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Le Canada exhorte Israël à garantir la sécurité et l'accès des médias à Gaza

Israël interdit l'entrée dans la bande de Gaza aux journalistes étrangers qui ne sont pas intégrés à l'armée israélienne.

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91f5f59aced24ecd2137942bb42a54f09af763ccec11c972c48f510e4221cb54.jpg Le Canada exhorte de nouveau Israël à autoriser l'entrée des journalistes étrangers dans la bande de Gaza et à mieux protéger les journalistes palestiniens, qu'Israël a tués à un rythme record sur le territoire. De jeunes Palestiniennes déplacées portent un jerrican après avoir collecté de l'eau à un point de distribution d'un camp de tentes à al-Mawasi, une zone qu'Israël a désignée comme zone de sécurité, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le lundi 29 septembre 2025. (AP Photo/Jehad Alshrafi) (AP Photo/Jehad Alshrafi)

Le Canada exhorte de nouveau Israël à autoriser l'entrée des journalistes étrangers dans la bande de Gaza et à mieux protéger les journalistes palestiniens, alors que des militants exigent des conséquences pour les meurtres de professionnels des médias. 

«Le Canada devrait prendre des mesures diplomatiques immédiates et décisives pour contraindre Israël à autoriser l'entrée en toute sécurité et sans restriction des journalistes étrangers dans la bande de Gaza», a réclamé Samira Mohyeddin, membre fondatrice du groupe citoyen Journalistes canadiens pour la justice en Palestine.

La semaine dernière, Ottawa a publié une déclaration commune avec plusieurs gouvernements européens, l'Australie, le Chili et le Qatar, appelant Israël à autoriser les journalistes palestiniens à quitter l'enclave s'ils le souhaitent et à garantir la sécurité de ceux qui travaillent sur le territoire.

Cette décision fait suite à un appel similaire lancé en août par le Canada par l'intermédiaire de la Coalition pour la liberté des médias, après que 27 autres pays ont approuvé une déclaration.

Israël interdit l'entrée dans la bande de Gaza aux journalistes étrangers qui ne sont pas intégrés à l'armée israélienne, une pratique que le Comité pour la protection des journalistes qualifie d'inédite à l'époque moderne.

L'organisation de défense de la presse affirme que le taux de mortalité dans ce conflit atteint des records et affirme qu'«Israël se livre à la tentative la plus meurtrière et la plus délibérée pour tuer et réduire au silence des journalistes» jamais documentée par l'organisation.

Tel-Aviv insiste sur le fait qu'il n'a tué intentionnellement que des professionnels des médias aidés par le Hamas, bien que le Canada et d'autres pays ont rejeté les allégations d'Israël selon lesquelles des journalistes, comme Anas al-Sharif, correspondant d'Al Jazeera, étaient des cibles légitimes.

Israël a également avancé avoir tué des journalistes et des civils qui se trouvaient dans des zones où se trouvaient des combattants du Hamas, accusant ces derniers de se réfugier dans des zones peuplées ou dans des bâtiments protégés par le droit international.

Mme Mohyeddin s'est jointe lundi à d'autres militants sur la colline du Parlement pour exhorter Ottawa à soutenir des enquêtes indépendantes sur ces décès et à permettre aux journalistes de la bande de Gaza de trouver refuge au Canada.

Elle a souligné que les déclarations signées par le Canada ne suffisent pas à faire face aux conséquences des décès de journalistes et n'attribuent pas adéquatement les meurtres commis par Israël.

«Nous devons pouvoir nommer ceux qui tuent des journalistes, et non pas simplement dire 'journalistes tués', a-t-elle déclaré. À ma connaissance, le Hamas n'a pas massacré systématiquement les journalistes palestiniens dans la bande de Gaza.»

Mme Mohyeddin a mentionné que l'Italie et la France avaient réussi à sortir des personnes de la bande de Gaza et a indiqué qu'Ottawa devrait s'inspirer du pont aérien de 1999 pour les réfugiés kosovars, qui les avait transportés au Canada par avion militaire.

Le groupe a également soutenu que la couverture médiatique canadienne n'avait pas présenté le conflit avec équité, affirmant que les médias avaient accordé plus d'attention aux témoignages de civils palestiniens qu'aux porte-parole du gouvernement israélien.

Dylan Robertson

Dylan Robertson

Journaliste