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Le Japon proteste contre l'avis aux voyageurs diffusé par la Chine

Le Japon est une destination extrêmement prisée des touristes chinois.

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Des touristes chinois attendent un autobus dans le quartier commerçant de Ginza à Tokyo, le samedi 12 mars 2016. Des touristes chinois attendent un autobus dans le quartier commerçant de Ginza à Tokyo, le samedi 12 mars 2016. (Koji Sasahara/Associated Press (Archives))

Le Japon a protesté samedi après que la Chine a déconseillé à ses ressortissants de se rendre au Japon alors que les tensions liées aux propos de la nouvelle dirigeante japonaise sur Taïwan ne semblent pas s'apaiser.

Le gouvernement japonais a protesté et son porte-parole principal, le secrétaire général du cabinet Minoru Kihara, a exhorté la Chine à prendre «les mesures appropriées», selon l'agence de presse japonaise Kyodo News.

Vendredi, la Chine a conseillé à ses citoyens de s'abstenir de voyager au Japon dans un avenir proche. Elle a invoqué des attaques antérieures contre des Chinois au Japon et ce qu'elle a qualifié de «propos erronés» de la première ministre Sanae Takaichi sur Taïwan, qui, selon la Chine, compromettent le climat des échanges sino-japonais.

Minoru Kihara a déclaré aux journalistes que c'est précisément en raison des divergences entre les deux gouvernements qu'une communication à plusieurs niveaux est essentielle, a rapporté Kyodo.

Au cours de l'année écoulée, la Chine a recommandé à plusieurs reprises à ses ressortissants de prendre des précautions de sécurité lors de leurs séjours au Japon, mais la dernière annonce semble plus ferme dans sa recommandation de ne pas voyager, d'après les avis publiés sur le site web de son ambassade à Tokyo.

 

Le Japon est une destination extrêmement prisée des touristes chinois, apportant un soutien économique indispensable, mais suscitant également un sentiment antichinois et xénophobe chez certains. L'impact de cet avertissement sur la volonté des Chinois de se rendre au Japon reste incertain, mais plusieurs compagnies aériennes chinoises ont proposé des remboursements sans frais sur les billets déjà vendus à la suite de l'annonce du gouvernement.

Ce différend laisse présager que les relations déjà fragiles entre le Japon et la Chine pourraient se détériorer davantage sous la direction de Mme Takaichi, partisane d'un renforcement des forces armées pour contrer les menaces potentielles de Pékin et ses revendications territoriales contestées dans les eaux voisines du Pacifique occidental.

Mme Takaichi, devenue première ministre le mois dernier, a déclaré au Parlement qu'une attaque chinoise contre Taïwan pourrait constituer une «menace existentielle» pour le Japon, nécessitant le recours à la force par son armée.

Cette déclaration a suscité de vives protestations de la part de la Chine.

La Chine revendique Taïwan, île autonome située au large de ses côtes, comme faisant partie intégrante de son territoire et a mené ces dernières années des exercices militaires menaçants dans les eaux environnantes.

Ni les États-Unis ni le Japon n'entretiennent de relations diplomatiques officielles avec Taïwan, mais les États-Unis sont le principal fournisseur d'équipements de défense de l'armée taïwanaise et s'opposent à un règlement du conflit sino-taïwanais par la force.

Le Japon est un allié militaire des États-Unis et accueille des troupes américaines sur plusieurs bases américaines situées sur son territoire, dont une importante base navale au sud de Tokyo.