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Le ministre juge qu’il «va de soi» que le Canada favorise les entreprises canadiennes.
Le ministre des Finances du Canada, François‑Philippe Champagne, a évoqué l’annonce d’une forme de «Buy Canada Act» cette semaine afin de prioriser le contenu canadien dans les contrats publics.
«Ça fait tellement d’années qu’on dit: "est-ce qu’on ne peut pas faire de l’achat préférentiel canadien?", a dit le ministre, lundi, lors d’une discussion organisée par la Conférence de Montréal. (…) Non seulement on va en parler, mais là on va le faire.»
Le Canada a les moyens de favoriser davantage les entreprises canadiennes, a ajouté M. Champagne, qui répondait aux questions de la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Véronique Proulx.
Le ministre juge qu’il «va de soi» que le Canada favorise les entreprises canadiennes. «On a des outils, il y a des exceptions de sécurité nationale», a donné en exemple le ministre.
L’achat préférentiel sera «un coup de pouce» qui aiderait les PME canadiennes à commercialiser leurs projets, a plaidé le ministre en point de presse après sa présentation.
«Nos PME, ce dont elles ont besoin souvent, c'est un premier client, a-t-il répondu. C'est un client qui va les mettre en confiance parce que, quand on veut aller sur des marchés internationaux, souvent ces PME se font demander: "mais est-ce que votre gouvernement achète chez vous?"»
Le chef conservateur Pierre Poilievre s’est dit en accord avec l’idée d’un «Buy Canada Act», plus tard dans la journée en mêlée de presse à Ottawa.
Le fédéral devrait toutefois agir sur d’autres fronts pour rapatrier la production de certains biens au Canada, selon lui. «On doit aussi rendre la vie plus abordable pour les entreprises qui produisent ces choses-là», a-t-il plaidé.
«Maintenant, la présence de taxes, de paperasse, des obstacles pour fonctionner comme entreprise ici au Canada nous empêchent de fournir des services et des produits ici au Canada, a-t-il enchaîné. C’est l'une des raisons pour laquelle nous sommes aussi dépendants des autres économies, surtout les États-Unis.»
Dans sa présentation, M. Champagne a invité les entrepreneurs à tenter de développer le créneau de la défense au sein de leurs activités.
«Moi, si j'étais en stratégie au sein d'une PME québécoise canadienne, c'est sûr que je regarderais: "est-ce qu'il peut y avoir une stratégie défense dans l'avenir de l'entreprise?"», a répondu M. Champagne en point de presse.
Les projets des pays européens pourraient également représenter un marché pour les entreprises canadiennes, selon M. Champagne.
Le ministre a fait ce plaidoyer avant que le premier ministre du Canada, Mark Carney, annonce à Toronto que le Canada atteindrait la cible de 2 % du PIB en dépenses militaires d’ici la fin de l’année plutôt qu’en 2030.
La nouvelle avait déjà été éventée par Le Devoir et le Globe and Mail plus tôt dans la journée.
Il s’agit d’une importante augmentation des investissements en défense, tandis que le rapport annuel du secrétaire général de l'OTAN, publié en avril dernier, indique que les dépenses de défense du Canada atteignaient probablement 1,45 % en 2024.
M. Champagne n’a pas voulu chiffrer l’ampleur des investissements à prévoir, lors de son point de presse, affirmant vouloir laisser le premier ministre faire son annonce.
«Mon propos de ce matin, c'était au-delà d'un chiffre, au-delà des investissements, a-t-il dit. C'est comment ça se traduit dans l'économie du Québec, dans l'économie du Canada et comment on peut faire fructifier ces investissements-là dans des entreprises de chez nous pour faire grandir notre base industrielle.»