Le Conseil de sécurité des Nations unies a prévu un vote jeudi sur une résolution qui mettrait fin à plus de quarante ans d'opération de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban le 31 décembre 2026.
Deux diplomates du Conseil ont indiqué mercredi soir que les États-Unis, qui exigeaient la fin du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) dans un an, ne s'opposaient pas à un projet français de résolution donnant un échéancier de 16 mois.
Cela indique que la résolution devrait être approuvée.
La FINUL a été créée pour superviser le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban après l'invasion israélienne de 1978. Sa mission a été élargie à la suite de la guerre d'un mois de 2006 entre Israël et le groupe militant Hezbollah.
La résolution mettrait fin au mandat de la FINUL et à ses opérations fin 2026. Le retrait de ses 10 800 militaires et civils, ainsi que de son matériel, commencerait immédiatement, en consultation avec le gouvernement libanais, et devrait être achevé d'ici un an.
Le projet de résolution précise que l'objectif est de faire du gouvernement libanais «l'unique garant de la sécurité» dans le sud du pays, au nord de la frontière avec Israël, définie par l'ONU et connue sous le nom de Ligne bleue. Il appelle Israël à retirer ses forces du nord de cette ligne.
La force multinationale joue un rôle important dans la surveillance de la situation sécuritaire au sud du Liban depuis des décennies, notamment pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah l'année dernière. Cependant, elle a suscité des critiques des deux camps et de nombreux parlementaires américains, dont certains occupent désormais des postes importants au sein de l'administration du président Donald Trump.
Les responsables politiques nommés par l'administration Trump sont arrivés au pouvoir avec la volonté de démanteler la FINUL au plus vite et ont obtenu d'importantes réductions du financement américain de la force.
Ils considèrent cette opération comme un gaspillage d'argent qui ne fait que retarder l'objectif d'éliminer l'influence du Hezbollah et de rétablir le contrôle total de la sécurité par les forces armées libanaises. Le gouvernement affirme que ses forces ne sont pas encore en mesure d'assumer pleinement le contrôle.
Des pays européens, notamment la France et l'Italie, se sont opposés à un retrait trop rapide de la FINUL. Ils ont fait valoir que mettre fin à la mission de maintien de la paix avant que l'armée libanaise ne soit en mesure de sécuriser pleinement la zone frontalière créerait un vide que le Hezbollah pourrait facilement exploiter.
Pendant la période de retrait d'un an, le projet de résolution stipule que la FINUL est autorisée à assurer la sécurité et l'assistance au personnel de l'ONU, à «maintenir une connaissance de la situation à proximité des bases de la FINUL» et à contribuer à la protection des civils et à l'acheminement sécurisé de l'aide humanitaire «dans les limites de ses capacités».
Le projet exhorte la communauté internationale «à intensifier son soutien» aux forces armées libanaises, notamment en matière d'équipement, de matériel et de financement».
