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Il y a eu une nette augmentation des affrontements depuis la reprise des voyages, des incidents probablement sous-déclarés.
Plusieurs ont refusé le masque, d’autres étaient intoxiqués ou ont été surpris à vapoter. Un passager a couru sur une piste d’atterrissage, certains ont menacé d’autres voyageurs. Des équipages qui se font cracher dessus. Des incidents qui ont mené à des arrestations. Des vols annulés, retardés ou déroutés…
Ce texte est une traduction de CTVnews.ca
Voici quelques exemples de personnes qui ont eu des comportements de désobéissance signalés sur les vols au Canada, selon une analyse des rapports d’incident de 2021 effectuée par CTVnews.ca
Il y a eu une nette augmentation des affrontements depuis la reprise des voyages en avion selon un représentant syndical, mais ces incidents sont probablement sous-déclarés.
Airlines, la revue spécialisée de l’Association du transport aérien international (IATA), a récemment signalé que le taux d’incidents de passagers indisciplinés avait doublé en 2020, une tendance qui s’est poursuivie en 2021.
Un membre d'une compagnie aérienne a signalé plus de 1000 incidents en une seule semaine, a déclaré l'IATA.
Des incidents dramatiques de rage aérienne capturés sur vidéo ont fait les gros titres cette année, les incidents les plus médiatisés — comme l’homme qui a été attaché avec du ruban adhésif à son siège pendant l’été — se sont produits sur des vols américains.
Le port du masque lors des vols, instauré en raison des protocoles de santé et de sécurité causés par la pandémie de COVID-19, a été un aspect particulièrement controversé.
Aux États-Unis, plus de 5400 signalements de passagers indisciplinés ont été répertoriés en date du 30 novembre, dont près de 4000 impliquant des masques, selon les données publiées par la Federal Aviation Authority des États-Unis. En outre, 1017 enquêtes ont été ouvertes jusqu’à présent cette année, contre 182 en moyenne par année entre 1995 et 2020.
Le Canada a également connu sa part de moments tendus dans les airs.
Beaucoup impliquaient des masques.
De janvier à octobre, le dernier mois pour lequel des données sont disponibles, le rapport de la sûreté aérienne de Transports Canada sur les ordonnances provisoires liées à la COVID-19 a enregistré 1093 incidents de passagers refusant de se conformer au port du masque pendant un vol.
Au cours de l’été, lorsque les voyages aériens ont repris, près de 200 incidents ont été signalés chaque mois en juillet et août, soit environ quatre fois plus qu’en avril et mai et le double de celui de juin. Le nombre de rapports a diminué à l’automne, mais est resté à des niveaux bien supérieurs au premier semestre de l’année.
Quatre-vingt-trois passagers ont dû débarquer de l’avion et au moins 21 sanctions administratives pécuniaires ont été infligées, selon le rapport de sécurité.
Ceci étant dit, ce ne sont pas tous les incidents de masque qui dégénèrent, a déclaré le porte-parole de Transports Canada, Sau Sau Liu à CTVNews.ca.
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Au 6 décembre 2021, WestJet a interdit à 118 clients de voyager pendant un an pour avoir refusé de se conformer aux exigences en ce qui concerne les masques, a déclaré un porte-parole à CTVNews.ca.
WestJet a une politique de « tolérance zéro » sur masques et les interventions se déroulent en trois étapes. Le personnel de cabine demande d’abord à un passager récalcitrant de porter son masque. Les passagers non coopératifs sont ensuite avertis que les masques sont obligatoires et qu’ils doivent se conformer à la politique de l’entreprise. Le dernier avertissement consiste à mentionner au passager qu’en cas de non-conformité, il sera notifié qu’il sera placé sur une liste d’interdiction de vol pendant 12 mois.
« Les cas de non-conformité représentent moins de 0,02 % de tous nos passagers. Les “WestJetters” ont travaillé avec diligence pour assurer la sécurité de nos opérations tout au long de la pandémie », a déclaré la conseillère en relations médias de WestJet, Madison Kruger, par courriel.
