Un expert en extrémisme affirme que les récentes arrestations liées à des allégations de complot visant à créer une milice antigouvernementale démontrent que les Forces armées canadiennes doivent améliorer leur sélection lors de l'étape du recrutement.
Andy Knight, professeur de sciences politiques à l'Université de l'Alberta, affirme que le fait que deux des quatre hommes accusés mardi en lien avec un complot présumé contre le gouvernement soient des militaires actifs démontre que les Forces armées canadiennes ne font pas assez pour éliminer les extrémistes de leurs recrues potentielles.
«Nous devons faire quelque chose au niveau du recrutement, car si des personnes entrent dans l'armée avec ce type d'idéologie extrémiste, cela signifie que nous ne faisons pas un très bon travail de sélection», soutient-il.
Il indique que l'extrémisme au sein de l'armée doit être «exploré et éradiqué le plus rapidement possible» afin qu'il ne s'envenime pas et ne se propage pas.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé mardi des accusations contre quatre hommes relativement à des allégations de complot visant à prendre possession de terres par la force dans la région de Québec. Elle a qualifié l’affaire d’un cas d’«extrémisme violent à motivation idéologique».
Les suspects auraient publié des messages sur Instagram dans le but de recruter des membres.
La cache d'armes ayant fait l'objet d'une saisie par la police lors de l'enquête est la plus importante jamais découverte dans une affaire de terrorisme intérieur, rapporte la chercheuse en sécurité nationale Jessica Davis, présidente de la société Insight Threat Intelligence.
Les détails de l'affaire en ont choqué et surpris plus d'un, mais pas M. Knight, qui a mené des recherches pour le ministère de la Défense nationale qui ont révélé des croyances racistes et extrémistes chez certains militaires.
Il souligne qu’«il faut s'attaquer immédiatement à ce problème». «Nous ne pouvons pas tolérer que ces individus entrent dans l'armée, participent à des opérations militaires, reçoivent une formation militaire, un entraînement au maniement d’armes, pour ensuite l'utiliser contre le gouvernement ou des gens.»
La brigadière-générale Vanessa Hanrahan a identifié les deux membres actifs des Forces armées canadiennes accusés comme étant le caporal Marc-Aurèle Chabot et le caporal Matthew Forbes, tous deux de la base militaire de Valcartier.
Les deux autres accusés sont Simon Angers-Audet et Raphaël Lagacé. Mme Hanrahan a fait savoir que l'un est un ancien membre des Forces armées, tandis que l'autre est un ancien instructeur civil des cadets de l'Aviation royale du Canada. Elle n'a toutefois pas précisé quel rôle chacun occupait.
Les allégations n'ont pas été prouvées devant les tribunaux.
— Avec la collaboration de Morgan Lowrie à Montréal
