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La situation serait en lien avec la modernisation des règles encadrant notamment les zones inondables.
La députée de la circonscription de Mirabel, Sylvie D’Amours, a annoncé mardi avoir procédé à la fermeture de son bureau en raison d’enjeux de sécurité. La politicienne de la Coalition avenir Québec (CAQ) affirme que son bureau a été visé par des projectiles au cours des derniers jours.
Dans une longue publication relayée sur les réseaux sociaux, Mme D’Amours explique que la fermeture sera pour une durée indéterminée. Le dossier a été transféré à la Sûreté du Québec, qui mènera l'enquête.
«Mon équipe et moi subissons depuis plusieurs années des incidents fâcheux comme des menaces et des méfaits, et ce, malheureusement, comme beaucoup d’élus au Québec», a-t-elle déclaré. «Cependant, dernièrement des projectiles ont été tirés à la fenêtre de nos locaux. Vous comprendrez que je ne peux pas accepter cette situation.»
La situation serait en lien avec la modernisation des règles encadrant notamment les zones inondables.
La députée de la CAQ mentionne vouloir «rectifier les faits» et ajoute que «des informations trompeuses circulent en semant une panique auprès des riverains des Basses-Laurentides et partout au Québec».
C'est qu'il y a deux fois plus de résidences situées en zones inondables qu'auparavant dans le Grand Montréal, de sorte qu'il faudrait bonifier le régime d’indemnisation et le programme de relocalisation pour de nombreux résidents impactés par l’élargissement de ces zones, a récemment recommandé la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).
Selon le ministère de l’Environnement, trois fois plus de Québécois vivraient désormais en zone à risque d’être inondée, d'après la nouvelle façon de cartographier les zones inondables en date de juin dernier. Voilà qui suscite une grande inquiétude citoyenne.
«Je trouve ça plate d'en être venu dans cette situation-là. Je n'ai jamais été inondé dans les 30 dernières années», a avoué un citoyen, qui affirme de ne pas se sentir écouter de la part des élus.
Selon les calculs de la CMM, ce serait deux fois plus de bâtiments qui seraient en zone inondable dans le Grand Montréal. La valeur foncière des 15 508 bâtiments dans les zones inondables selon la nouvelle cartographie s’élèverait à 9,9 milliards $, mais des résidents de Pierrefonds et de Vaudreuil-Dorion, ou encore dans les Laurentides à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, à Pointe-Calumet, à Deux-Montagnes et à Mirabel, craignent désormais pour la valeur de leur propriété ainsi que pour leur capacité de contracter une hypothèque ou d’assurer leur maison.
Mme D'Amours a demandé à la population de ne pas «paniquer».
«Vous comprenez ainsi que les cartes qui ont été diffusées par la CMM n’ont pas été approuvées par le ministre et qu’elles ne sont pas officielles», a dit Mme D'Amours. «D’ailleurs, nous l’avons dit à plusieurs reprises et je le répète, la cartographie reflétera la protection apportée par les ouvrages de protection lorsque les municipalités en prennent la responsabilité et démontre l’efficacité de ceux-ci. Cet aspect n’est pas représenté dans les cartes rendues publiques et c’est un aspect très important de la nouvelle réglementation.»
En 2017, la crue des eaux a forcé l’évacuation de plus de 4000 personnes et touché 293 municipalités du Québec.
En 2019, plus de 10 000 personnes dans 240 municipalités ont été évacuées en raison d’inondations alors que des milliers de résidences ont été inondées.
Au printemps 2023, à Baie-Saint-Paul et à Saint-Urbain, dans Charlevoix, près de 300 propriétés ont été touchées par les inondations.
Le gouvernement estime qu’à elles seules, les inondations de 2017 et de 2019 ont coûté plus d’un milliard de dollars à l’État.
Et c'est sans compter les dommages de la tempête Debby qui a passé sur le Québec cet été. Les vestiges de l'ouragan qui ont entraîné des inondations majeures au Québec sont devenus «l'événement climatique le plus coûteux de l'histoire du Québec», surpassant même la tempête de verglas de 1998, indique vendredi le Bureau d'assurance du Canada.
Les dégâts ont ainsi coûté 2,5 milliards $ en dommages assurés. Et il ne s'agit que d'une estimation préliminaire, ajoute le BAC dans un communiqué.
Les restes de l'ouragan Debby avaient frappé le sud du Québec les 9 et 10 août dernier, affectant des résidences, des entreprises et des véhicules.
Avec des informations de La Presse canadienne