Économie

Les provinces et le fédéral s'entendent pour éliminer des barrières commerciales

L'accord entrera en vigueur le mois prochain et s'appliquera à des milliers de produits.

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Ravi Kahlon, ministre de l'Emploi et de la Croissance économique de la Colombie-Britannique, en conférence de presse à Delta, le 2 juillet 2025. Mercredi, un accord commercial a été signé entre toutes les provinces, tous les territoires et le gouvern... Ravi Kahlon, ministre de l'Emploi et de la Croissance économique de la Colombie-Britannique, en conférence de presse à Delta, le 2 juillet 2025. Mercredi, un accord commercial a été signé entre toutes les provinces, tous les territoires et le gouvernement fédéral afin de réduire les barrières commerciales. (Darryl Dyck/La Presse canadienne)

Un accord commercial a été signé entre toutes les provinces, tous les territoires et le gouvernement fédéral afin de réduire les barrières commerciales et permettre aux entreprises de vendre leurs produits partout au Canada.

Ravi Kahlon, ministre de l'Emploi et de la Croissance économique de la Colombie-Britannique, a annoncé cet accord à Victoria, bien qu'il ait été signé par les ministres du Commerce du pays lors d'une réunion à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest, mercredi. 

Le gouvernement de la Colombie-Britannique a proposé et présidé l'initiative nationale pour l'Accord canadien de reconnaissance mutuelle. 

«C'est la plus importante réduction de la bureaucratie de l'histoire du Canada, et ce n'est qu'un début», a déclaré M. Kahlon aux journalistes.

L'accord entrera en vigueur le mois prochain et s'appliquera à des milliers de produits, à l'exception des aliments, des boissons, du tabac, des plantes et des animaux. 

M. Kahlon a souligné que la Colombie-Britannique milite pour que l'accord soit élargi afin d'y inclure les aliments et les services.

Il a affirmé que l'inflation mondiale, l'instabilité et le chaos engendrés par l'administration Trump ont incité les Canadiens à s'attaquer de toute urgence aux barrières commerciales interprovinciales. 

Pour les consommateurs, cela se traduira par un plus grand choix, des prix concurrentiels et des normes uniformes et fiables partout au pays, selon M. Kahlon. «Pour les entreprises, cela signifie qu’elles pourront vendre partout au Canada, économiser du temps et de l’argent, étendre leur portée, croître et créer de nouveaux emplois», a-t-il énuméré. 

Un communiqué sur l'accord indique qu'il repose sur un principe simple: si un produit peut être vendu légalement dans une province ou un territoire, il peut être vendu ailleurs au pays sans règles ni autorisations supplémentaires. 

«Cela évite aux entreprises d'avoir à se conformer à des milliers d'exigences dans quatorze juridictions», souligne le communiqué. 

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante se réjouit de la signature de cet accord, qu'elle qualifie de réalisation historique qui permettra de commencer à éliminer les coûteuses barrières commerciales internes.

«La prochaine étape devrait inclure l'extension de l'accord de reconnaissance mutuelle aux services, aux produits alimentaires et à l'alcool, qui sont encore confrontés à d'importantes barrières commerciales internes», affirme-t-elle dans un communiqué de presse. 

Mieux pour les entreprises et les consommateurs 

Bridgitte Anderson, directrice générale de la Chambre de commerce du Grand Vancouver, a déclaré lors de la conférence de presse de mercredi que les entreprises sont freinées depuis de nombreuses années par un ensemble disparate de règles qui rendent parfois le commerce interprovincial plus difficile que le commerce international.

«Le coût économique est bien documenté. On estime que les barrières commerciales internes réduisent le PIB du Canada de plusieurs dizaines de milliards de dollars chaque année. Compte tenu des agissements de notre principal partenaire commercial, la diversification des échanges est essentielle», a-t-elle souligné.

Le gouvernement fédéral a précisé que l'accord porte sur les règles de vente des marchandises, comme leur composition et leur étiquetage, mais n'a aucune incidence sur les exigences en matière de permis, de restrictions d'âge et des personnes autorisées à vendre un produit.

Il a également indiqué que les entreprises économiseront du temps et de l'argent en évitant les tests, les certifications et les formalités administratives redondants.

«Les petites et moyennes entreprises auront un accès plus facile à de nouveaux marchés. Les consommateurs bénéficieront d'un plus grand choix et de meilleurs prix», peut-on lire dans le communiqué de presse du gouvernement fédéral. 

«Une analyse économique suggère que la reconnaissance mutuelle pourrait accroître le PIB du Canada jusqu’à 7,9 %, libérant ainsi jusqu’à 200 milliards $ par année et améliorant la productivité grâce à la réduction des délais réglementaires et à la libération de ressources pour l’innovation et la croissance», indique-t-on dans le communiqué.

L’accord ne porte pas atteinte au droit des gouvernements de réglementer la santé, la sécurité et la protection de l’environnement.

Les entreprises n’auront pas à présenter de demande, car si un produit est conforme à la réglementation d’un territoire, il peut être vendu ailleurs, sauf exception.

«En signant cet accord, le Québec démontre encore qu'il est un leader pour enlever les obstacles du chemin de nos PME. Notre gouvernement s'est engagé à collaborer avec les autres provinces et territoires canadiens pour réduire notre dépendance envers les États-Unis et bâtir une économie résiliente, qui favorisera la croissance de nos entreprises. Et on respecte cet engagement», s’est félicité Samuel Poulin, ministre délégué à l'Économie et aux Petites et Moyennes Entreprises, dans un communiqué de presse. 

«Au Québec, on s'est dotés d'une vision économique pour faire grandir nos PME et renforcer le pouvoir québécois, notamment sur le marché canadien. La signature de cet accord rejoint de près cette vision. Elle nous permettra d'offrir de nouvelles occasions d'affaires à nos entreprises, tout en réaffirmant la volonté du Québec d'être un partenaire favorable au commerce interprovincial», a indiqué Geneviève Hébert, l’adjointe parlementaire du ministre Poulin.