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Le PLQ accuse la CAQ d’avoir «abandonné les régions» du Québec
«Si je vous demande de me nommer un seul grand projet en région qui avance ou qui se porte mieux, je pense que comme moi, vous aurez de la difficulté à le faire.»
Le député de Pontiac et porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement économique régional, André Fortin, a pris la parole vendredi matin afin d’interpeller le ministre responsable du Développement économique régional, Pierre Fitzgibbon, sur l’avenir des régions du Québec.
André Fortin est d’avis que les représentants de la Coalition avenir Québec (CAQ) qui ont été élus dans les régions «ne travaillent pas pour la ruralité au Québec». En point de presse à l'Assemblée nationale, il a affirmé que, selon lui, «les plus grands enjeux sont largement ignorés par le gouvernement».
«Si je vous demande de me nommer un seul grand projet en région qui avance ou qui se porte mieux, je pense que comme moi, vous aurez de la difficulté à le faire.»
M Fortin a cité en exemple l'agriculture — notamment la crise dans l'industrie porcine — et le secteur de la foresterie.
«On ne fait pas les investissements nécessaires dans nos forêts et il y aura un impact significatif sur la possibilité forestière, donc sur les usines dans les prochaines années», a-t-il précisé.
Le député de Pontiac a aussi soulevé des lacunes concernant le dossier de la Société du pont sur le Saguenay, celui de la Société des traversiers du Québec et concernant les services de transport aérien en région.
Selon André Fortin, il n'est pas seulement question de parler de développement régional au sens large, il souhaite lancer le message à la CAQ «qu'il est temps de penser à la ruralité» dans les politiques publiques.
«Les dossiers des régions, il faut les prendre un à la fois. Ce sont des dossiers importants», a affirmé M. Fortin.
L'élu libéral a déploré que le ministre responsable du Développement économique régional, Pierre Fitzgibbon, ne se soit pas présenté à l'interpellation, préférant dépêcher son collègue Christopher Skeete, le ministre délégué à l'Économie.
Comment faire mieux?
En réponse au point de presse d'André Fortin, M. Skeete, a d'ailleurs affirmé qu'il voyait mal comment son gouvernement pourrait faire mieux en région.
Ce dernier a défendu le bilan de la CAQ en région et s'est attaqué à la «crédibilité» du Parti libéral, qui n'a réussi à faire élire qu'un seul député à l'extérieur de Montréal.
Aux dernières élections, la CAQ a fait élire une supermajorité: 90 députés dans toutes les régions du Québec. Malgré cela, le parti a gardé une «pensée urbaine», selon M. Fortin.
«Les grands décideurs au gouvernement, (...) ce ne sont pas des gens qui vivent la ruralité, qui sont imprégnés de la ruralité et ça paraît dans leurs politiques publiques», a-t-il déclaré.
L'interpellation de vendredi rappelle «un jeune qui vient juste de lire un livre sur l'Italie, et qui essaie de nous dire à quoi ressemblent les montagnes de la Toscane», a riposté M. Skeete.
«Ce n'est pas très crédible», a-t-il ajouté, disant refuser de se «faire faire la morale» par un parti «presque 100 % urbain» qui n'a «nullement la confiance rurale».
Quant aux actions de la CAQ en région, «je vois mal ce qui pourrait être fait de mieux», a laissé tomber le ministre.
Il s'est étonné du sujet de l'interpellation, un sujet «homerun» pour la CAQ, alors qu'«il y a plein d'autres sujets où je pense qu'on est beaucoup plus vulnérables», comme la santé, a-t-il admis.
M. Skeete a rappelé les investissements gouvernementaux dans la filière batterie et dans le programme Accès Entreprise Québec, un service d'accompagnement pour les entrepreneurs en région.
Pratiquement tous les foyers québécois ont maintenant accès à internet haute vitesse, a-t-il également fait valoir.
Mais qu'en est-il du porc, de la forêt, du pont sur le Saguenay, du transport aérien régional? a demandé M. Fortin, qui a reproché au ministre son manque de réponses précises.
Le député de Pontiac s'est clairement trompé d'interlocuteur, a répliqué M. Skeete. Lorsqu'il était ministre des Transports, aurait-il aimé, lui, se faire parler de mines sous prétexte qu'il y a des roches dans le ciment?
«Je pense qu'il aurait dit, à juste titre: "Cher collègue, je pense que vous devez parler au ministre responsable des mines si vous voulez parler des roches"», a-t-il illustré.
Avec des informations de La Presse canadienne.