La députée néo-démocrate Jenny Kwan a déclaré qu'elle demanderait au Parlement de colmater une brèche qui pourrait permettre aux États-Unis d'acheter des armes canadiennes pour Israël, malgré l'interdiction d'exporter diverses formes d'armes vers ce pays.
Ottawa et Washington ont conclu un accord de production de défense qui permet aux États-Unis d'acheter des armes canadiennes et de les expédier à l'étranger tout en contournant certains protocoles canadiens de contrôle des armements.
Mme Kwan a annoncé jeudi qu'elle déposerait un projet de loi plus tard ce mois-ci pour mettre fin à cette échappatoire.
«Colmater cette brèche, c'est donner du sens à nos paroles, c'est refuser de tirer profit des effusions de sang et des meurtres de civils», a-t-elle affirmé lors d'une conférence de presse sur la colline du Parlement.
«Il s'agit de garantir que le Canada ne soit jamais complice d'atrocités.»
Alors qu'Ottawa restreint les exportations d'armes vers Israël depuis le début de 2024, les libéraux avaient initialement statué que l'interdiction s'appliquait aux armes létales, avant de confirmer que les ventes d'armes à Israël utilisées pour défendre des civils seraient toujours autorisées.
Les défenseurs de cette cause réclament un embargo total sur les armes envoyées en Israël. Ils soutiennent qu'Ottawa ne respecte déjà pas sa promesse de bloquer les ventes d'armes canadiennes susceptibles d'être utilisées à Gaza, tandis que le gouvernement insiste sur le fait qu'il a maintenu cette position.
Le gouvernement a été critiqué l'automne dernier lorsque les États-Unis ont annoncé leur intention d'envoyer des munitions fabriquées au Québec à Israël, une vente qui, selon Ottawa, n'a finalement pas eu lieu.
Mme Kwan insiste sur le fait qu'Ottawa doit faire preuve de beaucoup plus de transparence concernant ses exportations d'armes et a répété que le NPD souhaite toujours un embargo complet sur les armes à destination d'Israël.