Justice

Le proxénète «Maître K» écope de 11 ans et 11 mois de prison

Il sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour 20 ans et on lui interdit de contacter ses victimes en prison, ainsi que de posséder des armes à feu.

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Koceila Louali, dit «Maître K». Photo judiciaire. Koceila Louali, dit «Maître K». Photo judiciaire. (Noovo Info)

Koceila Louali, dit «Maître K», a écopé mercredi de 11 ans et 11 mois de prison pour proxénétisme. Il sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour 20 ans et on lui interdit de contacter ses victimes en prison, ainsi que de posséder des armes à feu.

En outre, il ne pourra être seul en compagnie d’enfants de moins de 16 ans.

Trois femmes ont témoigné des horreurs qu’il leur a fait vivre lors de la représentation sur la peine. Elles ont été abusées et agressées. L’une d’entre elles a d’ailleurs voulu s’enlever la vie tout juste avant que les policiers arrêtent Louali.

«Maître K» a plaidé coupable, en août dernier, à des chefs de proxénétisme, de pornographie juvénile et de contacts sexuels sur une personne mineure. Il avait été arrêté en juillet 2021, alors que 21 femmes l’avaient dénoncé sur le web.

Il organisait des soirées à Montréal où une centaine d’hommes agressaient et violaient des femmes à répétition.

Louali risquait jusqu’à 12 ans de prison; c’est dire que le juge Jean Gagné n’a pas fait preuve de clémence à l’endroit du criminel à l'occasion du verdict au palais de justice de Montréal.

La cour a retenu de nombreux facteurs aggravants dans l’affaire – une gravité qui «se situe dans le haut de l’échelle», d’après le jugement dont Noovo Info a obtenu une copie: la longue période lors de laquelle les crimes ont été commis, leur caractère lucratif, l’insistance de l’accusé, le niveau extrême de violence sexuelle et de dénigrement, la préméditation du crime, l’âge des victimes

Entre autres, on peut lire que Louali avait «un plan clair et excessivement dégradant afin de désensibiliser» une des victimes «afin d’en faire un esclave sexuel». Il avait une «emprise complète» sur la victime en question et même sa mère.

«Il a lamentablement échoué, surestimé ses capacités, et sous-estimé celles de ses victimes que j’ai entendues», a commenté le juge Gagné, qui a tenu à souligner le «courage» et la «résilience» des femmes «marquées pour la vie» par cet homme.

«Elles semblent lentement reprendre confiance après avoir coupé le fil d’emprise», a dit le juge après avoir prononcé la sentence, provenue d'une suggestion commune de la défense et de la Couronne.

Dans un autre dossier, «Maître K» a fait d’une fillette de 7 ans son esclave sexuelle.

Avec la collaboration d'Alexandre Sauro et de Guillaume Théroux pour Noovo Info.

Note de la rédaction: La version initiale de cet article mentionnait un procès, alors qu'il n'y en a pas eu; l'accusé a directement plaidé coupable. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.

Marie-Michelle Lauzon

Marie-Michelle Lauzon

Vidéojournaliste