L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir tué un porte-parole de longue date de la branche armée du Hamas alors que le cabinet de sécurité du pays se réunissait pour discuter de l'offensive croissante dans certaines des zones les plus peuplées de Gaza.
Il n'était pas prévu d'aborder les négociations de cessez-le-feu lors de la réunion, selon un responsable qui a requis l'anonymat.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a identifié le porte-parole comme étant Abu Obeida, nom de guerre du représentant des Brigades al-Qassam du Hamas. Il a été tué ce week-end. Le Hamas n'a pas commenté cette affirmation.
La dernière déclaration d'Obeida a été publiée vendredi alors qu'Israël entamait les premières phases de la nouvelle offensive et déclarait la ville de Gaza zone de combat. Dans sa déclaration, il affirmait que les les membres du Hamas feraient de leur mieux pour protéger les otages vivants, mais avertissait qu'ils se trouvent dans des zones de combats. Il a ajouté que les restes des otages morts «disparaîtront à jamais». L'armée israélienne a déclaré que sa porte-parole, identifiée comme étant Hudahaifa Kahlout, était à l'origine de la diffusion de vidéos montrant des otages ainsi que d'images de l'attaque menée par le Hamas qui a déclenché la guerre.
Israël a tué de nombreux dirigeants militaires et politiques du Hamas alors qu'il tente de démanteler le groupe et d'empêcher une attaque comme celle du 7 octobre 2023, lorsque des militants ont enlevé 251 personnes et tué environ 1200 autres, principalement des civils, dans le sud d'Israël.
Par ailleurs, au moins 43 Palestiniens ont été tués depuis samedi, la plupart dans la ville de Gaza, selon les hôpitaux locaux. L'hôpital Shifa, le plus grand du territoire, a indiqué que 29 corps avaient été amenés à sa morgue, dont 10 personnes tuées alors qu'elles cherchaient de l'aide et d'autres blessées dans la ville.
«Où sont les résistants que le premier ministre Benyamin Nétanyahou prétend bombarder? Considère-t-il les pierres comme des résistants?», a lancé un proche de l'une des victimes, qui n'a pas donné son nom.
Les responsables de l'hôpital ont fait état de 11 autres victimes des frappes et des tirs. L'hôpital Al-Awda a indiqué que sept d'entre elles étaient des civils qui tentaient d'obtenir de l'aide.
Des témoins ont rapporté que les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur la foule dans le corridor de Netzarim, une zone militaire israélienne qui traverse Gaza.
«Nous essayions d'obtenir de la nourriture, mais nous avons essuyé les balles de l'occupation. C'est un piège mortel», a déclaré Ragheb Abu Lebda, qui a vu au moins trois personnes atteintes par balle.
Le corridor est devenu de plus en plus dangereux. Des civils ont été tués alors que les convois humanitaires des Nations unies étaient submergés par les pillards et les foules désespérées, ou abattus alors qu'ils se dirigeaient vers des sites gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une entreprise américaine soutenue par Israël.
«Il n'y a eu aucun incident sur notre site ou à proximité aujourd'hui», a déclaré la GHF à l'Associated Press. De son côté, l'armée israélienne n'a pas répondu aux questions concernant les victimes de dimanche.
Depuis des semaines, Israël opère aux abords de la ville de Gaza et du camp de réfugiés de Jabaliya afin de préparer les premières phases de l'offensive. L'armée a intensifié ses frappes aériennes sur les zones côtières de la ville, notamment à Rimal.
L'armée a exhorté les centaines de milliers de Palestiniens de la ville de Gaza à fuir vers le sud, mais beaucoup se disent épuisés par les déplacements répétés ou peu convaincus qu'il reste un endroit sûr à Gaza.
Selon les Nations unies, environ 65 000 Palestiniens ont été évacués depuis le 1er août, dont 23 199 la semaine dernière. Plus de 90 % des plus de 2 millions de Palestiniens de Gaza ont été déplacés au moins une fois pendant la guerre, dont beaucoup à plusieurs reprises, selon l'ONU.
Israël a signalé que l'aide à la ville de Gaza pourrait être réduite et a annoncé de nouveaux projets d'infrastructures dans le sud de Gaza – des mesures qui, selon les Palestiniens, équivalent à des déplacements forcés.
Plus de décès dus à la faim
Sept adultes palestiniens supplémentaires sont morts de malnutrition au cours des dernières 24 heures, a annoncé dimanche le ministère de la Santé de Gaza, ce qui porte le nombre d'adultes décédés de malnutrition à 215 depuis juin, date à laquelle le ministère a commencé à les recenser, et 124 enfants sont morts de malnutrition depuis le début de la guerre.
Une flottille de navires a quitté dimanche Barcelone pour Gaza avec à son bord de l'aide humanitaire et des militants cherchant à briser le blocus israélien du territoire. Des tentatives similaires ont échoué par le passé.
Au moins 63 371 Palestiniens sont morts pendant la guerre, a déclaré le ministère, qui ne précise pas combien étaient des combattants ou des civils, mais avance qu'environ la moitié étaient des femmes et des enfants.
