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Plusieurs pays, dont le Canada, connaissent une recrudescence de cas de gonorrhée «hautement résistante», selon les directives de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce texte est une traduction de CTV News.
L’OMS a émis un avertissement lundi et a donné ses dernières directives sur les tests et le diagnostic des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).
Selon l'organisation, la pandémie de COVID-19 a perturbé les services de prévention, de dépistage et de traitement des ITSS dans de nombreux pays, les laissant lutter contre cette augmentation de ces infections. Et le spectre de la résistance aux antimicrobiens rend ces infections plus difficiles à éradiquer que jamais.
«Le déploiement d'un clone de Neisseria gonorrhea hautement résistant à la céftriaxone est de plus en plus signalé dans des pays d'Asie tels que la Chine, le Japon, Singapour et le Vietnam, ainsi qu'en Australie, en Autriche, au Canada, au Danemark, en France, en Irlande et au Royaume-Uni», indique le communiqué. Les données démontrent «des taux élevés de résistance de la gonorrhée aux options de traitement actuelles telles que la céftriaxone, la céfixime et l'azithromycine».
La gonorrhée est une infection transmissible sexuellement causée par la bactérie Neisseria gonorrheae, qui infecte les muqueuses de l'appareil reproducteur, de la bouche, de la gorge, des yeux ou du rectum. Elle est transmise par contact avec les organes génitaux, la bouche ou l'anus d'un partenaire infecté, ou peut être transmise d'une mère infectée à son bébé lors de l'accouchement.
En 2020, l'OMS estime qu'il y a eu 82 millions de nouvelles infections de gonorrhée dans le monde, ce qui en fait la troisième ITSS la plus courante en termes de nouvelles infections, après la trichomonase – une infection vaginale très courante – et la chlamydia.
Selon Statistique Canada, les cas de gonorrhée ont presque triplé au pays au cours de la dernière décennie, avec plus de 35 000 cas signalés en 2019. Les deux tiers de ces cas étaient chez des hommes et plus de la moitié concernaient des personnes de moins de 30 ans.
Si elle n'est pas traitée, la gonorrhée peut se propager à l'utérus ou aux trompes de Fallope et causer une maladie inflammatoire pelvienne, qui peut entraîner des douleurs abdominales sévères et de la fièvre, et peut entraîner des douleurs pelviennes chroniques ou même l'infertilité. Elle peut également causer l'infertilité chez les hommes dans de rares cas, selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies, et peut augmenter le risque de transmission ou d’obtention du VIH.
Une autre complication rare mais grave qui peut résulter de l'absence de traitement de la gonorrhée est la propagation de l'infection dans le sang, entraînant une infection gonococcique disséminée (IGD) qui peut être mortelle.
Selon l'OMS, il y a plus d'un million d’ITSS transmis chaque jour dans le monde, dont la plupart n'ont pas de symptômes évidents.
La gonorrhée est l'une des quatre ITSS courantes considérées comme curables, une liste qui inclut également la syphilis, la chlamydia et la trichomonase.
Cependant, la résistance croissante aux antimicrobiens réduit l'efficacité des traitements contre la gonorrhée, selon l'OMS.
La résistance aux antimicrobiens (RAM) se produit lorsque les bactéries, les virus et les parasites changent pour échapper aux médicaments, rendant les médicaments antimicrobiens inefficaces avec le temps.
L’OMS a déclaré que la bactérie responsable de la gonorrhée est un «microorganisme prioritaire pour la surveillance de la RAM dans le système mondial de surveillance antimicrobienne» et qu'elle cherche à stimuler le développement de nouveaux médicaments pour lutter contre la gonorrhée.
Selon l'OMS, la gonorrhée n'est pas la seule ITSS qui pose actuellement des difficultés en matière de traitement.
«La syphilis, ainsi que la syphilis congénitale, sont en augmentation, et le manque de pénicilline benzathine pose un défi considérable pour les traiter efficacement», indique le communiqué.
«Le dépistage et le diagnostic précoces sont essentiels pour arrêter la propagation des ITSS. Lorsqu'elles ne sont pas traitées, certaines ITSS peuvent entraîner des résultats irréversibles à long terme et certaines peuvent être potentiellement mortelles», a affirmé le Dr Teodora Wi, responsable des infections sexuellement transmissibles du Programme mondial sur le VIH, l'hépatite et les IST de l'OMS. «Nos nouvelles directives peuvent aider à rendre les tests de dépistage sur place pour les ITSS plus accessibles à moindre coût, permettant ainsi une meilleure collecte de données et une meilleure prestation de services de traitement des ITSS pour les personnes dans le besoin.»
La gonorrhée est souvent asymptomatique, ce qui rend encore plus importante la mise en œuvre de tests et de dépistages simples, expliquent les experts.
Lorsqu'il y a des symptômes, l'infection urétrale chez les hommes peut se manifester par un écoulement blanc, jaune ou vert apparaissant entre un et quatorze jours après l'infection. Si l'infection est compliquée par une épididymite, les hommes peuvent également ressentir des douleurs testiculaires. Les symptômes chez les femmes sont si subtils qu'ils sont souvent confondus avec une infection de la vessie ou du vagin, comme des écoulements vaginaux ou des saignements vaginaux entre les périodes.
Chez toutes les personnes, l'infection rectale peut entraîner des symptômes tels que des écoulements, des démangeaisons, des douleurs, des saignements ou des selles douloureuses, mais elle peut aussi être asymptomatique.
Vous pouvez réduire vos chances de contracter la gonorrhée en utilisant des préservatifs lors des activités sexuelles, en limitant vos partenaires sexuels et en vous faisant tester régulièrement.