Un Américain accusé d'avoir tenté d'assassiner Donald Trump l'année dernière, dans le sud de la Floride, peut se représenter lui-même lors de son procès, a statué jeudi un juge fédéral.
La juge fédérale de district Aileen Cannon a approuvé la demande de Ryan Routh de se représenter lui-même lors de son procès, mais a déclaré que les avocats commis d'office devaient rester en réserve. Plus tôt dans la semaine, les avocats commis d'office fédéraux avaient demandé à être dessaisis du dossier, affirmant que l'accusé avait refusé à plusieurs reprises de les rencontrer.
Ryan Routh, 59 ans, doit comparaître en procès en septembre, un an après que le parquet a déclaré qu'un agent des services secrets américains avait déjoué sa tentative de tirer sur Donald Trump, alors candidat à la présidence, pendant qu'il jouait au golf.
L'homme a plaidé non coupable des accusations de tentative d'assassinat d'un candidat important à la présidentielle, d'agression d'un agent fédéral et de plusieurs infractions liées aux armes à feu.
La juge a informé Ryan Routh plus tôt ce mois-ci qu'elle n'avait pas l'intention de reporter l'ouverture de son procès, prévue le 8 septembre, même si elle le laissait se défendre lui-même. L'accusé a indiqué à la magistrate qu'il comprenait et qu'il serait prêt.
Dans une lettre du 29 juin adressée à la juge Cannon, Ryan Routh a pointé que ses avocats et lui étaient «à des années-lumière l'un de l'autre» et qu'ils refusaient de répondre à ses questions. Il a également suggéré dans la même lettre qu'il pourrait être utilisé dans le cadre d'un échange de prisonniers avec l'Iran, la Chine, la Corée du Nord ou la Russie.
«Je pourrais mourir en étant utile et sauver tout ce chaos judiciaire, mais personne n'agit ; peut-être avez-vous le pouvoir de m'échanger», a écrit l'homme de 59 ans.
Mercredi, le bureau du défenseur public fédéral a déposé une requête en révocation de la désignation d'un avocat, affirmant que «la relation avocat-client est irrémédiablement rompue». Les avocats ont déclaré que l'accusé avait refusé de les rencontrer en personne lors d'une réunion prévue mardi matin au centre de détention fédéral de Miami. Ils ont précisé qu'il avait refusé à six reprises de rencontrer leur équipe.
«Il est clair que M. Routh souhaite se défendre lui-même, et il est dans son droit constitutionnel de formuler une telle demande», peut-on lire dans la requête.
La Cour suprême des États-Unis a statué que les accusés ont le droit de se défendre eux-mêmes lors des procédures judiciaires, à condition de démontrer à un juge qu'ils sont compétents pour renoncer à leur droit à être défendus par un avocat.
Les procureurs ont affirmé que Ryan Routh avait méthodiquement comploté pour tuer Donald Trump pendant des semaines avant de pointer un fusil à travers les buissons alors que le milliardaire républicain jouait au golf le 15 septembre dans son club sportif privé de West Palm Beach. Un agent des services secrets a repéré Ryan Routh avant que M. Trump n'apparaisse dans son champ de vision. Les autorités ont ajouté que l'accusé avait pointé son fusil sur l'agent, qui a ouvert le feu, obligeant le suspect à lâcher son arme et à prendre la fuite sans tirer.
Les forces de l'ordre ont obtenu l'aide d'un témoin qui, selon les procureurs, a dit aux policiers avoir vu une personne s'enfuir. Le témoin a ensuite été transporté par hélicoptère de la police jusqu'à une autoroute voisine où Ryan Routh a été arrêté. Des témoins ont confirmé qu'il s'agissait bien de la personne qu'il avait vue, ont indiqué les procureurs.
Une autre audience, sans rapport avec l'affaire, est prévue vendredi dans la salle d'audience de la juge Cannon concernant Ryan Routh, en lien avec l'admissibilité de certains éléments de preuve et témoignages susceptibles d'être utilisés au procès.
Outre les accusations fédérales, Ryan Routh a également plaidé non coupable des accusations de terrorisme et de tentative de meurtre portées contre lui par l'État.
