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Le ministre Champagne encourage l'augmentation du raffinage des minéraux critiques

Le budget rendu public mardi dernier prévoit la création d'un «fonds souverain pour les minéraux critiques» de 2 milliards $ sur cinq ans.

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c2b0341912075b2e84576df2fe3489a6eeb7857dd1e8c5c273a9247d969218f5.jpg Le ministre des Finances et du Revenu national, François-Philippe Champagne, répond à une question lors de la période de questions à la Chambre des communes, sur la colline du Parlement à Ottawa, le vendredi 7 novembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Sean Kilpatrick (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a expliqué que son objectif est de faire du Canada le partenaire de choix de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) en matière d'approvisionnement en minéraux critiques.

Le raffinage est essentiel, et le Canada peut faire mieux que de simplement exporter ces matériaux très demandés à l'état brut, a mentionné M. Champagne à un auditoire d'affaires de Calgary lundi, près d'une semaine après la présentation du dernier budget fédéral.

«L'exploration et l'extraction sont importantes. Mais ce dont nous avons besoin, c'est du raffinage. C'est la clé», a-t-il affirmé. 

Des minéraux comme le titane, utilisé dans la fabrication de sous-marins, sont cruciaux pour les initiatives de défense, a-t-il ajouté.

Le budget rendu public mardi dernier prévoit la création d'un «fonds souverain pour les minéraux critiques» de 2 milliards $ sur cinq ans, destiné aux investissements en actions, aux garanties de prêts et aux accords d'achat.

Les minéraux critiques deviennent déterminants pour la compétitivité des pays, selon M. Champagne.

«Si nous laissions faire le marché libre, je ne suis pas certain que nous serions à la hauteur», a-t-il avancé.

En ce qui concerne l'énergie, M. Champagne a avancé que les mentalités évoluent quant à l'exploitation des ressources pétrolières et gazières et à leur commercialisation.

«Le fait que le premier ministre ait changé de ton pour parler d'une superpuissance énergétique, tant en matière d'énergies propres que conventionnelles, a, je crois, profondément modifié la perception du public», a-t-il affirmé.

«On comprend aujourd'hui le lien étroit entre sécurité économique, sécurité énergétique et sécurité nationale», a précisé le ministre.

Il a ajouté que le Canada doit redoubler d'efforts pour que la réglementation n'entrave pas ces projets et qu'il reste beaucoup à faire pour accroître sa productivité.

«Je crois que nous avons rectifié le tir, estime M. Champagne. Je pense que la population a retrouvé confiance en ce gouvernement sérieux, déterminé à entreprendre des projets ambitieux et soucieux de la croissance et de l'investissement.»

Deborah Yedlin, présidente et directrice générale de la Chambre de commerce de Calgary, a souligné certains éléments positifs du budget, notamment l'annonce de l'abandon du plafond des émissions industrielles de carbone.

Elle a toutefois précisé que des questions subsistent.

«Dire que nous cherchons des moyens d'accroître les investissements, c'est bien beau, mais il faut absolument s'attaquer aux défis réglementaires», a-t-elle déclaré.

«Le secteur de l'énergie, je crois, est optimiste. Nous avons un premier ministre et un ministre des Finances qui parlent du Canada comme d'une superpuissance énergétique. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas entendu un tel discours au Canada», a-t-elle ajouté.