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«Ce n’est pas acceptable pour nous et bien sûr pour le Hamas», a avancé un responsable égyptien.
L’Égypte, médiateur clé, a exprimé son scepticisme mercredi, alors que de plus amples détails émergeaient sur la proposition destinée à combler les lacunes dans les pourparlers de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, un jour avant la reprise prévue des négociations au Caire.
Les efforts diplomatiques ont redoublé alors que les craintes d’une guerre régionale plus large grandissent après les récents assassinats ciblés de dirigeants du Hamas et du Hezbollah, tous deux imputés à Israël, et les menaces de représailles.
Des responsables égyptiens, dans leur rôle unique de médiateur et de partie concernée, ont déclaré à l’Associated Press que le Hamas n’accepterait pas la proposition pour un certain nombre de raisons — en plus de la méfiance de longue date quant à savoir si un accord retirerait vraiment les forces israéliennes de Gaza et mettrait fin à la guerre.
Un responsable égyptien, ayant une connaissance directe des négociations, a expliqué que la proposition de transition nécessite la mise en œuvre de la première phase de l’accord, qui prévoit que le Hamas libère les otages civils les plus vulnérables capturés lors de son attaque du 7 octobre contre Israël qui a déclenché la guerre. Les parties négocieraient les deuxième et troisième phases sans «garanties» au Hamas de la part d’Israël ou des médiateurs.
«Le Hamas n’acceptera pas cela, car cela signifie pratiquement que le Hamas libérera les otages civils en échange d’une pause de six semaines des combats sans garantie d’un cessez-le-feu permanent négocié», a indiqué le responsable.
Il a ajouté que la proposition ne dit pas clairement qu’Israël retirera ses forces de deux corridors stratégiques à Gaza, le corridor de Philadelphie le long de la frontière de Gaza avec l’Égypte et le corridor est-ouest de Netzarim à travers le territoire. Israël propose de réduire ses forces dans le corridor de Philadelphie, avec des «promesses» de se retirer de la zone, a-t-il dit.
«Ce n’est pas acceptable pour nous et bien sûr pour le Hamas», a avancé le responsable égyptien.
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Un deuxième responsable égyptien, informé des derniers développements des négociations, a confirmé cette réticence d'Israël à retirer ses effectifs des corridors. Il a aussi déclaré que l’Égypte a dit aux États-Unis et à Israël qu’elle ne rouvrirait pas le passage de Rafah vers Gaza, un point d’entrée crucial pour l’aide humanitaire, sans le retrait complet des forces israéliennes du côté palestinien et du corridor de Philadelphie — où Israël veut empêcher le Hamas de reconstituer son arsenal par des tunnels de contrebande.
Les deux responsables égyptiens ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter des négociations. Les médiateurs doivent se rencontrer jeudi et vendredi au Caire pour de nouvelles discussions sur la proposition avant de la soumettre officiellement au Hamas.
Le responsable politique du Hamas, Bassem Naim, a déclaré mardi que la proposition de transition reprenait plusieurs nouvelles exigences du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, notamment que les forces israéliennes restent à Rafah, Philadelphie et Netzarim et recherchent les Palestiniens déplacés qui retournent dans le nord de Gaza. Israël a déclaré que les recherches étaient nécessaires pour trouver des militants.
M. Naim a affirmé que la proposition comprend également des changements non spécifiés à l’échange d’otages détenus à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés en Israël et ne garantit pas qu’un cessez-le-feu reste en place pendant les négociations sur la transition de la première phase de l’accord à la deuxième.
Mais il existe un scepticisme, ainsi qu’une lassitude, chez de nombreux Israéliens quant à l’engagement de Nétanyahou à conclure un accord.
«Tant que l’ensemble du groupe de négociateurs professionnels croira que Nétanyahou est en train de saborder un accord, il n’y aura aucune confiance», a écrit le commentateur Nadav Eyal dans le quotidien Yedioth Ahronoth.
La guerre à Gaza, qui dure depuis 10 mois, a causé des destructions massives et forcé la grande majorité des 2,3 millions d’habitants de Gaza à fuir leurs maisons. Les groupes d’aide craignent une épidémie de polio et d’autres maladies.
L’attaque du 7 octobre par le Hamas a tué environ 1200 personnes en Israël, principalement des civils. Plus de 100 otages ont été libérés lors du cessez-le-feu de l’année dernière. On estime que le Hamas détient toujours environ 110 otages. Les autorités israéliennes estiment qu’environ un tiers d’entre eux sont morts. Six corps d’otages ont été retrouvés cette semaine à Gaza.
L’offensive de représailles d’Israël a tué plus de 40 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants dans son décompte.