Politique

Legault accuse les médecins de «prendre en otage les étudiants et la population»

«Ce n'est pas normal qu'on ne soit pas plus avancé dans les négociations.»

Mis à jour

Publié

ee879cf85272afeb0f4f1c9f1999646aa40002792db0a87f83479db509b01319.jpg Le premier ministre du Québec, François Legault, en conférence de presse à Montréal le 4 mars 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi (LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi)

Le premier ministre François Legault exhorte les médecins à cesser de «prendre en otage les étudiants et la population». 

«Ce n'est pas normal qu'on ne soit pas plus avancé dans les négociations, donc l'appel que je fais, encore une fois, aux deux syndicats de médecins et au négociateur en chef d'un des deux syndicats, qui est Lucien Bouchard, c'est de venir négocier, de proposer s'il le faut des nouvelles solutions, mais d'arrêter de refuser toutes les solutions et de défendre seulement le statu quo», a-t-il déclaré jeudi, à Gatineau, en marge de l'inauguration de la nouvelle maison des aînés et alternative de Masson-Angers. 

Au cours de sa tirade de plus de trois minutes, le premier ministre du Québec a assuré qu’il réussira là où ses prédécesseurs ont échoué. 

«Notre objectif, ce n'est pas de faire une bataille pour faire une bataille, c'est qu'enfin on ait un gouvernement qui règle le dossier. Tous les gouvernements qui se sont succédé, que ce soit le gouvernement du Parti québécois de Lucien Bouchard, de Pauline Marois, libéral de Jean Charest, de Philippe Couillard, qui était médecin, tous les gouvernements ont reculé devant les deux syndicats de médecins. Il est temps qu'on offre aux Québécois l'accès aux services», a affirmé M. Legault. 

Le chef caquiste a invité une nouvelle fois la Fédération des médecins omnipraticiens et la Fédération des médecins spécialistes à s’asseoir à la table des négociations. 

«Depuis des mois, les deux syndicats refusent de discuter, refusent de négocier, puis là, ils menacent, pas juste menacent, ils disent aux étudiants en médecine, on ne vous donnera plus de cours. Ça n'a pas de bon sens! Je ne peux pas croire que les syndicats vont continuer de prendre en otage les étudiants et la population», a-t-il dénoncé. 

M. Legault a insisté plusieurs fois sur le fait que la population est en droit de s’attendre à recevoir les soins pour lesquels elle paie des impôts.

«On paie avec notre argent nos médecins au Québec entre 400 000 et 500 000 $ par année. Je pense qu'on a le droit d'exiger des services et un accès aux services. C'est ça que je demande.»

Il a également répété qu’il agissait dans l’intérêt des patients. «Ce qu'on veut avec les deux syndicats de médecins, c'est rendre accessibles les soins au Québec. On pense que, pour y arriver, ça prend un nouveau mode de rémunération.»

Jusqu’à preuve du contraire, il considère que, «pour l’instant, il n’y a pas d'ouverture de la part des syndicats».

La Fédération des médecins omnipraticiens a réclamé un processus d’arbitrage, mais le gouvernement Legaut a coupé court à cette demande, mercredi. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a soutenu que cela pourrait coûter jusqu'à 1,8 milliard $ supplémentaires en rémunération.

Le gouvernement a pour sa part offert aux fédérations de médecins de recourir à un processus de médiation.

Dans un processus de médiation, le médiateur tente de rapprocher les parties et de trouver une piste de solution. Dans l'arbitrage, l'arbitre impose une solution exécutoire.

Sébastien Auger

Sébastien Auger

Journaliste