Le pape Léon XIV et ses principaux diplomates ont déclaré jeudi au président israélien qu'une solution à deux États était «l'unique porte de sortie à la guerre en cours». Le Vatican appelle également à un cessez-le-feu permanent à Gaza, à la libération de tous les otages et à l'acheminement de l'aide humanitaire aux Palestiniens frappés par la famine.
Le Vatican a publié une déclaration inhabituellement détaillée à la suite de la rencontre de Léon XIV avec le président israélien Isaac Herzog, qui a également rencontré le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, et le ministre des Affaires étrangères, l'archevêque Paul Gallagher. M. Herzog, pour sa part, a indiqué avoir demandé à Léon XIV de rencontrer les familles des otages et a appelé à une intensification des efforts internationaux pour obtenir leur libération.
Cette audience était la première du nouveau pape avec le chef d'État israélien. Léon XIV s'était entretenu par téléphone avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en juillet après qu'un obus israélien s'est abattu sur la seule église catholique de Gaza, tuant trois personnes et blessant le curé.
Le Vatican a tenté de maintenir sa tradition de neutralité diplomatique tout au long de la guerre, appelant au retour des otages tout en dénonçant les attaques israéliennes contre les civils à Gaza. Mais le pape François, décédé en avril, et Léon ont tous deux exprimé leur indignation croissante face aux actions d'Israël à Gaza, le regretté pape ayant demandé une enquête pour déterminer si elles constituaient un génocide.
Dans sa déclaration après l'audience, le Vatican a indiqué avoir exprimé, lors des discussions, l'espoir que «les négociations reprendraient rapidement afin que, grâce à la bonne volonté et à des décisions courageuses, ainsi qu'au soutien de la communauté internationale, il soit possible d'obtenir la libération de tous les otages, de parvenir d'urgence à un cessez-le-feu permanent, de faciliter l'entrée en toute sécurité de l'aide humanitaire dans les zones les plus touchées et de garantir le plein respect du droit humanitaire, ainsi que des aspirations légitimes des deux peuples».
Il a réitéré le soutien de longue date du Saint-Siège à un État palestinien; «les discussions ont porté sur la manière de garantir un avenir au peuple palestinien, ainsi que la paix et la stabilité dans la région, le Saint-Siège réaffirmant la solution à deux États comme unique porte de sortie de la guerre en cours».
M. Herzog a déclaré qu'Israël s'efforçait «par tous les moyens» de rapatrier les otages et était déterminé à œuvrer pour «la paix, la tranquillité et la stabilité» dans la région. Dans un communiqué, le cabinet présidentiel a précisé que les discussions ont également porté sur la montée de l'antisémitisme dans le monde et l'importance de protéger les minorités chrétiennes au Moyen-Orient.
«Le fait même que le pape Léon XIV, qui vient tout juste de prendre ses fonctions, ait reçu le président de l'État d'Israël au Vatican est une chose très importante. Elle reflète l'importance capitale des relations entre le Saint-Siège et l'État d'Israël, et bien sûr avec le peuple juif, ainsi que l'importance des questions et défis très sensibles auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui», a-t-il déclaré. Le rôle du président israélien est essentiellement protocolaire. Ancien chef du Parti travailliste, M. Herzog a appelé à l'unité et au compromis depuis son entrée en fonction.
Le cabinet du président avait initialement indiqué que l'audience avait eu lieu à l'invitation du pape, mais le Vatican a contesté cette affirmation.
