres pakistanaises ont été observées se déplaçant vers des zones avancées, a-t-elle déclaré, «indiquant une intention offensive d’aggraver la situation».
«Les forces armées indiennes restent en état de préparation opérationnelle élevé», a-t-elle ajouté.
Les tensions ont augmenté depuis qu’une attaque contre un site touristique populaire dans le Cachemire indien a fait 26 morts parmi les civils, principalement des touristes hindous indiens, le 22 avril. New Delhi a accusé le Pakistan de soutenir l’assaut, une accusation qu’Islamabad a rejetée.