Sidney Crosby continuait d'espérer.
Le double médaillé d'or olympique a aussi essayé d'éviter de s'emballer trop rapidement.
Son nom est inscrit dans les annales du sport canadien depuis son célèbre but marqué en prolongation de la finale du tournoi de hockey masculin des Jeux olympiques de Vancouver en 2010, et sa légende a été étoffée par une autre performance historique qui a permis au pays de grimper sur la plus haute marche du podium quatre ans plus tard, aux Jeux de Sotchi.
Le no 87 ignorait toutefois s'il obtiendrait un jour une autre opportunité de s'illustrer sur la plus grande scène internationale.
La LNH a fait l'impasse sur les Jeux de Pyeongchang, en Corée du Sud, en 2018, pour des motifs financiers, mettant ainsi un terme à une série de cinq participations consécutives à la grande messe sportive planétaire, entre 1998 et 2014. La ligue a ensuite annoncé son retrait des Jeux de Pékin en 2022 en raison des craintes associées à la pandémie de coronavirus.
La carrière d'un athlète est limitée dans le temps. Bien qu'il ait dominé son sport pendant près de deux décennies — et qu'il sera assurément intronisé au Temple de la renommée du hockey lorsqu'il accrochera ses patins —, Crosby doutait de ses chances de pouvoir retourner aux Jeux olympiques en tant qu'athlète.
«C'est une des choses qu'on ne peut contrôler, a expliqué le capitaine des Penguins de Pittsburgh lors d'une récente tournée médiatique conjointe de l'Association des joueurs et de la ligue à Las Vegas. Je crois que je suis de nature optimiste... Je gardais espoir que ça fonctionnerait. Mais c'est le genre de chose sur laquelle tu n'as aucun contrôle.
«Vraiment aucun», a-t-il répété.
Crosby, triple champion de la coupe Stanley, et les autres joueurs étoiles de la LNH ont gardé confiance.
Et ils retourneront sous les feux de la rampe cet hiver, lorsque la ligue les enverra de nouveau aux Jeux olympiques — grâce, entre autres, à une entente entre la LNH, le syndicat des joueurs, le Comité international olympique et la Fédération internationale de hockey sur glace —, à Milan-Cortina, en Italie, mettant ainsi un terme à une absence de 12 ans.
«Je suis très excité, a admis l'attaquant des Maple Leafs de Toronto et dynamo de l'équipe suédoise, William Nylander. C'est ce dont je rêve depuis que je suis gamin.»
Le monde a de nouveau goûté au meilleur hockey masculin sur la planète — ou presque, si on tient compte de l'absence de la Russie des compétitions internationales en raison du conflit qui persiste en Ukraine — lors de la Confrontation des 4 nations la saison dernière.
Le Canada a triomphé en prolongation lors de la finale, après que Connor McDavid eut décoché un tir imparable de l'enclave contre les États-Unis. Ce tournoi comprenait aussi la Suède et la Finlande.
Cette entrée était délicieuse. Le plat principal sera servi dans un peu plus de quatre mois.
«Le niveau de jeu sera décuplé, a dit le défenseur canadien de l'Avalanche du Colorado, Cale Makar. Le jeu n'aura jamais été aussi rapide.»
Le tournoi olympique regroupera 12 pays, dont la Tchéquie, la Slovaquie, la Suisse, l'Allemagne, la Lettonie, le Danemark, la France et le pays hôte, l'Italie. Six joueurs de chacun de ces pays ont été nommés au sein de leur effectif préliminaire respectif.
Crosby a déjà vécu ce moment à deux reprises. Et il sait qu'il en vivra un autre très bientôt.
«J'espérais vraiment que ça se concrétise, a noté Crosby. Et c'est le cas.»
