Environnement

Les États-Unis bloquent une taxe mondiale sur les émissions du transport maritime

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493d63f615251211d0cab70535882a76d0f1a16214219cfc68f20ac84e98a94a.jpg Les États-Unis ont réussi à bloquer une taxe mondiale sur les émissions du transport maritime, la réunion maritime internationale ayant été ajournée vendredi sans adoption de réglementation. Des remorqueurs assistent un porte-conteneurs qui s'apprête à accoster au terminal international à conteneurs de Manille, la capitale philippine, le 8 avril 2025. (The Associated Press)

Les États-Unis ont réussi à bloquer une taxe mondiale sur les émissions du transport maritime, la réunion maritime internationale ayant été ajournée vendredi sans adoption de réglementation.

Les plus grandes nations maritimes du monde réfléchissaient à une réglementation visant à éloigner le secteur du transport maritime des combustibles fossiles. Mais les États-Unis, l'Arabie saoudite et d'autres pays se sont engagés à s'opposer à toute taxe mondiale sur les émissions du transport maritime.

Jeudi, le président américain, Donald Trump, a exhorté les pays à voter «non» à cette réglementation. L'Organisation maritime internationale a ajourné sa réunion vendredi.

Jeudi, M. Trump a publié sur sa plateforme de médias sociaux Truth Social un message demandant aux pays de voter «non» et affirmant que «les États-Unis ne toléreront pas cette nouvelle taxe écologique mondiale frauduleuse sur le transport maritime».

Des représentants des États-Unis, de l'Arabie saoudite, de la Russie et de nombreux autres pays s'opposent à l'adoption de la réglementation sous sa forme actuelle. 

Les réunions de vendredi ont débuté dans la tension, poursuivant les discussions engagées plus tôt dans la semaine sur les procédures de réunion.

«Je me suis engagé à trouver un moyen de coopérer et d'avancer normalement», a déclaré Arsenio Dominguez, secrétaire général de l'Organisation maritime internationale (OMI). Lors de sa déclaration, M. Dominguez a ajouté que la façon dont les négociations se sont déroulées cette semaine ne devait pas se reproduire.

Les principales nations maritimes du monde se réunissent au siège de l'Organisation maritime internationale à Londres. Si la réglementation écologique du transport maritime est adoptée, ce sera la première fois qu'une taxe mondiale sera imposée sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement climatique. La plupart des navires fonctionnent aujourd'hui au fioul lourd, qui libère du dioxyde de carbone et d'autres polluants lors de sa combustion.

 

Les émissions du transport maritime ont augmenté au cours de la dernière décennie pour atteindre environ 3 % du total mondial, en raison de l'essor des échanges commerciaux et de l'utilisation massive de combustibles fossiles par les navires pour le transport de marchandises sur de longues distances. En avril, les États membres de l'OMI se sont mis d'accord sur le contenu du cadre réglementaire, dans le but d'adopter le «Cadre zéro émission nette» lors de cette réunion de Londres.

«Les tentatives des États-Unis et d'autres pays de retarder l'adoption du Cadre zéro émission nette de l'OMI constituent un affront au multilatéralisme et vont à l'encontre du courage et de l'ambition dont les États membres ont fait preuve lors de son adoption en avril. Heureusement, ce n'est pas une fatalité et les pays peuvent continuer à faire preuve de l'esprit de solidarité dont ils ont fait preuve en avril lors du vote pour l'adoption du cadre», a déclaré Emma Fenton, à la tête de la diplomatie climatique chez Opportunity Green, une organisation à but non lucratif britannique œuvrant dans le domaine du changement climatique.

La réglementation établit une norme pour les carburants marins qui réduit, au fil du temps, la quantité d'émissions de gaz à effet de serre autorisées pour l'utilisation de carburants maritimes. La réglementation établit également un système de tarification qui imposerait des frais pour chaque tonne de gaz à effet de serre émise par les navires au-delà des limites autorisées, constituant ainsi la première taxe mondiale sur les émissions de gaz à effet de serre.

L'OMI, qui réglemente le transport maritime international, a fixé comme objectif pour le secteur d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et s'est engagée à garantir une utilisation plus large des carburants à émissions nulles ou quasi nulles.

«En votant pour l'adoption de ce cadre, les gouvernements entreront dans l'histoire avec la première tarification mondiale du carbone et ouvriront la voie à la réduction de l'impact mondial du transport maritime sur le climat», a exposé John Maggs, représentant de la Clean Shipping Coalition à l'OMI. «Mais ne pas soutenir ce cadre serait une occasion manquée et risquerait de freiner l'action de l'OMI pour les années à venir.»