Des frappes de drones israéliennes sur une banlieue sud de Damas, la capitale syrienne, ont tué huit soldats et en ont blessé d'autres, ont rapporté mercredi des responsables et un observateur de la guerre.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que des frappes de drones menées mardi à Kiswah, banlieue sud de Damas, avaient tué huit soldats. Il a qualifié cette attaque de «grave violation du droit international» et de «violation flagrante de la souveraineté et de l'intégrité territoriale (de la Syrie)».
«Cela s'inscrit également dans le contexte des politiques agressives répétées menées par l'occupation israélienne visant à compromettre la sécurité et la stabilité dans la région», a indiqué le communiqué.
L'armée israélienne n'a pas commenté ces frappes.
Tard mercredi soir, l'agence de presse officielle syrienne SANA a fait état de nouvelles frappes israéliennes et d'un raid de commando aérien dans la zone, «dont les détails ne sont pas connus».
SANA a indiqué que les premières frappes de mardi avaient ciblé des soldats qui, lors d'une patrouille, avaient découvert des «dispositifs de surveillance et d'écoute». Les frappes en cours ont empêché les autres troupes d'atteindre la zone jusqu'au lendemain soir. D'autres soldats ont pu récupérer les corps des personnes tuées la veille et «détruire certains systèmes (de surveillance) en les ciblant avec les armes appropriées», a-t-il précisé.
Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur différentes régions du pays, détruisant des installations de l'armée syrienne, et ses forces se sont emparées d'une zone tampon patrouillée par l'ONU dans le sud de la Syrie.
Les nouvelles autorités de Damas ont déclaré ne pas vouloir de conflit avec Israël, mais ce dernier reste méfiant à l'égard du gouvernement dirigé par d'anciens insurgés islamistes.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré mardi sur X que les forces israéliennes resteraient indéfiniment «dans la zone de sécurité nécessaire pour protéger les colonies du Golan et de Galilée des menaces menaçantes du côté syrien». Katz a déclaré que ce déploiement résultait des leçons tirées de l'attaque menée par le Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé en Grande-Bretagne, a indiqué que les frappes avaient touché un point reliant Damas à la province méridionale de Soueida, qui a été le théâtre d'affrontements meurtriers le mois dernier entre des hommes armés pro-gouvernementaux et des combattants de la minorité druze de Syrie.
Israël est intervenu lors des combats du mois dernier aux côtés des Druzes, qui constituent une communauté importante en Israël, où ils sont considérés comme une minorité loyale et servent souvent dans l'armée israélienne. Katz a déclaré dans son message que l'armée israélienne «continuera également à protéger les Druzes en Syrie».
L'Observatoire a ajouté que la zone frappée mardi abritait des postes militaires de l'armée d'Assad avant sa chute il y a près de neuf mois.
L'Observatoire a indiqué que plusieurs frappes ont touché la zone, dont une après l'arrivée des ambulanciers. Outre les six soldats tués, trois personnes ont été blessées, a-t-il ajouté.
Mardi matin, une frappe de drone israélienne près de la ville de Quneitra, dans le sud du pays, a fait un mort, selon Al-Ikhbariah et l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a également condamné la frappe près de Quneitra, affirmant qu'elle violait le droit international et menaçait la paix et la stabilité dans la région.
