Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a dévoilé jeudi une lettre ouverture adressée au ministre de la Santé, Christian Dubé, où il propose des solutions pour les urgences.
La liste inclut six recommandations, la première étant «élargir les actes autorisés à d’autres professionnels de la santé au triage des urgences».
Les recommandations ont été élaborées avec l'aide du Dr Karim Elayoubi, qui était candidat conservateur dans Argenteuil aux dernières élections provinciales.
«Aujourd’hui, un peu partout au Québec, les urgences sont dans le rouge. Les années se suivent et se ressemblent, force est d’admettre que le vieillissement de la population risque d’accroître la demande de soins de santé», peut-on lire dans un communiqué envoyé aux médias.
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Voici les cinq autres solutions pour les urgences proposées par le Parti conservateur du Québec :
- Mettre en place une structure favorisant l’exécution d’actes médicaux, par le pharmacien, autorisé par les lois 31 et 41.
- Mettre fin au temps supplémentaire obligatoire (TSO)
- Permettre d’élargir les ententes avec de multiples cliniques médicales privées, afin d’élargir l’éventail d’actes remboursés par la carte RAMQ au sein de ces cliniques.
- Procéder rapidement à des appels d’offres internationaux pour confier la gestion de certains hôpitaux à des compagnies de gestion spécialisées en la matière, tout en mesurant les facteurs de performance et d’efficience de leur gestion.
- Dans une perspective à moyen terme, nous suggérons au ministre d’envisager les réformes en profondeur suivantes :a. Autoriser les Québécois à pouvoir contracter une assurance duplicative de santé.b. Élargir, par un simple amendement réglementaire, la liste des services médicaux qui peuvent être offerts dans les cliniques privées.
Crise dans les hôpitaux
Cette sortie publique du Parti conservateur du Québec survient alors que la crise dans les hôpitaux du Québec fait de plus en plus la une dans les médias.
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C'est le cas notamment de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont où la direction a été forcée de faire des appels répétés à la population afin que seuls les cas urgents se présentent à l'urgence. Le personnel de l'hôpital, dont les infirmières et les infirmiers, se disent surchargés de travail et épuisés. Ils dénonçaient notamment l'imposition de temps supplémentaire obligatoire (TSO). Plusieurs travailleuses et travailleurs auraient menacé de démissionner en bloc.
La situation est si préoccupante que le ministre de la Santé, Christian Dubé, a dû intervenir.
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Appelé à commenter, le premier ministre François Legault a reconnu qu'il y avait un problème particulier à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont et il a aussi indiqué vouloir régler la pénurie de main d'oeuvre en santé avec l'immigration et la requalification.
«Santé Québec» décrié par le PLQ
La création d'une nouvelle structure en santé a été décriée mercredi par le Parti libéral du Québec.
Les libéraux accueillent mal l'idée d'un projet de loi créant Santé Québec, une entité séparée du ministère qui serait responsable de coordonner les activités du réseau.
Le PLQ estime que ce projet «permettra au ministre Christian Dubé de se déresponsabiliser.»
Et au Fédéral ?
L'issu du dossier des transferts en santé pourrait évidemment donner un coup de pouce au gouvernement du Québec dans sa gestion de la crise dans les hôpitaux. Le premier ministre Justin Trudeau et les premiers ministres du Canada se rencontreront à Ottawa en février dans le but de trouver un nouvel accord sur le financement pour les soins de santé.
En conférence de presse mercredi à Hamilton, dans le cadre de la retraite des libéraux, le premier ministre Justin Trudeau a confirmé qu'il y aura une rencontre dans deux semaines, soit le 7 février 2023.
«Nous avons un montant approprié à proposer aux provinces. Nous sommes certains que nous aurons des discussions là-dessus», a-t-il affirmé.
La rencontre n'a pas pour objectif de signer une entente le jour même, a-t-il précisé lorsque questionné sur l'issue souhaitée. Il a néanmoins signalé qu'il considère que ses vis-à-vis et lui sont «alignés dans la bonne direction».