« Beaucoup de personnes ne font plus de voyages et n’ont pas pris l’avion depuis plus de 19 mois, ce qui, selon nous, reflète davantage le vrai défi plutôt que le faible pourcentage de situations avec les gens indisciplinés que nous rencontrons. »
Une recherche dans le Système de rapports quotidiens sur les événements de l’Aviation civile (CADORS) de Transports Canada démontre 54 rapports d’incidents impliquant des passagers désobéissants dans l’espace aérien canadien cette année, et 10 autres impliquant des compagnies aériennes canadiennes ou des vols qui partaient ou atterrissaient au Canada, mais étaient à l’extérieur de l’espace aérien canadien.
Transports Canada prévient que même s’il vise à garantir l’exactitude des données CADORS, l’information doit être traitée comme préliminaire et est sujette à changement.
CTVNews.ca a examiné chaque rapport et a constaté que la GRC ou la police locale auraient été appelées pour rencontrer les passagers dans la grande majorité des cas. Dans certaines situations, les autorités ont procédé à des arrestations ou ont dû monter à bord de l’avion.
Plus de la moitié des incidents se sont produits en « approche » ou en « descente » de la piste d’atterrissage, tandis que plus d’une douzaine se sont produits alors que l’avion était stationné ou roulait. Dans chaque cas où l’avion roulait, l’avion a été forcé de retourner à la porte où le passager perturbateur a été expulsé du vol.
« Vous voulez toujours régler les problèmes avant que l’avion ne décolle. Cela fait partie de la formation, n’est-ce pas ? », a déclaré Troy Winters, l’agent principal de santé et de sécurité au SCFP, lors d’une entrevue téléphonique. Le plus grand syndicat du Canada représente plus de 15 000 agents de bord de neuf compagnies aériennes canadiennes.
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« Parce qu’une fois que vous êtes dans les airs, cela devient très compliqué, mais c’est aussi extrêmement coûteux. Si un incident survient lorsque vous avez décollé, vous devez faire demi-tour ou atterrir dans un autre aéroport, personne ne veut faire ça. »
C’est ce qui est arrivé à un vol en septembre au départ de l’aéroport de Washington-Dulles à destination de Francfort, en Allemagne : un passager tapageur a forcé un Airbus A330 à dérouter vers Montréal, où la police et l’ambulance auraient été prévenues.
Les vols en provenance ou à destination de l’aéroport international de Calgary ont enregistré le plus grand nombre d’incidents, suivis de ceux à l’arrivée ou au départ de l’aéroport international Pearson de Toronto.
Dans au moins 25 rapports, le refus de porter un masque a été spécifiquement indiqué comme la raison pour laquelle un passager (ou une famille de passagers dans au moins un cas) était provocateur.
Lors d’un vol qui partait de Prince George, en Colombie-Britannique, un voyageur a été impoli envers les agents d’enregistrement, a poussé les agents de bord, a accédé au poste de pilotage, a refusé de se masquer et s’est assis au premier rang, qui n’était pas son siège assigné. L’avion, qui se dirigeait vers Vancouver, était toujours stationné. La GRC a été appelée lorsque le passager a refusé de partir en raison de son comportement, selon le rapport.
Dans d’autres rapports, les masques n’étaient pas mentionnés, mais implicites, car les passagers vapotaient à bord et ignoraient le personnel de l’avion.
Dans un cas, un passager sur le vol Calgary-Halifax a été signalé comme étant « probablement en état d’ébriété », ne portant pas de masque et faisant semblant d’éternuer sur d’autres passagers. L’individu a également attouché un membre d’équipage et menacé un autre passager, selon le rapport, l’équipage qualifiant le délinquant de « niveau 3 indiscipliné ». Le passager a été menotté et placé en garde à vue à son arrivée.
Le niveau 3 est défini par Transports Canada comme « un incident où la sécurité des passagers ou des membres d’équipage est gravement menacée ». Seuls les incidents de sécurité majeurs tels que les menaces de mort crédibles dans une tentative de prendre le contrôle de l’avion, le sabotage ou la tentative de sabotage d’un avion se classent plus haut.
