Les principaux responsables économiques du G7 se réunissent à Banff, en Alberta, pour une journée entière de discussions à huis clos afin de se pencher sur des sujets urgents, tels que l'économie mondiale et la guerre en Ukraine.
Cette réunion dans les montagnes Rocheuses, qui se terminera jeudi, est un prélude au sommet des chefs d'État et de gouvernement du G7 qui se tiendra en juin à Kananaskis, en Alberta.
Elle intervient dans le sillage des droits de douane mondiaux mis en place au mois d’avril par les États-Unis, qui ont amené de nombreux pays à reconsidérer leurs relations commerciales.
«Nous avons eu une très bonne journée de discussions, un très bon dialogue», a affirmé le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, en sortant prendre l'air mercredi en fin d'après-midi.
«Vous avez vu toutes les délégations des ministres et nous progressons dans nos discussions et sur les différents sujets que nous avons décidé d'aborder (…) je suis donc très optimiste.»
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Mais M. Champagne s'est montré moins clair quant à la conclusion d'un accord entre les ministres à l'issue des réunions jeudi.
«J'ai toujours dit qu'il était plus facile de prédire le passé que l'avenir», a-t-il lancé. «Nous avons beaucoup discuté ce matin et, je dirais, nous avons réussi à nous aligner pour permettre au G7 de progresser, ce qui est une bonne chose.»
M. Champagne se préparait à une réunion en soirée avec le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, l'un des principaux artisans des droits de douane draconiens imposés par le président Donald Trump.
«Je ne veux pas préjuger de nos discussions. Le Canada et les États-Unis ont beaucoup à discuter», a-t-il déclaré.
«Nous allons aborder plusieurs sujets et je suis sûr que nous en aurons davantage à dire à la fin de la réunion.»
Le ministre Champagne a indiqué que des progrès avaient été réalisés dans l'élaboration de plans pour aider à la reconstruction de l'Ukraine, en présence du ministre des Finances du pays.
«Nous sommes solidaires. Nous demanderons des comptes à la Russie sur la question de la reconstruction. Voir un G7 très uni et fort avec l'Ukraine est, je pense, l'une des principales choses à retenir de cette réunion.»
MM. Bessent et Champagne ont échangé une poignée de main amicale lors de la séance photo matinale. «C'est un plaisir de vous avoir ici», a déclaré le ministre des Finances canadien.
Risques de dissidence
Avec les pentes du mont Rundle en toile de fond, M. Champagne et le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, se sont serré la main et ont posé pour une photo de famille avec le groupe.
«Nous avons apporté le soleil pour vous, Monsieur le Ministre – le soleil canadien», a lancé M. Champagne, entouré de deux agents de la GRC, au ministre japonais des Finances, Katsunobu Kato, dans la cour de l'hôtel Rimrock Resort.
Des dirigeants d'organisations, dont la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Conseil de stabilité financière, étaient également présents à la réunion.
«Nous avons beaucoup de réformes financières à l'ordre du jour», a indiqué M. Macklem à Klaas Knot, président du Conseil de stabilité financière.
«J'aime la stabilité financière, aujourd'hui et demain», a répondu ce dernier.
MM. Champagne et Macklem ont également rencontré des responsables français et italiens, et l'équipe américaine de M. Bessent a rencontré des responsables allemands et japonais.
Le ton collaboratif du ministre des Finances pourrait se heurter à des obstacles alors que les pays travaillent à la déclaration commune finale, traditionnellement produite à l'issue des sommets, a expliqué John Kirton, directeur du Groupe de recherche sur le G7 de l'Université de Toronto.
La volonté des États-Unis de qualifier la guerre en Ukraine d'attaque illégale de la Russie risque de susciter des controverses en raison de l'approche plus amicale de Donald Trump envers la Russie, a averti M. Kirton.
Le ministre Champagne a invité le ministre des Finances ukrainien au sommet de cette semaine.
M. Kirton a affirmé qu'il était possible qu'aucun communiqué écrit ne soit publié à l'issue des réunions de jeudi. Il a ajouté que ce serait une «déception», car M. Champagne, en tant qu'hôte, souhaitait envoyer un message d'unité avant cette rencontre.
Le G7 comprend le Canada, les États-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et l'Union européenne, en tant que «membre non recensé».
Avec les informations de Bill Graveland à Banff