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Le Canada condamne Israël pour la crise humanitaire dans la bande de Gaza

«Le Canada appelle toutes les parties à négocier un cessez-le-feu immédiat et de bonne foi.»

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d9e46caba98a269f125269c14b5d3296ac05afc1dbd5e04f0fb6507b508a6758.jpg Le premier ministre Mark Carney s'exprime lors d'une conférence de presse sur la colline du Parlement à Ottawa, le jeudi 19 juin 2025. (Patrick Doyle | La Presse canadienne)

Le premier ministre Mark Carney a accusé jeudi le gouvernement israélien de ne pas avoir empêché la crise humanitaire qui se détériore rapidement à Gaza et de violer le droit international en refusant l'aide.

Dans un message publié sur X, M. Carney a déclaré que le contrôle israélien de la distribution de l'aide devait être remplacé par une «fourniture complète» d'aide humanitaire dirigée par des organisations internationales.

«Le Canada appelle toutes les parties à négocier un cessez-le-feu immédiat et de bonne foi. Nous réitérons nos appels au Hamas pour qu'il libère immédiatement tous les otages et au gouvernement israélien pour qu'il respecte l'intégrité territoriale de la Cisjordanie et de Gaza.»
-Mark Carney

Le parlement israélien a approuvé mercredi une motion symbolique visant à annexer la Cisjordanie. L'annexion de la Cisjordanie pourrait rendre impossible la création d'un État palestinien viable aux côtés d'Israël, considéré à l'échelle internationale comme la seule solution réaliste au conflit.

M. Carney a déclaré que le Canada soutenait une solution à deux États, la ministre des Affaires étrangères Anita Anand devant participer à une conférence des Nations Unies sur cette question la semaine prochaine à New York.

Le Centre pour Israël et les Affaires juives (CIJA) a déclaré que le Hamas ne souhaite pas d'accord de cessez-le-feu et souhaite conserver le pouvoir à tout prix.

«C'est pourquoi nous voyons le Hamas remercier les gouvernements, y compris celui du Canada, pour leurs déclarations qui l'encouragent à continuer de soumettre les Gazaouis et les Israéliens à de nouvelles souffrances», a expliqué le directeur général du Centre, Noah Shack, dans un communiqué.

«Lors du sommet de l'OTAN le mois dernier, le premier ministre Carney a été clair : une solution à deux États exige que les dirigeants palestiniens reconnaissent le droit de la nation juive à vivre en sécurité sur sa terre ancestrale», a ajouté M. Shack.

Mme Anand a souligné qu'il était «inexcusable» que les femmes et les enfants de Gaza n'aient pas un accès adéquat à la nourriture et à l'eau.

«Le gouvernement israélien doit permettre à l'aide humanitaire d'atteindre sans entrave les civils palestiniens, qui en ont un besoin urgent», a-t-elle écrit sur X.

Ces déclarations sont intervenues le jour même où le président français Emmanuel Macron a annoncé que son pays reconnaîtrait la Palestine comme État.

Dans une publication sur X, Macron a déclaré qu'il officialiserait cette décision lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre.

«L'urgence aujourd'hui est que la guerre à Gaza cesse et que la population civile soit sauvée», a-t-il écrit.

Cette décision, essentiellement symbolique, accroît la pression diplomatique sur Israël, alors que la guerre et la crise humanitaire font rage dans la bande de Gaza.

La France est désormais la plus grande puissance occidentale à reconnaître la Palestine, et cette décision pourrait ouvrir la voie à d'autres pays. Plus de 140 pays reconnaissent un État palestinien, dont plus d'une douzaine en Europe.

Les Palestiniens réclament un État indépendant en Cisjordanie occupée, à Jérusalem-Est et à Gaza annexées, territoires occupés par Israël lors de la guerre du Moyen-Orient de 1967.

Le Canada fait partie d'une vingtaine de pays, dont le Royaume-Uni, le Japon et l'Australie, qui ont publié cette semaine une déclaration commune appelant à la fin immédiate de la guerre à Gaza.

D'après des informations de l'Associated Press