Une femme de l’Alberta est en fuite après que les procureurs de la Couronne ont déclaré qu’elle avait été libérée à tort d’une prison de la région d’Edmonton le mois dernier grâce à de faux documents de libération.
Mackenzie Dawn Hardy, 24 ans, est accusée de plusieurs infractions, notamment de possession de biens volés, de conduite avec facultés affaiblies, de fuite devant la police et de conduite sans assurance ni immatriculation. Elle a été arrêtée en mars par la GRC de Red Deer.
Le service des poursuites de la Couronne de l’Alberta (ACPS) a confirmé mercredi que Mme Hardy avait été libérée après que le personnel du centre correctionnel de Fort Saskatchewan, au nord-est d’Edmonton, eut reçu des documents indiquant que les accusations portées contre elle avaient été suspendues.
Ils ont appris par la suite que ces documents étaient faux.
«Dès que l’ACPS en a été informé, nous avons réagi en demandant un mandat d’arrêt. L’ACPS a également renvoyé l’affaire à la GRC pour qu’elle enquête sur l’utilisation présumée de documents frauduleux», a indiqué Michelle Davio, porte-parole du service, dans un courriel. «L’ACPS prend cette affaire très au sérieux et toutes les parties ont pris des mesures pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir.»
Dans une entrevue le caporal de la GRC Troy Savinkoff a précisé que Mme Hardy avait été libérée fin avril et que la police en avait été informée quelques jours plus tard. Il a ajouté qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Mme Hardy dans toute la province de l’Alberta et que des efforts étaient en cours pour l’étendre à l’ensemble du Canada.
«Ils ne m’attraperont pas parce que j’ai une longueur d’avance sur eux — je suis trop rapide pour que ces porcs puissent me rattraper.»
Interrogé sur les raisons pour lesquelles le public n’avait pas été alerté de sa libération, il a répondu qu’elle ne représentait pas un danger pour la sécurité publique.
«Elle n’a pas de casier judiciaire qui démontrerait un risque pour le public, mis à part le fait qu’elle fait l’objet d’un mandat d’arrêt», a-t-il dit.
La femme qui s’identifie comme étant Mme Hardy sur le web a publié des vidéos sur la plateforme de médias sociaux TikTok, dans lesquelles elle se moque des forces de l’ordre et nie que les documents soient faux.
«Donc, le gouvernement a merdé et je suis une détenue en fuite en ce moment», dit la femme dans une vidéo.
Dans une autre vidéo, elle a déclaré que son petit ami avait un an à vivre après avoir été diagnostiqué d’un cancer et que sa libération était un «cadeau de Dieu».
«J’ai été libérée juste au moment où il avait le plus besoin de moi», a-t-elle dit.
Des centaines d’utilisateurs des réseaux sociaux ont laissé des commentaires sur les vidéos pour l’encourager à se rendre.
«Je ne fuis pas la justice, je cours vers la vie avant qu’elle ne m’échappe», a-t-elle souligné.
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M. Savinkoff a déclaré que l’arrestation de Mme Hardy était inévitable et qu’elle ne se rendait peut-être pas service avec le contenu de ses réseaux sociaux.
«Je ne doute pas que les publications qu’elle fait seront présentées au tribunal», a-t-il déclaré.
«Ce n’est pas très intelligent de se comporter ainsi... C’est en fait assez autodestructeur.»
