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Le Costa Rica limite l'avortement aux cas où la vie de la mère est en danger

Le Costa Rica interdit depuis longtemps la plupart des avortements, à quelques exceptions près.

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054e2d3d4ca2441c3048c6a55c05d5efe9705ad9dd14c22cda9942619d329cdb.jpg Le président costaricain Rodrigo Chaves donne une conférence de presse à San Jose, au Costa Rica, le 25 juin 2025. (Anna Moneymaker/Pool photo via AP, archive)

Le président du Costa Rica, Rodrigo Chaves, a restreint mercredi l'accès à l'avortement, le limitant aux situations où la vie de la mère est en danger.

La réglementation antérieure du pays autorisait également l'avortement dans les cas où la grossesse mettait en danger la santé de la mère. Aucune approbation législative n'était requise pour ce changement.

En soumettant cette modification réglementaire au ministère de la Santé, M. Chaves a tenu une promesse faite aux conservateurs religieux de l'Alliance évangélique plus tôt ce mois-ci.

«Aujourd'hui, la seule raison pour laquelle un avortement peut être pratiqué sans sanction est lorsqu'il n'y a que deux options: la vie de la mère ou la vie de l'être qui est à l'intérieur», a déclaré M. Chaves lors d'une conférence de presse.

Si l'accès à l'avortement a progressé ces dernières années dans certains des plus grands pays d'Amérique latine, dont le Mexique et l'Argentine, les gouvernements d'Amérique centrale ont maintenu de fortes restrictions. Des pays comme le Honduras, le Salvador et le Nicaragua ont quant à eux adopté une interdiction totale, tandis que le Guatemala autorise l'avortement lorsque la vie de la mère est en danger.

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L'Alliance évangélique a salué la décision de M. Chaves dans un communiqué. «C'est l'occasion de s'unir autour d'un principe universel: la valeur de toute vie humaine», a célébré le président de l'alliance, le pasteur Ronald Vargas.

Les partisans de l'accès à l'avortement ont pour leur part condamné ce qu'ils voient comme un accord politique avant l'élection présidentielle de février prochain. M. Chaves ne peut se représenter, mais soutient le candidat de son parti.

«Malheureusement, une fois de plus, ce sont les femmes et les personnes en âge de procréer qui doivent supporter le poids de la négociation de nos droits en échange de votes ou de pressions auprès des groupes conservateurs», a déclaré Laura Valenciano, activiste au sein de l'organisation non gouvernementale Association citoyenne ACCEDER (Actions stratégiques pour les droits humains).

Le Costa Rica interdit depuis longtemps la plupart des avortements, à quelques exceptions près. Celles-ci n'étaient pas clairement définies jusqu'à ce qu'une règle de 2019 stipule qu'un avortement pouvait être pratiqué si la santé de la mère était menacée.

Mme Valenciano a déclaré n'avoir eu connaissance d'aucun avortement pratiqué en vertu de cette exception sous la présidence de M. Chaves. Elle l'a exhorté à fournir des données.

«Les gens verraient qu'ils créent un écran de fumée et nous détournent de questions cruciales», a-t-elle soutenu.

M. Chaves était perçu avec scepticisme par certaines femmes lorsqu'il s'est présenté à la présidence en 2022. La Banque mondiale a découvert que, lorsque l'économiste conservateur y travaillait, il avait harcelé sexuellement plusieurs femmes. Il a finalement été sanctionné pour mauvaise conduite, rétrogradé et mis à la porte. Il a toujours nié ces allégations.