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Cette décision n'est pas «motivée par une raison unique; elle s'appuie sur la politique de l'entreprise depuis sa création».
Le constructeur automobile japonais Honda a annoncé mercredi relocaliser du Japon aux États-Unis la production de sa voiture Civic à motorisation hybride, dont l'exportation depuis l'archipel est désormais soumise à des surtaxes douanières américaines de 25%.
Cette annonce intervient alors que le ministre nippon de la Revitalisation économique, Ryosei Akazawa, entame mercredi à Washington les négociations pour tenter de trouver un compromis sur les droits de douane.
Voyez le reportage de Marika Simard dans la vidéo ci-haut.
«Nous allons relocaliser la production (de ce modèle) aux États-Unis» dans l'usine de Honda dans l'Indiana, et «la production cessera (dans l'usine de Saitama au Japon) aux environs de juin ou juillet», a indiqué un porte-parole du groupe à l'AFP.
Cette décision n'est pas «motivée par une raison unique, elle s'appuie sur la politique de l'entreprise depuis sa création, qui consiste à produire des voitures là où la demande est forte», a insisté le porte-parole, refusant d'imputer ce changement à l'offensive douanière.
Au total, Honda a produit l'an dernier un peu plus d'un million de voitures dans ses 12 usines aux États-Unis. Mais il a néanmoins exporté 5379 véhicules depuis le Japon - dont la Civic hybdride.
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Pour autant, Honda est également exposé aux surtaxes douanières américaines de 25% qui frappent depuis quelques semaines les importations américaines de voitures et de pièces détachées automobiles.
«La force de Honda est sa solide présence et production locale aux Etats-Unis. Son point faible est que son modèle-phare, le SUV CR-V, est fabriqué au Canada», et donc taxé, a indiqué Christopher Richter, analyste du cabinet CLSA, lors d'une présentation mardi, tablant sur un recul de 20% du bénéfice d'exploitation du constructeur sur l'exercice.
De son côté, son rival nippon Nissan a annoncé début avril qu'il allait réviser ses plans de production aux Etats-Unis afin d'y maintenir des volumes «exemptés de droits de douane», et cesser de commercialiser dans le pays deux modèles de SUV produits au Mexique.
Le Japon n'a pas réussi à obtenir d'exemption aux surtaxes américaines automobiles, ni à celles sur l'acier et l'aluminium. La surtaxe «réciproque» de 24% imposée aux produits japonais est certes suspendue pour 90 jours, mais le droit-plancher de 10% s'applique.
M. Akazawa devait rencontrer à Washington cette semaine le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, et le représentant au Commerce, Jamieson Greer.
«Je suis convaincu que nous parviendrons à établir une relation de confiance et à mener de bonnes négociations qui mèneront à une relation gagnant-gagnant», a-t-il déclaré Akazawa mercredi à la presse.
Tokyo pourrait mettre dans la balance des achats accrus de gaz naturel venant d'Alaska et de matériel américain de Défense, selon des analystes.
L'institut de recherche nippon Daiwa a averti mercredi que les droits de douane «réciproques» américains de 24%, s'ils sont appliqués, pourraient entraîner une baisse de 1,8% du PIB du Japon d'ici 2029.
Des délégations de ministres de Corée du Sud ou encore d'Indonésie sont également attendues à Washington ces prochains jours pour discuter de possibles compromis commerciaux.
Mais les discussions avec le Japon, proche allié de Washington et première source d'investissements étrangers aux États-Unis, «apparaissent comme le premier véritable test de cette diplomatie de la carotte et du bâton», observe Stephen Innes, du cabinet SPI Asset Management.
«C'est le canari dans la mine de charbon: si le Japon parvient à un accord, même à moitié conclu, des perspectives s'esquissent (pour les autres pays). S'il repart les mains vides, d'autres nations commenceront à privilégier la confrontation», avertit-il.