Un passager d’un vol d’Edmonton à Calgary « a commencé à secouer et à cogner le siège devant lui, et à provoquer des troubles », selon un rapport. Le personnel a appelé la police lorsque le passager n’a pas voulu s’arrêter, et l’avion a dû retourner à la porte d’embarquement où le délinquant a été prié de partir. Un autre incident impliquait deux voyageurs qui ont été escortés hors de leur vol par la police après qu’un pistolet à air comprimé non déclaré a été trouvé dans leurs bagages enregistrés. Dans un vol qui prenait place au nord du Québec, un homme escorté par deux agents de police se serait échappé et aurait couru sur la piste d’atterrissage.
Lors d’un vol Vancouver-Toronto, un voyageur a tenté d’ouvrir la porte du poste de pilotage « tout en criant que l’avion allait s’écraser », selon un autre rapport. La situation, tendue, a finalement été désamorcée avec l’aide d’autres passagers.
Dans cet incident particulier, l’hôtesse de l’air en chef a également été agressée, ce qui n’est pas rare, dit Winters. Frapper et cracher sont les agressions physiques les plus courantes dont il entend parler par le personnel des compagnies aériennes, mais tout n’est pas officiellement signalé en raison des formulaires complexes et détaillés qui doivent être remplis, selon Winters.
« Il y a beaucoup de paperasse à faire lorsque ce genre d'incident se produit. Nous savons donc à 100% qu'il y a une sous-déclaration massive », a-t-il déclaré.
S'occuper des passagers indisciplinés sur le port de masques a été une couche de stress supplémentaire pour le personnel des compagnies aériennes, dont beaucoup subissaient déjà une pression énorme à cause des licenciements pandémiques. Mais la dernière chose que les entreprises et leurs employés veulent, ce sont des épidémies de COVID-19 sur des vols qui pourraient à nouveau immobiliser l’industrie.
« Ils ne se sont pas inscrits pour être la police des masques… Jamais ils ne se sont dit : “oh, j’ai hâte de trouver un travail où je pourrai simplement crier aux gens de mettre leurs masques” », « dit Winters.
«C’est la chose qui les use vraiment et les stresse vraiment. Parce qu’à chaque fois que vous démarrez cette conversation, vous vous préparez à “ comment vont-ils réagir ? ” »
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Winters a déclaré que les agents de bord sont tenus d’appliquer les règles non seulement pour leur propre sécurité, mais surtout pour la sécurité des personnes à bord de l’avion. Même s’ils sont vaccinés, ils peuvent être immunodéprimés et même ne pas le savoir, a-t-il ajouté.
Le stress cumulé des confrontations répétées peut s’additionner.
« Même lorsqu’il n’y a pas d’incident — chaque fois que vous devez marcher dans l’allée… vous devez toujours être sur vos gardes et toujours vous soucier de choses dont vous ne seriez pas normalement », a-t-il déclaré.
« Je ne vais pas dire que c’est tous les vols, mais je vais dire que c’est certainement de loin la majorité des vols où ils doivent avoir une conversation au moins une fois. »
L’augmentation des incidents a également coïncidé avec l’augmentation des vaccinations, selon Winters, ajoutant qu’il n’a jamais vu de passagers devenir belliqueux parce qu’on leur a demandé de mettre leur ceinture de sécurité ou de remonter leur chaise.
« Nous sommes très heureux que tout le monde dans l’avion soit vacciné, mais cela a eu cet effet malheureux de “Eh bien, je suis vacciné, je n’ai plus besoin de porter ce masque” », a-t-il déclaré.
«Nous sommes aussi tannés de cette pandémie que tout le monde. Et nous demandons simplement aux gens d’être respectueux et de traiter tout le monde gentiment... au moins d’être généralement respectueux et nous traverserons tous cela. La fin approche. Nous devons juste y arriver tous ensemble. »