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Celui qui est âgé de 43 ans n'a pas fourni de raison pour justifier son départ.
La vague de démissions au sein du gouvernement ukrainien s'est accompagnée d'une surprise de taille: le départ de Dmytro Kouleba, le diplomate de carrière qui, en tant que ministre des Affaires étrangères, courtisait le soutien de l'Occident à la défense de son pays.
À l'approche d'un remaniement en profondeur du gouvernement, six ministres ont démissionné, envoyant au parlement des notes manuscrites qui n'expliquaient guère leurs décisions. M. Kouleba a été le dernier à partir mercredi, mais son départ n'a pas été officiellement sanctionné par le parlement.
Âgé de 43 ans, M. Kouleba était devenu le représentant le plus connu de l'Ukraine à l'étranger - après le président Volodymyr Zelensky - et avait noué des relations étroites avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken et les dirigeants européens.
Avant et après l'invasion russe, il a fait valoir, lors de nombreux voyages à l'étranger, que l'issue du conflit était un test de la détermination de l'Occident à repousser l'autocratie.
«Je pense que M. Kouleba est un bon communicateur. Il est regrettable de le perdre en tant que ministre, mais nous ne savons pas quel sera son prochain poste», a déclaré à l'Associated Press Olexiy Haran, professeur de sciences politiques à l'Université Mohyla de Kyiv.
M. Haran croit qu’il est peu probable que le départ de M. Kouleba entraîne un changement dans la politique étrangère ukrainienne, compte tenu de la liste de ses successeurs possibles.
Fils de diplomate, M. Kouleba a affirmé qu’avoir étudié à l'adolescence dans une école internationale à Vienne a été une expérience déterminante qui a forgé sa conviction que l'Ukraine devait être ancrée à l'Ouest et non dans la Russie postsoviétique.
Il s’est joint au ministère des Affaires étrangères en 2003 et a ensuite travaillé comme représentant de l'Ukraine auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Il s'est fait connaître pour son discours analytique.
Après l'invasion, M. Kouleba a représenté son pays en complet-cravate, contrairement à la tenue militaire préférée par M. Zelensky et de nombreux fonctionnaires qui l'entouraient.
Il aurait bien pu ne plus être en phase avec les puissants fonctionnaires du bureau du président qui ont une influence directe sur la défense et les affaires étrangères.
Selon M. Haran, M. Zelensky pourrait vouloir utiliser le remaniement pour tourner la page et renforcer le soutien de l'opinion publique, alors que la guerre avec la Russie entre dans une nouvelle phase d'incertitude.
L'Ukraine se bat pour défendre l'incursion en Russie qu'elle a lancée il y a près d'un mois et s'efforce de contenir l'avancée des troupes ennemies à l'est, tout en se préparant à l'élection présidentielle américaine de novembre, qui pourrait jeter le doute sur l'aide militaire internationale.
Publiquement, les responsables ukrainiens sont restés très discrets sur le remaniement.
Lors d'une réunion mercredi avec le premier ministre irlandais, Simon Harris, en visite en Ukraine, M. Zelenskyy a déclaré que son gouvernement avait besoin d'une «nouvelle énergie» dans divers domaines, y compris la diplomatie.
De l'extérieur, M. Kouleba n'a guère donné l'impression que les choses avaient changé. Il a participé aux réunions prévues mercredi et a publié en ligne une condamnation ferme des frappes aériennes russes qui ont tué des civils à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.
«La Russie ne comprend qu'un seul langage: le langage de la force, a écrit M. Kouleba à la fin de son message. Nous devons tous prendre des mesures décisives, faire preuve de leadership et être courageux afin de mettre un terme à la guerre et à la terreur russes.»
À Lviv, le bombardement russe survenu pendant la nuit a fait sept morts et 52 blessés, selon les services de secours ukrainiens. L'attaque a été menée avec un missile Kinzhal et des drones.
La frappe ciblait des entreprises du secteur de la défense, a indiqué l'agence de presse russe Tass, citant le ministère russe de la Défense, mais les autorités locales ont contesté cette affirmation.
Le maire de Lviv, Andriy Sadovy, et l'Université catholique ukrainienne ont publié une photo d'une mère et ses trois filles qui ont été tuées lorsque leur maison a été touchée. Le père a survécu, mais se trouve dans un état critique, a déclaré M. Sadovy.
Une autre attaque russe a fait cinq blessés à Kryvyï Rih, la ville natale de M. Zelensky, a annoncé le gouverneur de la région, Sergiy Lysak.
Selon M. Kuleba, les attaques survenues à Lviv et à Kryvyï Rih prouvent que l'Ukraine a besoin d'un soutien occidental plus important.
«Pour mettre fin à cette terreur, les partenaires de l'Ukraine doivent rapidement livrer les systèmes de défense aérienne et les munitions qu'ils ont promis, en plus de renforcer les capacités de défense de l'Ukraine en nous permettant de lancer des frappes à longue portée sur toutes les cibles militaires légitimes en Russie», a-t-il écrit sur le réseau social X.