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Israël a confirmé avoir visé des sites où le Hezbollah avait entreposé des armes.
Israël prétend avoir tué un haut commandant de l'unité de missiles et de roquettes du Hezbollah mardi, alors que l'armée israélienne a de nouveau échangé des tirs avec la milice chiite. Le bilan de la vaste campagne de bombardements israéliens s'est alourdi pour atteindre près de 560 morts.
Des responsables militaires ont déclaré qu'Ibrahim Kobeisi, qui a rejoint le Hezbollah dans les années 1980, était responsable des tirs en direction d'Israël et avait planifié une attaque en 2000 dans la région du Mont Dov, au cours de laquelle trois soldats israéliens avaient été enlevés et tués.
Il a été atteint mortellement à Beyrouth, a indiqué l'armée, ajoutant que «d'autres commandants clés» se trouvaient avec M. Kobeisi au moment de l'attaque. Mais les responsables n'ont pas précisé si les autres commandants avaient été tués ou blessés.
Entre-temps, des milliers de personnes ont fui le sud du Liban, les deux parties étant au bord d'une guerre totale.
Les familles qui ont dû partir de chez elles ont dormi dans des abris installés à la hâte dans des écoles de Beyrouth et de la ville côtière de Saïda. Les hôtels se sont rapidement remplis, et les dernières chambres sont devenues trop chères pour de nombreuses familles. Ainsi, celles qui n'ont pas trouvé d'abri ont dormi dans leur voiture, dans des parcs ou au bord de la mer.
Issa Baydoun a fui le village de Shihine, dans le sud du Liban, lorsqu'il a été bombardé. Il est arrivé à Beyrouth dans un convoi de voitures avec sa famille élargie. Ils ont dormi dans les véhicules sur le bord de la route après avoir découvert que les abris étaient pleins.
M. Baydoun a rejeté l'affirmation d'Israël selon laquelle l'armée n'a frappé que des cibles militaires.
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«On est parti de chez nous parce qu’Israël cible les civils et les attaque, a-t-il déclaré. C’est pour ça qu'on a quitté nos maisons: pour protéger nos enfants.»
Sur les réseaux sociaux, de bons samaritains ont offert leurs appartements ou leurs chambres vides aux personnes déplacées, tandis que des bénévoles ont installé une cuisine dans une station-service vide à Beyrouth pour préparer des repas.
À Baalbek, dans l’est du Liban, l’agence de presse nationale a rapporté que des files d’attente se formaient devant les boulangeries et les stations-service alors que les habitants se précipitaient pour s’approvisionner en produits de première nécessité.
Pendant ce temps, le poste frontalier avec la Syrie a connu d’énormes embouteillages en raison du fort volume de personnes qui souhaitaient fuir le Liban et se réfugier chez son voisin.
Le Hezbollah a annoncé avoir lancé des missiles sur huit sites en Israël durant la nuit de lundi à mardi. Il a entre autres ciblé une usine d’explosifs à Zichron, à 60 kilomètres de la frontière.
L’armée israélienne a indiqué mardi matin que 55 roquettes avaient été tirées depuis le Liban vers le nord d’Israël, provoquant des incendies et endommageant des bâtiments. Des responsables militaires ont soutenu avoir mené des dizaines de frappes aériennes sur des cibles du Hezbollah, notamment sur une cellule qui a tiré des roquettes pendant la nuit.
Ce nouvel échange de tirs a eu lieu après le barrage de lundi, qui a fait le plus grand nombre de morts en une seule journée au Liban depuis qu'Israël et le Hezbollah se sont livré une guerre d'un mois, en 2006.
Israël a soutenu avoir ciblé des sites où le Hezbollah entrepose ses armes. En analysant des données recueillies par des satellites américains, l'Associated Press a pu constater que les frappes israéliennes dans le sud du Liban ont couvert une zone de plus de 1700 kilomètres carrés.
Les deux camps semblent à nouveau au bord de la guerre. Dans les 11 derniers mois, le Hezbollah a tiré des roquettes, des missiles et des drones sur le nord d'Israël en solidarité avec les Palestiniens et le Hamas, un autre groupe militant soutenu par l'Iran, à Gaza.
Israël a répondu par des frappes aériennes de plus en plus lourdes et des assassinats ciblés de commandants du Hezbollah, tout en menaçant de lancer une opération plus vaste.
Des milliers de Libanais ont fui le sud du pays lundi après que l'armée israélienne a ordonné à la population d'évacuer les zones où elle accuse le Hezbollah de positionner des lance-roquettes et d'autres armes.
Le ministère libanais de la Santé a rapporté que les frappes menées depuis lundi ont tué au moins 558 personnes, dont 50 enfants et 94 femmes, et blessé plus de 1800 personnes. Il s'agit d'un bilan effarant pour un pays encore sous le choc d'une attaque meurtrière contre des appareils de communication survenue la semaine dernière.
Les tirs transfrontaliers qui ont eu lieu dans la dernière année avaient déjà vidé les communautés proches de la frontière, déplaçant des dizaines de milliers de personnes des deux côtés. Israël a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que ses citoyens puissent rentrer chez eux dans le nord, tandis que le Hezbollah a assuré qu'il poursuivrait ses attaques de roquettes jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu soit instauré à Gaza, ce qui semble de moins en moins probable.
L'armée israélienne a déclaré qu'elle n'avait pas de plans immédiats pour une invasion terrestre, mais qu'elle s'y préparait, après avoir déplacé des milliers de soldats qui servaient à Gaza vers la frontière nord. Elle a soutenu que le Hezbollah a lancé quelque 9000 roquettes et drones sur Israël depuis octobre dernier, dont 250 lundi seulement.
L'armée a annoncé que ses avions de guerre ont frappé 1600 cibles du Hezbollah lundi, détruisant des missiles de croisière, des roquettes à longue et courte portée et des drones d'attaque, y compris des armes dissimulées dans des maisons privées.
Israël estime que le Hezbollah possède quelque 150 000 roquettes et missiles, y compris des missiles guidés et des projectiles à longue portée capables de frapper n'importe où en Israël.