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Cette nouvelle obligation permettra au moins d’éviter les surprises linguistiques pour ceux qui viendront au Québec. Un point positif.
«Pour déposer une demande d’immigration économique au Québec, il faudra avoir une maîtrise du français!» Cette déclaration du PM est le centre de la nouvelle politique de son pour l’immigration économique permanente dont la sélection est assurée par Québec.
Même si je pense que cette nouvelle ambition gouvernementale réduit considérablement le bassin de gens dans lequel on va sélectionner nos immigrants, et que je ne suis pas sûr que ça fera une énorme différence, une chose est plus importante pour moi: c’est la clarté. Lorsque je travaillais au ministère de l’Immigration, au début des années 2000, j’ai été témoin de la différence majeure qu’il pouvait y avoir entre la perception de l’immigrant et la réalité québécoise notamment quant à l’importance de la langue française.
On y accordait un pointage conséquent, mais sans expliquer à quel point cela aurait une incidence sur leur capacité à s’intégrer dans les milieux de travail et dans la société en général. Lorsqu’on laisse tout derrière soi, le plus important est que les conditions soient claires et que l’on sache autant que possible quels seront les facteurs de succès dans la nouvelle société d’accueil.
Cette nouvelle obligation permettra au moins d’éviter les surprises linguistiques pour ceux qui viendront au Québec. Un point positif.
Bravo au gouvernement pour le ton de cette annonce sur l’immigration économique au Québec et sur les niveaux d’immigration. Après avoir glissé sur ce sujet à de nombreuses reprises, il faut noter le ton posé et respectueux de cette conférence de presse.
Je suis convaincu que la ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Christine Fréchette, a amené une sérénité dans ce débat que l’on n’avait pas eu depuis un bon moment à la Coalition avenir Québec.
Mme Fréchette, par son expérience, connaît l’importance de l’immigration et elle a visiblement la sensibilité nécessaire pour diriger les débats sur le sujet de la bonne façon. En communication, le ton est aussi important que le fond et la ministre l’illustre parfaitement.
Un des éléments-surprises des niveaux d’immigration présentés par le gouvernement est le scénario à 60 000 immigrants sélectionnés par le Québec. Après avoir fait campagne en prédisant une «catastrophe» si le Québec dépassait le seuil de 50 000 immigrants, le gouvernement s’est rangé derrière les milieux économiques, entre autres, qui réclamaient une hausse importante des niveaux d’immigration.
Cependant, alors que le gouvernement a répété que la capacité d’accueil du Québec ne permettait pas plus de 50 000 immigrants, qu’est-ce qui a changé dans cette capacité pour aller à 60 000? Il y aura des consultations sur ces scénarios à l’automne, mais je pense que ce sera la grande question qui reste en suspens.
Pourquoi 60 000 et pas 55 000, 45 000 ou 75 000? Surtout s’ils sont tous francophones? On n’a pas répondu à cette question aujourd’hui et on devra le faire, car bien que la langue soit un des facteurs d’intégration, c’est loin d’être le seul.
Non, je ne pense pas. J’ai toujours eu beaucoup de difficultés avec ce lien (nullement démontré d’ailleurs) entre l’immigration et le déclin du français. Pourquoi dois-je, comme immigrant qui parle français comme 72% de ceux qui arrivaient en 2018 par exemple, vivre avec les commentaires désobligeants sur le fait que je faisais partie d’un «problème»?
Parce qu’il faut le dire, l’anglicisation de notre économie, de notre culture, de notre métropole et de nos milieux de travail n’est certainement pas la responsabilité des 50 000 immigrants qui entrent chaque année, mais plutôt de toute la société.
Le gouvernement l’a dit. Il y’a une panoplie de mesures à venir pour protéger, promouvoir et valoriser notre langue commune. Notamment, nous devons investir en culture et en éducation, protéger nos créateurs et faciliter l’accès à la culture francophone.
La bonne nouvelle c’est qu’une fois que «l’excuse de l’immigrant coupable» sera réglée, on finira bien par s’attaquer aux vrais enjeux de la langue.
Passons maintenant à ces vrais problèmes!