Les cols bleus de Montréal se sont prononcés en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée, samedi, alors que les négociations se poursuivent pour le renouvellement de leur convention collective.
Ces membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, étaient invités à participer à une assemblée générale extraordinaire au Palais des congrès de Montréal. Sur les 1800 cols bleus ayant pris part à la réunion, 98 % ont voté en faveur des moyens de pression, a annoncé le SCFP, peu après midi, samedi.
«Nous voulons davantage de rigueur de la part de l'employeur à la table de négociation. Avec ce vote, nous démontrons notre mobilisation derrière notre comité de négociation. Force est de constater que nous devons accentuer la pression afin de nous faire entendre et s'il le faut, nous poursuivrons pendant la campagne électorale», a déclaré Jean-Pierre Lauzon, président du SCFP 301, par voie de communiqué.
Le SCFP 301 représente 6600 travailleuses et travailleurs à la Ville de Montréal.
Le syndicat rapporte avoir dû quitter la table de négociation vendredi, «car la partie patronale a grandement manqué de respect en reculant sur des engagements importants déjà négociés et entendus depuis plus de cinq mois», a-t-il fait valoir dans le même communiqué.
Par exemple, M. Lauzon a expliqué en entrevue téléphonique qu'il y a eu un abus de confiance à la table de négociation lorsque les négociateurs de la Ville sont «revenus sur leur parole», après avoir conclu, il y a cinq mois, une entente visant à améliorer la conciliation travail-famille.
Cet enjeu, de même que la privatisation des services aux citoyens et les offres salariales se trouvent au cœur des négociations.
Selon le président du syndicat, la Ville aurait proposé aux travailleurs une augmentation salariale de 12,5 % sur cinq ans, une offre jugée largement insuffisante par les employés municipaux.
«On va revenir quand quelqu'un va être décisif et qu'ils vont nous prendre au sérieux», a affirmé M. Lauzon.
Une rencontre avec la direction générale de la Ville de Montréal est prévue jeudi.
M. Lauzon n'a pas précisé les moyens de pression considérés par le syndicat, mais a affirmé que les membres seraient visibles durant la campagne électorale municipale cet automne.
«On va participer beaucoup, on va être présents pour aller voir les élus et nous, on va appuyer les personnes qui sont en faveur pour que notre monde arrête de s'appauvrir», a-t-il lancé.
La métropole est aux prises avec d'importants défis financiers et cherche, de son côté, à réduire ses dépenses.
La convention collective des cols bleus de Montréal est échue depuis le 31 décembre 2024.
