Le ministère américain de la Justice souhaite interroger Ghislaine Maxwell, l’ancienne compagne de Jeffrey Epstein, qui a été condamnée pour avoir aidé le financier à abuser sexuellement de mineures et purge actuellement une longue peine de prison, a déclaré mardi un haut responsable.
Si Maxwell «détient des informations sur toute personne ayant commis des crimes contre des victimes, le FBI et le ministère de la Justice écouteront ce qu’elle a à dire», a dit le procureur général adjoint Todd Blanche dans un message publié sur X, ajoutant que le président Donald Trump «nous a demandé de divulguer toutes les preuves crédibles». Un avocat de Maxwell a confirmé que des discussions étaient en cours avec le gouvernement.
Cette ouverture envers les avocats de Ghislaine Maxwell, qui a été condamnée en 2022 à 20 ans de prison, s’inscrit dans le cadre des efforts continus du ministère de la Justice pour se présenter comme transparent après les vives réactions d’une partie de la base électorale de Trump suite à son refus précédent de divulguer des documents supplémentaires dans l’enquête sur Epstein.
Dans le cadre de cette initiative, le ministère de la Justice, agissant sous la direction du président républicain, a demandé la semaine dernière à un juge de déclassifier les transcriptions du grand jury dans cette affaire. La décision finale revient au juge.
Epstein, qui s’est suicidé dans sa cellule d’une prison new-yorkaise en 2019 alors qu’il attendait son procès, a abusé sexuellement de centaines d’enfants pendant plus de dix ans, exploitant des filles vulnérables âgées d’à peine 14 ans, selon les autorités. Il n’aurait pas pu le faire sans l’aide de Maxwell, sa compagne de longue date, affirment les procureurs.
Le ministère de la Justice avait déclaré dans une note de deux pages publiée ce mois-ci qu’il n’avait pas trouvé de preuves permettant d’inculper d’autres personnes dans le cadre des abus commis par Epstein. Mais Mme Blanche a déclaré dans son message sur les réseaux sociaux que le ministère de la Justice «ne craint pas les vérités dérangeantes, ni la responsabilité de rechercher la justice où que les faits mènent».
Il a affirmé dans son message que, sur instruction de la procureure générale Pam Bondi, il avait «communiqué avec l’avocat de Mme Maxwell afin de déterminer si elle serait disposée à s’entretenir avec les procureurs du ministère». Il a ajouté qu’il prévoyait de rencontrer Maxwell dans les prochains jours.
L’avocat de Maxwell, David Oscar Markus, a expliqué mardi dans un communiqué : «Je peux confirmer que nous sommes en pourparlers avec le gouvernement et que Ghislaine Maxwell témoignera toujours en toute sincérité. Nous sommes reconnaissants au président Trump pour son engagement à faire toute la lumière sur cette affaire.»