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Les Canadiens de Hong Kong sous le choc face à l'incendie meurtrier

«C'est une tragédie.»

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Incendie meurtrier dans un complexe résidentiel de Hong Kong Incendie meurtrier dans un complexe résidentiel de Hong Kong

Les Canadiens qui ont des racines à Hong Kong ont suivi avec effroi les nouvelles entourant l'incendie qui a ravagé sept tours d'habitation dans l'enclave chinoise, faisant des dizaines de morts et des centaines de disparus.   

Albert Wai Yip Chan, ancien membre du Conseil législatif de Hong Kong et résident de Vancouver, raconte que le risque d'incendie dans les immeubles de grande hauteur de la ville a toujours été une source de préoccupation, d'autant plus que beaucoup d'entre eux ne sont pas équipés de systèmes d'extinction automatique. 

Il a visionné en ligne des vidéos de l'incendie dans sa ville natale montrant d'immenses flammes et une épaisse fumée engloutissant les bâtiments.

«Je souhaite un prompt rétablissement aux blessés. C'est une tragédie», a déclaré M. Chan. 

«Nous espérons que le gouvernement améliorera sa politique de gestion immobilière. Sinon, je crains que ce genre de problème se reproduise sans cesse.»
-Albert Wai Yip Chan, ancien membre du Conseil législatif de Hong Kong et résident de Vancouver

Des centaines de résidents ont été évacués alors que le feu se propageait dans un complexe immobilier du quartier de Tai Po. On dénombre au moins 44 morts et environ 280 disparus.

L'incendie, qui a éclaté mercredi en milieu d'après-midi dans l'échafaudage extérieur en bambou d'une tour de 32 étages, puis s'est propagé en raison du vent, a été classé au niveau 5, soit le niveau de gravité le plus élevé à l'échelle locale. Les autorités ont indiqué que les conditions demeuraient extrêmement difficiles pour les pompiers.

Affaires mondiales Canada estime à environ 300 000 le nombre de citoyens canadiens résidant à Hong Kong, ce qui en fait la plus importante diaspora canadienne à l’extérieur des États-Unis.

Affaires mondiales Canada n'a pas répondu à une demande de renseignements concernant d'éventuelles victimes canadiennes.

Plusieurs médias locaux ont rapporté que la police avait arrêté trois hommes soupçonnés d'homicide involontaire en lien avec l'incendie. Une enquête est en cours. 

Derek Armstrong Chan, directeur adjoint des opérations du Service des incendies, a déclaré lors d'une conférence de presse que les débris et les échafaudages des bâtiments touchés s'effondraient, représentant un danger supplémentaire pour le personnel de première ligne.

«De plus, la température à l'intérieur des bâtiments concernés est très élevée. Il nous est très difficile d'entrer dans le bâtiment et de monter aux étages pour mener des opérations de lutte contre l'incendie et de sauvetage», a-t-il affirmé.

Selon lui, cet incendie serait l'un des plus meurtriers de l'histoire de Hong Kong, rappelant le souvenir de l'incendie du bâtiment Garley en 1996, qui avait fait 41 morts et deux fois plus de blessés. 

«C'est désastreux»

Aiken Lau, ancien banquier à Hong Kong et aujourd'hui résident de Coquitlam, en Colombie-Britannique, se remémore avoir pleuré l'incendie du bâtiment Garley lorsqu'il était adolescent. Ces mêmes sentiments refont surface 29 ans plus tard. 

«J'ai été profondément bouleversé en apprenant la nouvelle. Même si j’habite loin de Hong Kong depuis plus de 20 ans, je reste très attaché à cette ville et je suis profondément touché de voir ses habitants souffrir. J'espère que les personnes disparues seront retrouvées au plus vite», a-t-il commenté. 

M. Lau affirme que de nombreuses questions subsistent quant à la cause de l'incendie et à la raison pour laquelle les flammes mortelles se sont propagées si rapidement. Tout ce qu'il espère, c'est que le nombre de victimes cesse d'augmenter.

«Lorsque j'ai étudié l'histoire des incendies meurtriers à Hong Kong, j'ai découvert que celui qui s'est produit à Sham Shui Po en 1962 avait été le pire, ayant fait 44 morts et laissé des centaines de personnes sans-abri, mais je n'étais pas né à l'époque et je ne savais pas grand-chose à ce sujet», a déclaré M. Lau. 

«Mais je crains fortement que le dernier incendie ne batte le record de 1962, s'est-il inquiété. C'est désastreux.»

Chak Au, député conservateur de Richmond-Centre—Marpole, en Colombie-Britannique, a également exprimé sa tristesse sur les réseaux sociaux.

M. Au, qui a été professeur adjoint à l'Université chinoise de Hong Kong avant d'immigrer au Canada en 1988, a confié en entrevue que la nouvelle l'avait profondément ému.

Son fils est pompier à Richmond. L’ancien conseiller municipal a également indiqué que le quartier de Tai Po est proche de son ancien lieu de travail.

«J'adresse mes plus sincères condoléances à toutes les personnes qui ont perdu des êtres chers, notamment le pompier décédé en service. Mes pensées vont aux blessés et aux nombreuses familles qui attendent toujours des nouvelles des disparus. Je prie également pour que davantage de survivants puissent être secourus», a déclaré M. Au.

Avec des informations de l'Associated Press 

Nono Shen

Nono Shen

Journaliste