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La Commission scolaire English-Montréal (CSEM) a l'intention de déposer une requête mercredi devant la Cour supérieure du Québec au sujet de son droit de communiquer en anglais.
Cette requête intervient après que le président de la CSEM, Joe Ortona, a déclaré que la commission scolaire avait reçu des «communications» de l'Office québécois de la langue française (OQLF) avec ce qu'il considère comme une «interprétation très stricte de la loi 96», la loi linguistique controversée du Québec.
«Elle nous obligerait à communiquer en français, même à l'interne, et cela n'a absolument aucun sens», a-t-il déclaré à CTV News. «Tout le monde dans notre système scolaire est d'accord avec cela. Nous ne voyons donc pas d'autre option que de lancer cette contestation.»
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
M. Ortona déplore qu'on ait dit aux commissions scolaires anglophones qu'elles pouvaient communiquer avec leurs communautés en anglais uniquement pour des questions pédagogiques.
«L'OQLF donne une interprétation très stricte de ce qui constitue des questions pédagogiques», a-t-il déclaré. «Si vous envoyez un courriel aux parents, par exemple, en raison d'un problème survenu à l'école avec l'enfant, même si c'est pendant les heures de cours, il ne s'agit pas d'une question pédagogique parce que nous ne traitons pas strictement des questions relatives au programme scolaire.»
L'EMSB est la plus grande commission scolaire anglophone du Québec, avec plus de 44 000 élèves.
Elle a l'intention de demander aux tribunaux de suspendre l'application des règles linguistiques jusqu'à ce que les diverses contestations constitutionnelles du projet de loi 96 soient réglées.
Selon lui, il est ridicule d'obliger les commissions scolaires anglophones à communiquer en français.
«Je trouve absurde qu'un professeur d'anglais écrive à des parents anglophones en français», a déclaré M. Ortona. «Si nous écrivons aux parents, c'est en français. Si nous écrivons aux enseignants et aux directeurs, c'est en français ; d'une commission scolaire anglophone à l'autre, c'est en français.»
Selon lui, les activités quotidiennes ont été entravées par ce problème linguistique, et c'est l'éducation des enfants qui en pâtit.
«Si un enseignant dit : "Hé, ma calculatrice a disparu ou telle chose a été égarée, quelqu'un sait-il où elle se trouve ? Il faut l'écrire en français selon l'OQLF», a déclaré M. Ortona. «Il est absurde de devoir consacrer du temps et de l'argent à la traduction de toutes ces choses alors que nous pourrions consacrer des ressources à l'éducation.»
Il soutient qu'enseigner aux enfants en anglais ne menace en rien la langue française au Québec.
«Nous sommes une commission scolaire de langue anglaise», a-t-il déclaré. «Notre mission est de servir la communauté anglophone et de l'éduquer en anglais, bien sûr, mais aussi en français, au grand dam de ce gouvernement.»
M. Ortona souligne que les écoles françaises du reste du Canada sont autorisées à fonctionner exclusivement dans leur langue.
«Nous promouvons le bilinguisme», a-t-il répété. «Nous accordons de l'importance au français, mais aussi à l'anglais. Nous sommes une commission scolaire anglophone et nous devrions fonctionner en anglais.»
L'année dernière, l'EMSB a déposé une demande de révision judiciaire du projet de loi 96 auprès de la Cour supérieure.
Dans sa demande, le président de l'EMSB, Joe Ortona, affirme que la loi viole la Constitution canadienne en portant atteinte au droit à l'égalité d'accès dans les deux langues officielles du Canada.
Il affirme également que les dispositions du projet de loi 96 violent le droit à «la gestion et au contrôle de l'enseignement dans la langue de la minorité exercés par le English Montreal School Board» en vertu de l'article 23 de la Charte des droits et libertés.