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D’autres facteurs «qui n’ont rien à voir» exercent une pression à la hausse sur le coût des aliments, selon le patron de Métro.
Les droits de douane sur les produits américains n’auraient pas eu d’effets sur les prix à l’épicerie pour le moment, mais d’autres facteurs «qui n’ont rien à voir» exercent une pression à la hausse sur le coût des aliments, a prévenu le patron de Metro.
La société montréalaise derrière les enseignes Metro, Super C et Jean Coutu a dévoilé ses résultats du deuxième trimestre, mercredi.
Au cours de cette période (mi-décembre à la mi-mars), l’inflation alimentaire a été «un petit peu plus élevée» qu’au trimestre précédent (mi-septembre à mi-décembre), a indiqué le président et chef de la direction de Metro, Eric La Flèche, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes mercredi.
«C’était attribuable au taux de change, a-t-il expliqué. Ça a aussi été causé par la hausse du prix des denrées. (Les prix de certaines denrées) sont très élevés, rien à voir avec les droits de douane.»
La dépréciation récente du huard a eu un effet inflationniste sur le prix des aliments achetés en dollars américains. Les produits américains ne sont pas les seuls touchés, puisqu’une bonne partie des approvisionnements internationaux se font aussi en dollars américains.
La riposte d’Ottawa aux droits de douane de l’administration Trump touche «un nombre limité» de produits alimentaires, a dit M. La Flèche. «Les droits de douane introduits récemment et la riposte n’ont pas eu d’effet sur nos activités, toutefois, la situation reste très volatile.»
Certains fournisseurs américains pourraient augmenter leurs prix chez Metro et Super C prochainement. «Nous avons reçu des demandes d’augmentation de prix en raison de la riposte aux droits de douane, a confié M. La Flèche. Nous avons demandé un avis de six semaines à ces fournisseurs. Donc, à la mi-avril, à partir de maintenant, de petites hausses de prix pourraient être reflétées.»
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La société montréalaise tente de trouver des solutions de rechange autant que possible pour éviter les hausses de prix, a assuré son patron. Il a souligné que les grands fournisseurs sont aussi actifs pour amenuiser l’effet des droits de douane. «Certains d’entre-deux veulent protéger leur volume.»
M. La Flèche a donné l’exemple du producteur de framboises et de fraises Driscoll’s. «Ils ont des champs au Mexique, a-t-il mentionné. Les fruits rouges que nous vendons ces jours-ci viennent beaucoup plus du Mexique que des États-Unis. C’est une façon de gérer les coûts.»
À l’épicerie, le mouvement de boycottage contre les produits américains se traduit par des changements concrets aux habitudes de consommation.
«Nous voyons un changement dans ce qu’ils achètent (les consommateurs), a constaté le dirigeant. Ils portent attention. Nous avons mis plusieurs étiquettes pour aider les clients à acheter les produits qu’ils veulent.
«Oui, les produits canadiens se vendent bien et mieux que le reste des articles en magasin», a-t-il ajouté.
M. La Flèche n’a pas voulu s’avancer à savoir si l’engouement pour l’achat local à l’épicerie a entraîné un gain de parts de marché au détriment des enseignes américaines, comme Walmart ou Costco. «Pouvons-nous attribuer une augmentation de l’achalandage aux magasins américains? Je ne pense pas qu’on peut dire ça», a-t-il répondu.
Metro a dévoilé, plus tôt mercredi, une hausse de ses revenus et de son bénéfice net au deuxième trimestre clos le 15 mars 2025.
La société montréalaise a réalisé un bénéfice de 220 millions $ au deuxième trimestre, comparativement à 187,1 millions $ à la même période l'an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action atteint 1,02 $. Les revenus, pour leur part, ont progressé de 5,5 % pour s’établir à 4,91 milliards $.
Metro attribue une partie de cette hausse au fait que deux journées d'achats importantes précédant Noël ont été transférées au deuxième trimestre cette année.
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté dilué par action de 1,02 $ et des revenus de 4,86 milliards $, selon la firme de données financières Refinitiv.
L’analyste Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD, a souligné que la croissance du bénéfice ajusté dilué par action s’est accélérée depuis le début de l’exercice financier après avoir fait du surplace pendant cinq trimestres. La stagnation s’expliquait par d’importants investissements que devait faire Metro dans ses centres de distribution.
Au premier trimestre, le bénéfice par action a augmenté de 8 %. Le rythme s’est relevé à 12 % au deuxième trimestre. «C’est attribuable à une augmentation des revenus, qui est supérieure à celle des concurrents à notre avis», a avancé l’analyste financier.
L’action de Metro gagnait 0,37 $, ou 0,37 %, à 101,13 $ à la fermeture de la séance à la Bourse de Toronto.