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«Les États-Unis appellent à la levée des sanctions et se tiennent aux côtés d'Israël.»
Les États-Unis ont condamné le Canada et quatre autres pays pour avoir imposé des sanctions à deux ministres israéliens.
Plus tôt dans la journée, le Canada s'est joint au Royaume-Uni, à la Norvège, à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande pour sanctionner les ministres pour «incitation à la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie».
Dans une déclaration publiée mardi par le secrétaire d'État Marco Rubio, les pays sont invités à annuler les sanctions.
M. Rubio soutient que ces sanctions ne contribuent pas aux efforts des États-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu dans la région, rapatrier les otages et mettre fin à la guerre.
La déclaration accuse ensuite le Hamas de troubler la paix des civils de Gaza et affirme que les pays ne devraient pas «oublier qui est le véritable ennemi».
«Les États-Unis appellent à la levée des sanctions et se tiennent aux côtés d'Israël», peut-on lire dans le communiqué.
Visés par les sanctions du Canada et de quatre autres pays, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, et le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, sont accusés de promouvoir une «rhétorique extrémiste» en appelant au déplacement des Palestiniens en Cisjordanie et à l'expansion des colonies israéliennes sur le territoire.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a déclaré mardi que le premier ministre Benyamin Nétanyahou convoquerait une réunion en début de semaine prochaine pour décider de la réponse à apporter aux sanctions.
«Il est scandaleux que des représentants élus et des membres du gouvernement soient soumis à ce genre de mesures.»
La Presse Canadienne a contacté la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, afin d'obtenir ses commentaires sur les propos de M. Rubio, mais n'a pas reçu de réponse.
Les cinq pays ont publié une déclaration commune annonçant les sanctions mardi matin.
«Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich ont incité à la violence extrémiste et à de graves violations des droits de la personne des Palestiniens, indique la déclaration. La rhétorique extrémiste prônant le déplacement forcé (de) Palestiniens et la création de nouvelles colonies israéliennes est épouvantable et dangereuse. Ces actions sont inacceptables.»
La ministre Anand a déclaré que les «actes de violence commis par des colons extrémistes» menacent la sécurité à long terme des Israéliens et des Palestiniens.
«(Ces actes) prolongent le conflit existant et compromettent la voie vers une solution à deux États, que nous considérons comme la seule voie vers une paix et une sécurité durables, y compris pour Israël», a déclaré Mme Anand à l’issue de la réunion hebdomadaire du cabinet libéral.
Interrogée sur la possibilité de nouvelles sanctions contre des responsables du gouvernement israélien, Mme Anand a affirmé que le Canada se concentrait sur MM. Ben-Gvir et Smotrich.
«Ces deux individus ont encouragé la violence extrémiste des colons et cela doit cesser. J’ajouterai qu’ils sont membres du gouvernement de Nétanyahou. Ils ne sont pas membres de son parti, mais plutôt des partenaires de coalition issus de partis d’extrême droite», a répondu Mme Anand.
La porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'affaires étrangères, Heather McPherson, a soutenu que le Canada devrait sanctionner tous les hauts responsables du gouvernement Nétanyahou.
«Le Canada devrait respecter le droit international et sanctionner immédiatement Nétanyahou et son cabinet pour leur rôle dans le génocide de Gaza. Tous les responsables israéliens qui incitent au génocide ou en sont responsables devraient être sanctionnés», a affirmé Mme McPherson dans une déclaration écrite.
La néo-démocrate a rappelé que le NPD réclamait des sanctions contre MM. Ben-Gvir et Smotrich depuis 19 mois.
La déclaration commune indique que les pays ont tenté de collaborer avec le gouvernement israélien sur la question du déplacement forcé des Palestiniens, mais que les «auteurs de ces actes violents continuent d’agir de manière soutenue et en toute impunité».
Bien que les pays imposant des sanctions soutiennent toujours le droit d'Israël à se défendre, peut-on lire, les actions des individus ciblés compromettent «la sécurité d’Israël et sa position dans le monde».
«Les mesures prises aujourd’hui visent principalement la Cisjordanie, mais cette situation ne peut bien sûr être dissociée de la catastrophe à Gaza, est-il précisé. Nous continuons d’être consternés par l’immense souffrance et des civils, y compris par le refus de leur apporter une aide essentielle.»
Les personnes sanctionnées sont interdites de territoire au Canada, et les particuliers et organisations canadiens ne peuvent faire affaire avec elles.
Le mois dernier, le premier ministre Mark Carney s'est joint au premier ministre britannique, Keir Starmer, et au président français, Emmanuel Macron, pour rédiger une lettre ouverte condamnant les opérations militaires israéliennes à Gaza. Les trois dirigeants ont qualifié d'«intolérable» le niveau de souffrance dans le territoire.
La lettre appelait le gouvernement israélien à autoriser davantage d'aide alimentaire à Gaza et à mettre fin au blocage de l'aide, et demandait au Hamas de libérer ses otages restants. Les trois dirigeants ont prévenu qu'ils prendraient des «mesures concrètes» si Israël ne s'y conformait pas.
MM. Carney, Starmer et Macron ont également menacé d'imposer des sanctions aux personnes et aux groupes liés à l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie.
Le Royaume-Uni a imposé des sanctions à ce qu'il a qualifié de «réseau de violence en Cisjordanie» peu après la publication de la lettre.
Le Canada a déjà imposé trois séries de sanctions à des personnes et des groupes liés à l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie. La dernière série de sanctions a été annoncée en février.
— Avec des informations de Craig Lord et de l'Associated Press.