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Plus de 350 millions de tonnes de plastique sont jetées chaque année, dont moins d'un dixième est recyclé.
Les négociateurs canadiens travaillent «24 heures sur 24» pour finaliser un accord lors des pourparlers sur le traité de l'ONU sur la pollution plastique, en Corée du Sud, même si le processus a été difficile, comme on pouvait s'y attendre.
Les négociateurs de 177 pays se réunissent à Busan pour ce qui est censé être le cinquième et dernier cycle de négociations visant à élaborer un traité international juridiquement contraignant en vue de mettre fin aux déchets plastiques d'ici 2040.
Plus de 350 millions de tonnes de plastique sont jetées chaque année, dont moins d'un dixième est recyclé et plus d'un cinquième se retrouve dans l'environnement, où il est nocif pour les personnes et toutes les formes de nature, estiment les scientifiques.
Le Canada a joué un rôle déterminant en réunissant les pays afin de discuter d'un traité et a accueilli le dernier cycle de négociations à Ottawa en avril dernier.
Des responsables d'Environnement et Changement climatique Canada ont tenu une séance d'information technique à l'intention des médias, jeudi, au sujet du travail du ministère dans le cadre des négociations, sans toutefois préciser si un traité pourrait être conclu d'ici la fin des négociations, dimanche.
Il existe des divergences entre des pays, comme le Canada, qui veulent des engagements fermes et d'autres qui préfèrent des mesures volontaires et un champ d'application réduit, ont-ils expliqué.
La clé dans les derniers jours de négociations sera de trouver un terrain d'entente avec les pays qui ne sont pas aussi ouverts à l'idée d'un accord juridique, ont fait savoir les responsables.
Les parties s'efforcent d'obtenir un consensus sur le libellé d'un traité, plutôt que d'avoir un texte adopté par un vote majoritaire. Le consensus est la meilleure chance d'obtenir que tous les pays adhèrent aux engagements pris en faveur du changement, affirment les responsables canadiens.
«Toute la semaine a été extrêmement frustrante parce que, fondamentalement, les pays sans ambition ont pris le dessus dans les négociations», a mentionné Karen Wirsig, responsable principale du programme sur les plastiques chez Environmental Defence, une organisation canadienne de défense de l'environnement.
Le groupe est l'une des plus de 600 organisations observatrices participant aux réunions en Corée du Sud.
Le Canada a signé mercredi une résolution avec 100 autres pays pour s'engager à de futures discussions sur un objectif mondial de réduction de la production de plastique à des niveaux durables.
«C'est donc une très bonne initiative dans ce qui a été jusqu'ici un cycle de négociations très frustrant et lent», a indiqué Mme Wirsig, ajoutant que la proposition est devenue la «proposition de consensus» pour un certain nombre de pays différents.
«Sachant que le Canada aurait des difficultés à accepter un objectif de production strict, ce dont nous avons besoin dans cet accord, c'est d'un engagement des pays à réduire la production de plastique et d'un engagement à participer à une réunion après la signature de cet accord pour entendre des experts sur ce qu'est un niveau durable de production de plastique.»
Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a déjà souligné que le Canada n'était pas opposé à l'établissement d'un plafond sur la production de plastique, mais qu'il pourrait s'agir d'une mesure trop compliquée pour obtenir un consensus parmi les autres pays.
L'adhésion à la résolution de mercredi n'était qu'une étape vers l'atteinte d'un «niveau élevé» d'ambition dans tout accord final, a précisé le ministre.
«Avec nos partenaires internationaux, nous travaillerons sans relâche pour finaliser un accord solide et efficace d'ici la fin de cette année afin de mettre fin à la pollution plastique», a ajouté M. Guilbeault par communiqué.
Le Canada a commencé à interdire progressivement certains articles en plastique à usage unique en 2022, en commençant par les pailles, les sacs d’épicerie, les couverts, les contenants à emporter, les bâtonnets mélangeurs et les anneaux pour les contenants de boissons.
Les fabricants de plastique et les entreprises chimiques ont cependant fait valoir avec succès devant la Cour fédérale que le gouvernement avait eu une approche trop large en déclarant que tous les plastiques étaient toxiques, désignation utilisée par le Canada pour promulguer cette interdiction. L’affaire est actuellement devant la Cour d’appel fédérale.
En 2020, le Canada a produit plus de 7,1 millions de tonnes de plastique et seulement 5 % de cette quantité était constituée de matériaux recyclés. Près de 5 millions de tonnes de plastique ont fini en déchets, dont moins de 10 % ont été recyclés.
Bien que le plastique puisse être décomposé à des niveaux microscopiques, il ne se dissout jamais complètement et peut pénétrer dans le sol et les réserves d’eau.
Plus tôt cette année, des chercheurs canadiens ont publié une étude qui a trouvé du microplastique dans 16 protéines différentes, dont le poisson, les fruits de mer, le bœuf, le porc, le poulet, les bâtonnets de poisson d’origine végétale et le bœuf haché.