Le premier ministre Mark Carney a présenté le Canada comme un partenaire commercial fiable qui «a ce que le monde veut» devant un public international, lundi, à New York.
S'adressant au groupe de réflexion du Council on Foreign Relations (CFR) à New York avant de participer à l'Assemblée générale des Nations unies (ONU), M. Carney a affirmé que le Canada possède les ressources, le talent et l'ingéniosité dont le monde a besoin.
«Il ne s'agit pas d'une transition. Il s'agit d'une rupture, a-t-il déclaré. Il s'agit d'un changement radical survenu en peu de temps, motivé par divers facteurs. Nous sommes déterminés à nous relever et à y faire face.»
M. Carney a affirmé que la réponse du Canada consiste à se renforcer au pays, à se diversifier à l'étranger et à adopter une géographie variable pour défendre les valeurs et intérêts canadiens. Le premier ministre a cité les efforts de son gouvernement pour promouvoir le commerce interprovincial, accroître les dépenses de défense et diversifier ses partenariats commerciaux et de sécurité, notamment avec l'Union européenne.
Le premier ministre a soutenu également que le Canada est un partenaire commercial fiable, connecté à tous les grands marchés.
Après son discours, M. Carney s'est entretenu en tête-à-tête avec Michael Froman, président du CFR.
Leur discussion a porté sur plusieurs sujets, notamment le commerce, le soutien du Canada à l'Ukraine et la récente décision du gouvernement de reconnaître l'État palestinien.
Le Royaume-Uni, l'Australie et le Portugal se sont joints au Canada pour reconnaître un État palestinien indépendant dimanche, avant l'arrivée des dirigeants du monde entier à New York pour la 80e session de l'Assemblée générale des Nations unies qui se tient cette semaine.
Le premier ministre Carney a déclaré lundi que la décision de reconnaître l'État palestinien est conforme à la politique de longue date du Canada en faveur d'une solution à deux États. Il a ajouté que le Canada et d'autres pays s'efforcent activement de créer les conditions d'un cessez-le-feu et d'un processus de paix.
«Il est nécessaire, à notre avis et à celui de la plupart des autres pays du monde, d'agir maintenant», a-t-il soutenu.
Dans un discours prononcé devant l'Assemblée générale des Nations unies lundi après-midi, M. Carney a déclaré que le gouvernement israélien «travaille méthodiquement pour empêcher la création d'un État palestinien».
Il a également affirmé que le Hamas «a volé le peuple palestinien, l'a chassé et l'a privé de sa vie et de sa liberté, et qu'il ne peut en aucun cas dicter son avenir».
«Dans ce contexte, le Canada reconnaît l'État de Palestine et offre son plein partenariat pour bâtir la promesse d'un avenir pacifique pour l'État de Palestine et l'État d'Israël», a-t-il ajouté.
L'Associated Press rapporte que le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a déclaré que «l'État palestinien est un droit, et non une récompense pour les Palestiniens». Cela semble contredire le gouvernement israélien, qui a déclaré que la reconnaissance de l'État palestinien récompense le Hamas après que son attaque du 7 octobre a déclenché la guerre à Gaza il y a deux ans.
La ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, présente à New York cette semaine, a dit lundi à CTV qu'elle était en contact «hebdomadaire» avec son homologue palestinien.
Évoquant les pressions exercées sur l'économie canadienne par les décisions politiques prises à Washington, M. Carney a déclaré que les Canadiens comprennent la nécessité d'être «maîtres chez eux».
M. Carney a suggéré que les tensions commerciales avec les États-Unis ont créé un consensus solide au Canada sur la nécessité d'élaborer de nouveaux accords commerciaux et d'accroître les dépenses de défense.
«Il nous fallait la rupture, il nous fallait le choc, semble-t-il», a-t-il déclaré.
Le premier ministre a ajouté que le Canada, les États-Unis et le Mexique en étaient aux premières étapes de l'élaboration d'une version «très attrayante» de leur accord de libre-échange.
