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L'économiste canadien Peter Howitt est l'un des trois chercheurs qui ont remporté le prix Nobel d'économie.
L'Académie royale des sciences de Suède a annoncé lundi que M. Howitt, Joel Mokyr, d'origine néerlandaise, et Philippe Aghion, un Français, avaient reçu ce prix pour «avoir expliqué la croissance économique tirée par l'innovation».
Joint tôt lundi, M. Howitt s'est dit ravi.
«C'est le rêve de toute une vie qui se réalise», a-t-il confié.
M. Howitt a déclaré avoir appris la nouvelle par un journaliste suédois insistant qui avait appelé sa femme tôt le matin, avant même que le comité ne puisse le joindre.
Lorsque l'économiste a reçu sa notification officielle du comité, il était déjà au courant.
Peter Howitt a raconté que sa journée avait commencé à prendre une tournure bien différente après cet appel.
«Je vais passer la journée à répondre au téléphone», a-t-il dit, ajoutant avec légèreté: «Nous n'avions pas de champagne au réfrigérateur en prévision de cette occasion».
M. Howitt et M. Aghion se sont appuyés sur les mathématiques pour expliquer le fonctionnement de la destruction créatrice, un concept clé en économie.
La destruction créatrice correspond au processus par lequel des innovations bénéfiques remplacent — et donc détruisent — les technologies et les entreprises plus anciennes.
M. Howitt a déclaré qu'il avait hâte de célébrer cette victoire avec son coauteur. Ils ont travaillé ensemble pendant environ 30 ans, a-t-il précisé.
«J'ai vraiment hâte de le retrouver et de fêter ça en famille, a-t-il dIt. Nous avons des enfants partout en Amérique du Nord et nous avons hâte d'aller en Suède ensemble.»
Philippe Aghion s'est dit bouleversé par cet honneur.
«Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce que je ressens», a-t-il raconté par téléphone lors de la conférence de presse à Stockholm. Il a ajouté qu'il investirait le montant de son prix dans son laboratoire de recherche.
Interrogé sur les guerres commerciales et le protectionnisme actuels dans le monde, M. Aghion a déclaré: «Je désapprouve le protectionnisme aux États-Unis. Ce n’est pas bon pour la croissance et l’innovation mondiales.»
Les deux économistes ont étudié les mécanismes à l'origine d'une croissance durable, notamment dans un article publié en 1992 dans lequel ils ont construit un modèle mathématique de la destruction créatrice.
Âgé de 79 ans, M. Howitt a obtenu une licence en économie à l'Université McGill, à Montréal, et une maîtrise à l'Université Western, à London, en Ontario. Il est professeur de sciences sociales à l'Université Brown, dans le Rhode Island.
Il a indiqué qu'il investirait le montant de son prix dans son laboratoire de recherche.
Le premier ministre Mark Carney a salué la victoire de l'économiste canadien lundi.
«Certains des esprits les plus brillants du monde sont au Canada», a-t-il écrit dans une publication sur les réseaux sociaux.
Il a déclaré que «Peter Howitt démontre par son œuvre les retombées mondiales que peuvent avoir les idées bien de chez nous».
«Les travaux des lauréats démontrent que la croissance économique ne peut être tenue pour acquise. Nous devons préserver les mécanismes qui sous-tendent la destruction créatrice, afin d’éviter de retomber dans la stagnation», a expliqué John Hassler, président du comité du prix en sciences économiques.
La moitié du prix de 11 millions de couronnes suédoises (près de 1,6 million $ CAN) revient à Joel Mokyr, l’autre moitié étant partagée entre MM. Aghion et Howitt. Les lauréats reçoivent également une médaille en or 18 carats et un diplôme.
Le prix d'économie est officiellement connu sous le nom de Prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d'Alfred Nobel. La banque centrale l'a créé en 1968 en mémoire de l'homme d'affaires et chimiste suédois du XIXe siècle, inventeur de la dynamite et créateur des cinq prix Nobel.
Depuis, il a été décerné 57 fois à 99 lauréats. Seules trois femmes ont été lauréates.
— Avec des informations de l'Associated Press