Des milliers de personnes ont rendu hommage dimanche aux victimes de la guerre aux Pays-Bas, 80 ans et un jour après la libération du pays de l'occupation nazie en 1945.
Les trains se sont arrêtés, les voitures se sont stationnées en bordure des routes et aucun avion n'est arrivé ni n'a décollé des Pays-Bas pendant deux minutes, tandis que le pays observait un silence absolu.
Des milliers de personnes se sont rassemblées à Amsterdam pour assister au dépôt d'une gerbe de fleurs par le roi des Pays-Bas Willem-Alexander au mémorial de guerre.
Le premier orateur de cet événement annuel était Marijn van der Wilk, 14 ans, qui a lu un poème qu'il avait écrit sur la résistance pendant la guerre. «Ils étaient frères, sœurs, voisins. Juste des gens, comme vous et moi. À une époque où faire le bien pouvait mettre des vies en danger. Et pourtant, ils l'ont fait», a-t-il récité, lors de l'événement retransmis à la télévision nationale.
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Le premier ministre Dick Schoof a évoqué le chagrin de sa famille à la suite de la mort de son grand-père, exécuté par des soldats nazis pour son engagement dans la résistance.
«En ce jour, pendant les deux minutes de silence, cet écho résonne d'autant plus fort. Quand nous pensons à toutes les personnes assassinées pour ce qu'elles étaient. Qui sont mortes de faim ou d'épuisement. Ou qui ont combattu pour la paix et la liberté. Notre paix et notre liberté», a affirmé M. Schoof.
La journée nationale de commémoration, au cours de laquelle les drapeaux sont en berne sur les bâtiments de tout le pays, rend hommage aux militaires et aux civils tués dans les conflits à travers le monde depuis le début de la Seconde Guerre mondiale. Elle est suivie lundi par des célébrations marquant la libération du pays de l'occupation allemande nazie à la fin de la guerre.
Toutes les régions du pays n'ont pas célébré cette commémoration. Certaines régions à majorité chrétienne ont honoré les morts samedi, afin de ne pas perturber le sabbat du dimanche.
À La Haye, quelques centaines de personnes se sont rassemblées pour une commémoration alternative. Un groupe de fonctionnaires a organisé, le 4 mai solidaire, un événement visant à commémorer toutes les victimes de conflits, frustré par la réponse du gouvernement néerlandais de la guerre à Gaza.
Selon le site web de l'association, l'événement officiel est trop restrictif. «Nous commémorons les victimes du passé et celles d'aujourd'hui, quels que soient le lieu, l'auteur ou le moment de la guerre, du génocide, de la persécution ou de l'oppression. Nous ne voulons exclure personne, toutes les victimes ont leur place», peut-on y lire.
On pouvait lire quelques slogans pro-palestiniens dans la foule à Amsterdam.
Plus tard dimanche soir, deux vétérans allumeront un Feu de la Libération pour lancer une journée de célébrations marquant le 80e anniversaire de la fin de l'occupation allemande des Pays-Bas. Mervyn Kersh, vétéran britannique centenaire, et Nick Janicki, un Canadien âgé de 101 ans, allumeront la flamme à Wageningen, la ville centrale où les officiers allemands ont signé la capitulation officielle en 1945, ont indiqué les organisateurs.

